Salon napoléonien – Hôtel de Ville d’Ajaccio

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Salon napoléonien – Hôtel de Ville d’Ajaccio
Salon napoléonien - Hôtel de Ville d'Ajaccio

L’hôtel de Ville d’Ajaccio fut édifié sous le règne de Charles X entre 1824 et 1830. Il abrite un salon napoléonien où sont conservés divers tableaux, statues et souvenirs concernant l’épopée et la famille impériale. En raison du manque de place, une partie de ces oeuvres est exposée au musée Fesch. Cette collection fut constituée à partir de différents legs ou dons faits à la ville d’Ajaccio. Le legs du cardinal Fesch en 1839 se composait de 31 portraits de la famille Bonaparte (peintures, sculptures, et gravures) dont certains appartenaient à Madame Mère avant d’entrer dans sa collection à la mort de cette dernière en 1836. Deux legs du duc de Trévise en 1892 permirent d’enrichir les fonds napoléoniens de près de 900 objets mais, malheureusement, les deux guerres mondiales du XXe siècle en firent disparaître une grande partie. En 1897, le baron Larrey légua 47 oeuvres diverses et l’année suivante, le prince Napoléon fit don de 118 médailles, des deux grands tableaux de Vernet et de Pils exposés au musée Fesch et de deux bronzes de Barre. Enfin une partie de la collection Bacciochi fut léguée en 1936.

En pénétrant dans le hall de l’Hôtel de Ville, le visiteur est accueilli par une statue en pied du roi Jérôme de Bosio (1812) encadrée de deux portraits de Letizia par Gerard et de Napoléon par Yvon. Un buste lauré de l’Empereur, oeuvre de Canova, domine l’escalier et l’invite à monter au premier étage où sont exposées les collections réparties sur deux pièces. La première, vaste et majestueusement éclairée par un impressionnant lustre de cristal de Bohême (il pèse une tonne !) offert par l’ex-Tchécoslovaquie en 1969 pour le bicentenaire de la naissance de Napoléon, rassemble les portraits de la famille impériale. A droite en entrant, le père de la dynastie Bonaparte, Charles Marie peint par Girodet, puis Joseph représenté par Gérard dans son costume de roi d’Espagne et un buste de Fesch par Canova. Ensuite, la copie de l’acte de baptême de Napoléon (le 21 juillet 1771 dans la cathédrale d’Ajaccio) est encadrée des bustes de Letizia et de la princesse Charlotte, fille de Joseph, par le sculpteur Trentanova. Elle est surmontée d’un buste de Napoléon et d’une grande toile de Jérôme Maglioli représentant le cardinal Fesch.

Devant la fenêtre, deux bustes en bronze du prince Napoléon Jérôme et de son épouse, Marie Clotilde de Savoie. Ils sont l’oeuvre de Jean-Auguste Barre (1881-1896) et furent exposés respectivement aux Salons de 1855 et de 1861. Ensuite, trois bustes de Bartolini du comte Félix Bacciochi, d’Elisa et de leur fille, la princesse Napoléone, sont dominés par le portrait de Winterhalter de l’Impératrice Eugénie. Lui répond en pendant, de l’autre côté de la fenêtre, le portrait de Napoléon III par le même artiste (tous deux sont des copies des originaux qui ont disparu) tandis qu’un charmant petit buste du Prince Impérial par Carpeaux vient prendre place sous la figure du souverain. Sur la cheminée, deux bustes du roi Jérôme et de son épouse Catherine de Wurtemberg par Avarez et la toile de Gérard, Napoléon en tenue de sacre (copie). Les portraits de Jérôme, de ses enfants, de Louis, à nouveau de Charles Bonaparte et le masque mortuaire de Napoléon terminent la visite de cette salle. Il est à noter le plafond peint par un Corse en 1940, Dominique Frassati, véritable hommage allégorique à l’Empereur. Tout le mobilier de ce salon, de style « retour d’Egypte », appartenait à Fesch. La seconde salle, beaucoup plus modeste, rassemble une importante collection de monnaies et de médailles. Ces pièces proviennent du legs du prince Napoléon mais aussi d’un don conséquent effectué en 1974 par deux danois, Tave et Toge Vognsgaard. Toute l’histoire napoléonienne est retracée à partir de ces pièces frappées des commémorations des événements civils et militaires importants du Consulat et de l’Empire.

Karine Huguenaud
Juin 1998 – mise à jour : mai 2019

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