Musée napoléonien du château de Grosbois

Partager
Musée napoléonien du château de Grosbois

A la fin du XVIe siècle, Raoul Moreau, trésorier de l’Epargne, seigneur de Blayes et du Chardonnet, fit construire un château sur l’ancien domaine royal de Grosbois. La seigneurie fut ensuite vendue à Charles d’Angoulême, fils du roi Charles IX, qui créa le parc et donna au château son aspect actuel. Devenu bien national sous la Révolution, le domaine de Grosbois fut racheté par Barras en l’an VI (1797) où il s’installa dans un luxe insolent. Après le 18 Brumaire, il s’y retira avec « de l’or, des filles, une table somptueuse, un train de vie opulent ». Barras y reçut Fouché qui lui proposa un poste de la part de Bonaparte et Joséphine qui ne parvint pas à le rallier à la cause de son époux. Obligé de s’exiler à Bruxelles, il vendit Grosbois qui fut racheté grâce à différents intermédiaires par Fouché.

C’est Berthier fait maréchal de l’Empire en 1804 qui acquit alors Grosbois. Le domaine resta propriété de la famille jusqu’en 1962, date à laquelle il fut vendu à la Société d’Encouragement à l’Elevage du Cheval français, un centre d’entraînement de réputation mondiale réservé aux trotteurs. Le château de Grosbois conserve aujourd’hui de nombreux souvenirs de la famille Berthier et fait une large place à l’épopée napoléonienne. Le Salon des Huissiers par lequel commence la visite, présente plusieurs portraits de Berthier dont un tableau du futur maréchal à la bataille de Lodi par Gros. Le Salon de l’Empereur qui lui fait suite rassemble différentes toiles, Napoléon en costume du Sacre par Gérard, un portrait en pied de l’Empereur en colonel des chasseurs de la Garde en 1810 par Robert Lefevre, La bataille de Marengo par Carle Vernet ainsi que le plan original de la bataille de Wagram dressé par Berthier en 1809.

La pièce suivante, la Galerie des Batailles, est une création du maréchal à la gloire de l’épopée. Rythmée de pilastres cannelés et couverte d’une voute en berceau ornée de palmes et d’une discrète décoration de stuc, la galerie abrite une série de tableaux représentant les grandes batailles auxquelles prit part Berthier (Lodi et Rivoli par Carle Vernet, Les Pyramides par Vincent, Marengo par Pajou, Austerlitz par Meynier, Iena par Thévenin, Eylau par Rohen et Wagram par Gros). Des bustes de maréchaux complètent cette évocation des grands faits militaires de l’Empire. A l’extrémité de la galerie s’ouvre la bibliothèque riche de trois mille ouvrages où trône le buste de Napoléon par Canova. On peut y admirer un plafond Second Empire et les portraits des enfants de Berthier par Winterhalter.

Le bureau de Berthier est également une pièce intéressante par son mobilier. Il s’ouvre sur le parc où se détache à l’horizon un obélisque commémoratif gravé aux noms des grandes batailles napoléoniennes. Le Salon Régence conserve de très belles boiseries XVIIIe tandis que le Salon des Chasseurs avec des œuvres de Desportes et Oudry fait directement référence aux célèbres chasses organisées au domaine. C’est d’ailleurs lors la chasse donnée le 3 décembre 1809 que l’Impératrice Joséphine parut pour la dernière fois en tant que souveraine avant son divorce prononcé quelques jours plus tard. C’est également à Grosbois que Marie-Louise passa sa première nuit d’exil, le 23 avril 1814, lors de son départ pour Vienne avec le Roi de Rome.
Il faut également signaler au château de Grosbois les rares fresques de la salle à manger exécutées au XVIIe siècle d’après des cartons d’Abraham Bosse.

Karine Huguenaud (2001)

Partager