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Introduction
Fin 1856, Gustave Flaubert, après cinq ans d’un travail laborieux, publie ce qui deviendra son chef d’œuvre Madame Bovary.
C’est sous la forme d’un feuilleton dans La Revue de Paris, gérée par M. Léon Laurent-Pichat qu’à partir du 1er octobre 1856 que les lecteurs découvrent le destin passionné d’Emma Bovary. Mais à peine la parution faite, Flaubert, Laurent-Pichat et l’imprimeur sont accusés d’ « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs », pour ce roman aux descriptions jugées trop lascives et réalistes.
Madame Bovary raconte en effet les atermoiements d’une jeune femme romantique mourant d’ennui au sein d’un mariage sans passion. Enfermée dans un jeu de conventions sociales, elle se donnera la mort pour échapper à la honte de l’adultère.
Le 29 janvier 1857, les trois accusés comparaissent devant la 6e chambre correctionnelle. Après un très long réquisitoire d’Ernest Pinard, aucune charge n’est retenue grâce à la plaidoirie enflammée de Maitre Sénard. Flaubert et ses comparses sont acquittés.
L’écrivain qui se serait bien passé d’une telle publicité reste longtemps meurtri pas cet épisode judiciaire et dédicace même ce roman à son avocat lors de sa sortie en librairie le 15 avril 1857. Ce procès assura le succès du roman et permit à Madame Bovary de se hisser plus tard au rang de classique de la littérature française.
Ce procès est symptomatique de la politique de censure qui pèse alors sur la presse. D’autres auteurs en ont fait ou en feront l’expérience comme Baudelaire dès juillet 1857 pour les Fleurs du Mal.
EP, janvier 2007 -
Documents
Le procès Flaubert, janvier 1857
Fin 1856, Gustave Flaubert, après cinq ans d’un travail laborieux, publie ce qui deviendra son chef d’œuvre Madame Bovary. Mais à peine la parution faite, Flaubert, Laurent-Pichat et l’imprimeur sont accusés d’ « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs », pour ce roman aux descriptions jugées trop lascives et réalistes.
