Une chronique de Marie de Bruchard : 2021, une année florissante en librairie

Auteur(s) : DE BRUCHARD Marie
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Voici une bonne nouvelle pour un secteur qui avait bien souffert de la crise sanitaire liée à la Covid, subie en 2020 : le marché du livre s’est très bien porté en 2021, en particulier en ce qui concerne la progression des ventes en librairies. C’est Livres Hebdo, le magazine professionnel, qui nous l’apprend :

En 2020, les ventes de livres au détail avaient subi l’impact des fermetures de librairies imposées dans le cadre de la crise sanitaire, et reculé de 4,5 %. En 2021, elles ont connu un redressement spectaculaire. À + 12,5 % en moyenne sur l’année d’après nos données Livres Hebdo/Xerfi/Sécific, jamais le marché du livre, un marché mûr dont les évolutions oscillaient chaque année depuis quinze ans entre – 2 % et + 2 %, n’avait connu un tel rythme de croissance.

L’institut GfK, leader indépendant de la collecte de données et des études de marchés, le confirmait avec des chiffres similaires le 8 février dernier, lors de son bilan du marché français : « Avec 383 millions d’exemplaires vendus, le livre pèse 80 % (+5 points en un an) du marché des biens culturels physiques neufs, devant des secteurs du jeu vidéo (11 %), de la musique (5 %) et de la vidéo (4 %) qui réalisent aujourd’hui l’essentiel de leurs ventes sur le segment des biens culturels dématérialisés. Ainsi, le chiffre d’affaires de l’édition enregistre en 2021 une progression de +14 % par rapport à 2019. »

Une bonne nouvelle, oui, pour les libraires et donc pour le partenaire fidèle de la Fondation Napoléon, la librairie Fontaine Haussmann. Et qui a touché certainement les livres aux thématiques Premier Empire, en cette année de bicentenaire de la mort de Napoléon désormais écoulée.

Une chronique de Marie de Bruchard : 2021, une année florissante en librairie

Tout d’abord, notons le nombre impressionnant de parutions sur les thématiques en lien avec l’Empereur en 2021. En 2020, environ 70 titres contenant le nom « Napoléon » (éditions et rééditions) avaient été publiés. Un chiffre assez constant et tout à fait honorable, quand on songe qu’il n’y a pas un mois sans que plus d’un livre sur l’un des deux Empereurs ne paraisse en France. Notre rubrique « Vient de paraître », sur napoleon.org, fait largement état de cette production habituelle satisfaisante.
Mais l’année 2021, avec sa si particulière commémoration du dernier bicentenaire majeur du règne de Napoléon Ier, est à tous égards exceptionnelle : elle a vu la parution de 160 titres en lien avec l’Empereur. Les partenaires éditeurs du label « 2021 Année Napoléon » en constituent une partie non négligeable : près de la moitié de ces 160 ouvrages (71 ouvrages) portent le label en question.

Quels ont été leur succès en terme de ventes ? Il est difficile de répondre à cette question.
D’une part, parce que les chiffres bruts ne sont pas accessibles à ceux qui ne sont pas directement des professionnels du secteur. Chaque maison d’édition conserve – à juste titre, comme dans toute industrie – ce type de bilans pour analyse interne. D’autre part, la plupart des outils permettant de quantifier les ventes de livres et qui sont accessibles au public (pas gratuitement, loin s’en faut !) ne permettent que d’évaluer jusqu’à un certain point ces ventes. En effet, ils fonctionnent par panels, leurs échantillons prenant en compte un nombre plus ou moins grand de caisses enregistreuses, nombre représentatif mais jamais total. Les chiffres qui sont issus de ces relevés sont d’ailleurs pondérés, comme le seraient tous les sondages, et selon des règles complexes.

Comment savoir si Napoléon a été « bankable » en 2021 pour le marché du livre, alors ? Peut-être en extrapolant un peu et en regardant un autre acteur, certes très particulier mais qui a bénéficié aussi d’une année exceptionnelle grâce à la commémoration du bicentenaire de la mort de Napoléon : la Monnaie de Paris. Le Figaro relayait cette performance récemment : « L’entreprise [qui souffre de la baisse continuelle des commandes d’État] a dégagé l’an dernier un bénéfice net de 4,5 millions d’euros, après quatre années de pertes ou de résultats tout juste à l’équilibre ». Comment ? Grâce à l’émission de pièces dédiées à Harry Potter… et à Napoléon. La comparaison a ses (grandes) limites, même si les bons résultats de ce partenaire d’exposition de la Fondation Napoléon nous réjouissent en soi et pour soi.

Il nous reste alors à souhaiter longue vie à l’édition et aux libraires, et espérer une très bonne année 2022 au marché du livre, napoléonien et non napoléonien.

Marie de Bruchard
Mars 2022

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