NAPOLEON II (1811-1832), roi de Rome, empereur des Français

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Napoléon François Charles Joseph (1811-1832), roi de Rome, empereur des Français, prince de Parme, duc de Reichstadt.

Le 20 mars 1811, cent un coups de canons annoncent aux Parisiens naissance tant attendue du fils de l'empereur, au Palais des Tuileries. Constitutionnellement paré du titre de « Prince impérial », il reçoit en outre celui de « roi de Rome ».

Un héritier pour l’Empire

Fils unique de Napoléon et de Marie-Louise, le Roi de Rome voit le jour à 9h20, après un long et difficile accouchement, dans la chambre de l'Impératrice aux Tuileries. Il pèse neuf livres (4 kg) et mesure vingt pouces (50,8 cm). Le jour même, l'enfant est ondoyé par le cardinal Fesch, assisté par le grand-aumônier Rohan, en attendant le baptême solennel. Il reçoit pour prénoms : Napoléon François Charles Joseph.

Le baptême est célébré le 9 juin 1811 en la cathédrale Notre-Dame de Paris et reprend le cérémonial utilisé pour le baptême du fils ainé de Louis XVI, dauphin de France. Dans un rapport à Metternich, Schwartzenberg raconte: « La cérémonie du baptême fut belle et imposante ; la scène où l'Empereur prit l'enfant des bras de son auguste mère et le leva deux fois pour le montrer au public [bousculant ainsi, comme il l'avait fait lors du sacre, le protocole], fut vivement applaudie ; les gestes et le visage du monarque exprimaient toute la satisfaction qu'il trouva dans ce moment solennel. » Une semaine de réjouissances s'en suit, et l'Empereur ordonne que des Te deum soient chantés dans tout l'Empire.

C'est à Madame de Montesquiou, une descendante de Louvois et l'épouse du Grand Chambellan de France, nommée gouvernante des Enfants de France, que l'éducation du Roi de Rome est confiée. Très affectueuse et fort intelligente, sa gouvernante constituera notamment une importante collection d'ouvrages destinée à donner à l'enfant une instruction religieuse, philosophique ou encore militaire très solide.

L’éphémère Napoléon II

1814. Après la campagne de France et la prise de Paris, l'empereur abdique le 4 avril en faveur de son fils. Le Roi de Rome devient à 3 ans, et ce pour quelques jours, empereur des Français sous le nom de Napoléon II. Cependant, deux jours plus tard, le 6 avril 1814, son père rédige un acte d'abdication pour lui et ses descendants. Le traité de Fontainebleau du 11 avril 1814 lui octroie le titre de Prince de Parme — sa mère devenant Duchesse de Parme. Un an plus tard, le retour de son père en France— les Cent-Jours— redonne au Roi de Rome son titre de Prince Impérial, mais la défaite de Waterloo contraint Napoléon Ier à abdiquer de nouveau en sa faveur. Le gouvernement provisoire de Fouché fera comme si de rien n'était et les chambres refuseront de le proclamer. Quoiqu'il en soit, il restera pour l'histoire celui qui a « régné » 20 jours, du 22 juin au 7 juillet 1815.

Un prince en exil

Vivant à Vienne depuis le mois d'avril 1814, le Roi de Rome est confié à son grand-père l'empereur d'Autriche François Ier qui marque une grande affection pour lui. En 1818, il est titré duc de Reichstadt, du nom d'une terre de Bohème. Il est considéré dès lors comme un prince autrichien. Durant son adolescence, celui que l'on appelle désormais François (Frantz), est très proche de sa tante l'archiduchesse Sophie, et mère du futur François-Joseph Ier. En 1822, l'empereur François Ier le nomme Caporal, puis capitaine six ans plus tard. Cependant, même si le jeune duc de Reichstadt vit à Vienne, il n'en reste pas moins l'héritier du trône impérial français pour les Bonapartistes, et notamment après la mort de son père à Sainte-Hélène en 1821. A partir de ce moment, le fils de Napoléon devient autant un objet de peurs que de fascination pour la plupart des monarchies européennes et des souverains français qui craignent son retour en France.
 
Cependant, en 1832, âgé seulement de 21 ans, le fils de Napoléon Ier tombe gravement malade. Les médecins diagnostiquent une tuberculose. Il meurt le 22 juillet au palais de Schönbrunn,, sans alliance ni postérité.

Pour la postérité

En 1900, l'écrivain Edmond Rostand lui rend hommage en en faisant le personnage principal d'une pièce de théâtre intitulée L'Aiglon. C'est sous cette dénomination que la postérité a retenu le passage météorique sur terre de ce jeune homme qui disait lui-même : « Ma naissance et ma mort, voilà toute mon histoire ».

Inhumé dans la crypte des capucins, nécropole de Habsbourg, Napoléon II connaît lui aussi son « retour des Cendres », mais moins glorieux que celui de son père. C'est en effet Hitler qui, en 1940, restitue son corps à la France. L'Aiglon entre à son tour aux Invalides, lui aussi un 15 décembre.


Mars 2011, Fondation Napoléon

 
Cette biographie fait partie de notre dossier thématique consacré à la naissance du Roi de Rome (20 mars 1811)
 
 

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