► En savoir + sur la marche à la guerre de 1870
► En savoir + sur le début de la guerre à la chute du Second Empire
2 septembre > Capitulation de Sedan : Napoléon III est fait prisonnier par les Prussiens, avec 104 000 soldats et 413 canons de campagne et 139 de forteresse. Le 5 septembre, l’Empereur rejoint le château de Wilhelmshöhe, près de Cassel, où il est emprisonné jusqu’au 19 mars 1871.
4 septembre > Chute de l’Empire et proclamation de la IIIe République ; mise en place du gouvernement de Défense nationale, présidé par le général Trochu et constitué des députés élus de Paris, dont Léon Gambetta (1838-1882), ministre de l’Intérieur, Jules Favre (1809-1880), ministre des Affaires étrangères, refusé par Adolphe Thiers (1797-1877). Une assemblée constituante doit être convoquée.
La poursuite de la guerre par la IIIe République
1870 : échecs diplomatiques et défaites militaires
12 septembre > Adolphe Thiers débute sa tournée diplomatique européenne en vue d’obtenir des appuis pour la France en transition de régime tout en restant en guerre avec la Prusse. Il commence par Londres. Il sera à Vienne du 25 au 26 septembre puis ira à Saint-Pétersbourg du 28 septembre au 12 octobre. Ses démarches pour obtenir des alliances contre la Prusse ou une médiation internationale ont été infructueuses.
Enchaînement de défaites à Paris et sur le front de l’Est
19 septembre > Début du siège de Paris par les troupes prussiennes, arrivées par l’Est (Villeneuve-Seine-Georges, près de la Seine), le Sud (Corbeil). Le gouvernement de défense nationale compte sur les forts qui entourent Paris pour défendre l’Est de la capitale. Tous ces forts, voulus par le gouvernement Thiers durant le règne de Louis-Philippe, n’ont pas pu être remis en état depuis le début de la guerre contre la Prusse et ses alliés. Un des points faibles de cette défense se trouve entre deux forts au niveau de la redoute de Châtillon, à l’Ouest de Paris. Or l’armée prussienne avance également par le Nord et l’Ouest, via Écouen et Pontoise. En abandonnant la redoute de Châtillon sur ordre du général Trochu, ce 19 septembre, les troupes françaises du général Ducrot laissent aux troupes prussiennes un lieu stratégique, en hauteur, qui leur permettra d’alimenter le feu contre la capitale depuis le Sud-Ouest. Une offensive française tentera vainement de reprendre les lieux le 13 octobre suivant.
19-20 septembre > Entretien entre Otto von Bismarck (1815-1898) et Jules Favre au château de Ferrières-en-Brie (ancien château de Fouché et propriété de la famille Rothschild). Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement de défense nationale tente en vain d’entamer des négociations avec le chancelier prussien.
28 septembre > Capitulation de Strasbourg. La ville est assiégée depuis le 16 août. Une délégation suisse chargée d’évacuer les civils est arrivée dans la ville le 11 septembre et a apporté la nouvelle de la défaite de Sedan. Sous la pression des Strasbourgeois démoralisés et devant l’avancée des troupes prussiennes, le commandant de la ville, le général Jean-Jacques Uhrich (1806-1886), a négocié la reddition de la cité alsacienne.
30-31 septembre > L’étau se resserre sur Paris. Des affrontements ont lieu sur le territoire de l’actuel Val-de-Marne, à Chevilly-Larue et à Choisy-le-Roi. Ces combats se déroulent entre les troupes prussiennes et les troupes françaises venues de la région parisienne mais aussi de l’Ouest du pays.
5 octobre > Guillaume Ier de Prusse installe son quartier général à Versailles.
7 octobre > Devant l’avancée prussienne et après avoir ordonné le repli des troupes à l’Est, le gouvernement du général Trochu envoie Léon Gambetta, qui cumule les ministères de l’Intérieur et de la Guerre, à Tours pour organiser la défense de Paris depuis l’extérieur de la capitale. À Tours se trouve déjà depuis la mi-septembre une délégation gouvernementale en charge du pays : Adolphe Crémieux (1796-1880), ministre de la Justice, et l’amiral Martin Fourichon (1809-1884), ministre de la Marine. La capitale étant assiégée, Gambetta ne peut quitter Paris autrement qu’en ballon monté.
21 octobre > Bataille de Buzenval. Les troupes françaises tentent une offensive sur les communes de La Malmaison et de Buzenval, au sud-ouest de la Capitale. Les troupes prussiennes sont d’abord mises en déroute ; il est même envisager que l’état-major prussien quitte Versailles. Forcés à se retirer dans les bois, les Prussiens reprennent les lieux après qu’ordre est donné aux troupes françaises de se replier. Un épisode célèbre de ces combats a lieu à la porte de Longboyau où les adversaires se surprennent mutuellement à quelques mètres les uns des autres. S’en suit une fusillade rapprochée. Une semaine plus tard, le 28 octobre, a lieu la bataille du Bourget, au nord de Paris ; elle se solde deux jours après par une défaite des troupes de Défense nationale, faute de renforts venant de Paris.
27-28 octobre > Capitulation de Bazaine à Metz. Alors que la ville est assiégée depuis le 20 août, la nouvelle de la défaite de Sedan a perclus le moral des soldats comme des civils enfermés, déjà très affaibli par la famine et la coupure du reste du pays. En effet, depuis le début du mois, Bazaine a interdit l’utilisation des « papillons de Metz », ces messages voyageant par ballons qui permettaient aux habitants de communiquer avec l’extérieur ; l’effet psychologique sur les habitants de la ville assiégée est désastreux. La capitulation est signée le 27 ; Bazaine se rend le 28 ; les Prussiens prennent possession de la ville et de ses ressources militaires le 29. Plus de 120 000 soldats français sont faits prisonniers à cette occasion. Libérée de ce siège, l’armée prussienne peut se concentrer sur son avancée à l’Ouest.
30 octobre > Adolphe Thiers retourne à Paris, alors assiégée depuis trois semaines, pour reprendre les négociations avec Otto von Bismarck à Versailles.
31 octobre > Journée révolutionnaire à Paris et dans plusieurs villes du Midi, où les nouvelles des capitulations de Metz et de la menace prussienne grandissante sur la capitale mettent la population en effervescence. La Russie abroge ce même jour unilatéralement les dispositions des articles du traité de Paris du 30 mars 1856 relatifs à la démilitarisation de la mer Noire.
1er novembre > Entretiens entre Thiers et Bismarck à Versailles. En position de force aussi bien à l’Est, depuis la capitulation de Strasbourg et de Metz, qu’aux portes de Paris, Bismarck n’a jamais été autant en position d’exiger beaucoup du gouvernement français. Les pourparlers sont rompus, une nouvelle fois, le 6 novembre.
2 novembre > Début du siège de Belfort. Le commandant de la ville, Pierre Philippe Denfert-Rochereau (1823-1878) a choisi de ne pas s’enfermer dans Belfort et mène une stratégie de harcèlement des troupes prussiennes qui entourent la cité par des sorties répétées de sa garnison à l’appui des canons des fortifications. La situation se complique à partir de décembre, lorsque l’armée prussienne renforce son artillerie et avance assez dans ses positions pour commencer à pilonner la ville.
L’armée de l’Est, menée par le général Bourbaki, a pour objectif de venir soutenir la ville mais est stoppée, après une victoire éphémère à Villersexel (Haute-Saône) le 9 janvier 1871, et doit se replier sur Besançon. Coupée dans son élan par l’armée adversaire, l’armée de Bourbaki se replie vers la frontière suisse.
24 novembre > Capitulation de Thionville. Acculée par les Prussiens qui assiègent Metz et empêchent les deux villes de communiquer, privée du ravitaillement en provenance du Luxembourg, Thionville – peu apte à tenir une position défensive acharnée – essuie les bombardements nourris des Prussiens pendant deux jours avant de se rendre.
La création d’un nouvel Empire allemand à la faveur de la victoire prussienne sur la France2e moitié de novembre – début décembre 1870 > Pendant que les négociations entre la Prusse et la France périclitent, Versailles est le théâtre d’autres négociations capitales entre la Prusse et ses alliés. 18 janvier 1871 > Guillaume Ier est proclamé Empereur allemand, dans la galerie des Glaces de Versailles. |
Résistances au Nord, au Centre et en Bourgogne : Paris et l’Est, impossibles à secourir
Au Nord
27 novembre > Défaite de l’armée du Nord à Amiens (Somme). Poursuivant la stratégie d’encerclement de Paris, l’armée prussienne concentre les forces de sa Première Armée sur le nord de la Capitale et marche sur Amiens puis en direction de Rouen. Le général Farre (1816-1887), qui commande la région du Nord et se trouve dans la ville, ne peut résister tandis que l’armée du Nord, commandée par le général Faidherbe (1818-1889), est en trop petit effectif et doit se replier sur Arras, plus au Nord encore. L’armée du Nord ne pourra plus espérer porter de l’aide à l’armée de Paris : elle tiendra le siège de Péronne (Somme) du 27 décembre 1870 au 17 janvier 1871 (un des hauts faits de l’armée française se déroulera durant la bataille de Bapaume, près de Péronne, le 3 janvier). Elle livrera une dernière bataille, en vain, à Saint-Quentin (Aisne) pour tenter de contourner les forces prussiennes, le 19 janvier 1871.
Au Centre
1er-3 décembre > L’armée de Paris tente une percée à Champigny, en direction de l’armée de la Loire. Formée deux mois avant, début octobre, sur l’ordre de Léon Gambetta, l’armée de la Loire affronte en particulier les troupes bavaroises qui l’ont obligé à abandonner Orléans le 11 octobre. L’armée de la Loire, sous le commandement du général d’Aurelle de Paladines (1808-1877), a réussi à la reprendre le 10 novembre mais la fin des sièges du front de l’Est efface cette réussite : les troupes côté prussien, libérées de cet effort sur Metz, viennent se concentrer sur le Centre, en direction de Paris.
2-4 décembre > Défaites de l’armée de la Loire à Artenay (Loiret, sud de Paris), Loigny (Eure-et-Loir, sud-ouest de Paris) et reprise d’Orléans (Loiret, sud de Paris) par les Prussiens. L’armée de la Loire est de facto séparée en deux pôles et doit être réorganisée. Les deux nouvelles armées de la Loire tenteront de résister jusqu’à la fin de la guerre à l’inexorable avancée des troupes prusso-bavaroises vers l’Ouest, en direction du Pays de la Loire. ► En savoir + sur l’armée de la Loire (site extérieur).
8 décembre > Devant l’avancée des armées ennemies dans la région du Centre, la délégation gouvernementale française est transférée de Tours à Bordeaux.
En Bourgogne
Depuis octobre, une petite armée tâche de prêter main forte à l’armée de l’Est. Malgré les réticences des officiers français, elle est menée par Guiseppe Garibaldi (1807-1882), le révolutionnaire italien qui a proposé ses services au gouvernement de Défense nationale. Très hétéroclite, cette armée est essentiellement formée de corps francs recrutés dans les Vosges et résiste en Haute-Saône, dans le Jura et en Côte-d’Or. Son objectif est alors de reprendre Dijon (Côte-d’Or) afin de couper les troupes prussiennes en deux en occupant l’arrière-front de Belfort. Dijon est évacuée par les Prussiens le 17 décembre et occupée en janvier par Garibaldi. Mais l’opération dijonnaise de l’armée des Vosges aura pris trop de temps : elle ne pourra se joindre à temps à l’armée de l’Est, avant le repli de cette dernière vers la Suisse.
1871 : victoire de l’Empire allemand et insurrections à Paris
À partir du 5 janvier > Début du bombardement de Paris. Renouvelées dans leur artillerie par les canons Krupp, les forces prussiennes pilonnent le sud de Paris, intra muros. Durant tout le mois de janvier, les obus tombent de tous côtés, de La Salpêtrière à l’Est au quartier des Champs-Élysées, à l’Ouest. Au nord de Paris, Saint-Denis et ses environs (Drancy, Le Bourget, Tremblay) sont assiégés ; à l’Ouest, c’est du Mont-Valérien à Puteaux. Ces territoires font l’objet de prises et de redditions incessantes.
19 janvier > Défaite de la deuxième bataille de Buzenval. Ultime tentative offensive de l’armée de Paris, la bataille se déroule durant toute la journée du 19 janvier. Les troupes françaises, réparties sous les trois commandements des généraux Ducrot, Vinoy et Bellemare, parviennent à faire reculer les Prussiens et à maintenir leurs positions – parfois après pertes et reprises successives des terrains gagnés. Devant l’arrivée de l’artillerie très performante du tout nouvel Empire allemand, et l’absence de ravitaillement possible en munitions côté français, le général Trochu ordonne le repli en fin de journée. Dans l’obscurité, l’occasion est parfaite pour une contre-offensive allemande sanglante.
20 janvier > Après cette nouvelle et dernière défaite de l’armée régulière, Trochu préconise l’armistice et abandonne le commandement de l’armée de Paris au général Joseph Vinoy (1800-1880). Trochu reste président du gouvernement de Défense nationale.
22 janvier > Journée révolutionnaire à Paris. Refusant la reddition de Paris, des manifestants – dont des Gardes nationaux parisiens qui ont payé un lourd tribut lors de la deuxième bataille de Buzenval – réclament de parler au maire de Paris, Jules Ferry (1832-1893). Tandis qu’ils sont reçus par l’adjoint de Ferry, des échanges de coups de feu entre la Garde mobile et les gardes nationaux sont échangés et font cinq morts. Après la journée insurrectionnelle du 31 octobre (cf. supra), cet épisode du 22 janvier signe une rupture aiguë entre les civils parisiens, éprouvés par un siège de plusieurs mois mais refusant de rendre la capitale, et le gouvernement de Défense nationale qui multiplie les arrestations et interdit rassemblements ou diffusion des journaux les plus hostiles à son action.
23 janvier > Reprise des négociations entre Favre et Bismarck. L’Empire allemand demande le désarmement de Paris et des forts qui l’entourent, en vue d’une entrée imminente des troupes allemandes dans la ville. Une somme de 200 000 000 francs est également exigée. Jules Favre obtient un report de l’entrée des troupes allemandes ainsi que la conservation de l’armement de la Garde nationale, en vue d’assurer l’ordre dans la ville. Des élections doivent être organisées afin que soit ratifié avec un interlocuteur français légitime le futur traité de paix.
26 janvier > Signature d’un armistice de 21 jours par Jules Favre. Il est publié les 28 et 29 au Journal officiel. L’armistice n’inclut pas la situation de l’armée de l’Est, acculée à la frontière suisse, ni ne fait état du sort de Belfort qui tient toujours son siège contre l’armée allemande.
1er février > Convention des Verrières (Suisse). Le général Justin Clinchant (1820-1881) a succédé à la tête de l’armée de l’Est au général Bourbaki qui a démissionné juste avant de tenter de se suicider le 26 janvier. Clinchant négocie le désarmement de son armée et son passage en internement en Suisse pendant le temps des négociations du traité de paix franco-allemand.
8 février > Élections de l’assemblée constituante, favorables aux royalistes et dans une moindre mesure aux républicains. Réunie à Bordeaux, l’assemblée choisit Adolphe Thiers comme chef du pouvoir exécutif.
18 février > Denfert-Rochereau reçoit l’ordre de rendre Belfort. La résistance de la ville permet de l’exclure des territoires exigés par les Allemands lors des négociations de paix.
15 février > Prolongation de la convention d’armistice qui prenait initialement fin le 19.
26 février > Signature des préliminaires de paix à Versailles. Le traité préliminaire, qui comprend la cession de l’Alsace-Moselle, est majoritairement ratifié par la nouvelle assemblée constituante le lendemain, à l’exception des 35 députés des territoires concernés par la cession. ► Lire le texte des préliminaires de paix
1er-3 mars > Entrée des soldats allemands dans Paris. Ils pénètrent par l’avenue de la Grande Armée et occupent le quartier des Champs-Élysées dont les rues ont été volontairement désertées par les Parisiens environnants, cloîtrés chez eux. Pour éviter tout envenimement de l’atmosphère, les soldats allemands ne visitent pas les monuments auxquels ils peuvent avoir accès : le Louvre et les Invalides. Ils évacuent la capitale le 3 mars à 11 h.
10 mars > L’Assemblée nationale quitte Bordeaux et s’installe à Versailles, créant un nouvel émoi parmi les Parisiens. Souffrant de ses tensions internes, l’Assemblée laisse entendre par la voix d’Adolphe Thiers qu’elle ne tranche pas définitivement entre le régime monarchique et le régime républicain, ce qui accentue la colère des Parisiens. Certains se constituent en Comité central de la Garde nationale qui entend défendre le principe de la IIIe République.
18 mars > Soulèvement populaire à Paris contre l’armée. Devant la tension grandissante dans la capitale, Adolphe Thiers a voulu la veille désarmer l’est de Paris de ses canons. Ils doivent être entreposés hors de la ville au petit matin par l’armée. Les Parisiens et une partie de la Garde nationale de Paris s’y opposent, rejoints par une fraction des soldats. Sous la houlette du Comité central de la Garde nationale, ils font marche depuis l’est de Paris sur l’hôtel de Ville. Thiers, qui était revenu quelques jours avant à Paris pour tenter de calmer les esprits, quitte la capitale et le gouvernement se réfugie à Versailles. Il est suivi quelques heures plus tard du maire de Paris, Jules Ferry. Deux officiers de l’Armée sont passés par les armes à Montmartre pour avoir – dit-on parmi les insurgés – ordonné de tirer sur la foule : le général Claude-Martin Lecomte (1817-1871) et le général Jacques Léonard Clément-Thomas (1809-1871). Ces exécutions sèment la discorde sur la marche à suivre parmi les rangs des insurgés. Leur soulèvement est par ailleurs principalement concentré à l’Est de la ville, même si dans la fin de la soirée l’hôtel de Ville est occupé ; l’adhésion des quartiers de l’Ouest, plus riches et proches de Versailles, n’est pas acquise. Les insurgés votent contre une marche sur Versailles. Le bras de fer entre les futurs camps Versaillais et Communards commence.
19 mars > Napoléon III est libéré et rejoint la Grande-Bretagne.
10 mai > LE TRAITÉ DE FRANCFORT EST RATIFIÉ. ► Lire le texte du traité
La France doit verser une indemnité de 5 milliards de francs-or en trois ans.
Elle perd l’Alsace, la Moselle, une partie de la Meurthe et des Vosges, comme le prévoyait le traité préliminaire de paix.
Les habitants de ces territoires voulant garder la nationalité française devront les quitter avant le 1er octobre 1872. ► En savoir + sur l’émigration alsacienne : Le mythe du plébiscite par les pieds, article de Bernard Wittmann, 2015.
À partir du 19 mars > La Commune de Paris. La conciliation entre les maires et députés de Paris, qui servent d’intermédiaires aux insurgés, et l’Assemblée nationale, toujours à Versailles, n’aboutit pas après la journée d’insurrection du 18 mars. Les insurgés veulent faire sécession et déclare gouverner indépendamment du gouvernement la ville. C’est le début de la Commune de Paris et d’un nouveau siège, franco-français, de la capitale.
Courant mars-avril > D’autres mouvements communards sont lancés en province (Lyon, Marseille, Saint-Étienne, …).
21-28 mai >L’expérience révolutionnaire de 1871 prend fin à Paris, dernière ville à résister au gouvernement lors de la Semaine sanglante du 21 au 28 mai, date à laquelle l’armée finit par reprendre la ville.
Les insurgés ont déclenché des incendies d’édifices officiels (Tuileries, Hôtel de Ville, Conseil d’État, palais de la Légion d’honneur, ministère des Finances, préfecture de police…) et une cinquantaine de personnalités soupçonnées de pactiser avec Versailles ont été exécutées.
Cette semaine aura vu tomber nombre de Communards dans toute la ville (les estimations varient entre 8 000 et 30 000 morts). De nombreuses condamnations au bagne suivront pour les survivants.
La Commune de Paris et son achèvement brutal marquent durablement l’histoire sociale de la ville.
1873 et après : La fin d’une guerre, la fin d’une ère
13 janvier > Napoléon III meurt en exil à Chislehurst dans le comté du Kent, au sud de l’Angleterre.
16 septembre > Évacuation de Verdun par les Allemands. Cet événement marque la libération complète du territoire français, en dehors de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine, comme prévu par le traité de Francfort. Un sentiment anti-allemand ne cesse de grandir en France face à ces pertes. Le sentiment d’une unité nationale allemande se renforce au fur et à mesure que l’Empire se consolide. Le Rhin est vu de manière diamétralement opposée par les deux états français et allemand.
Les conséquences du traité de Francfort se feront sentir près de cinquante ans plus tard, à l’issue de la Première Guerre mondiale.
À partir de 1875 > Le régime républicain s’installe en France : l’idée d’un retour au régime monarchique est peu à peu abandonnée dans la seconde partie de la décennie 1870-1880. Pour les bonapartistes, la mort du Prince impérial, le 1er juin 1879, marque un coup d’arrêt à leur espoir de voir l’Empire revenir en France.
Marie de Bruchard, avril 2020
SOURCES
• France Allemagne(s) 1870-1871. La guerre, la Commune, les mémoires, Paris, Gallimard / Musée de l’Armée, 2017, 303 p.
• L’âge industriel 1854-1871. Guerre de Crimée, guerre de Sécession, guerres de l’unité allemande, Brian Holden Reid, Paris, Autrement, coll. Atlas des guerres, 2001, 224 p.
• La guerre de 1870, François Roth, Paris, Fayard, 1990, 778 p.
• Dictionnaire de l’Europe. États d’hier et d’aujourd’hui, Yves Tissier, Paris, Vuibert, 2002, 703 p.