Préface du directeur du catalogue
Il était temps qu’Auxerre rende hommage au maréchal Davout. En effet, la marquise de Blocqueville, sa plus jeune fille, offrit à la ville d’Auxerre, à la fin du XIXe siècle, ce qu’elle avait de plus cher : la collection des souvenirs historiques de son père qu’elle conserva dans une salle que lui concéda la ville et qu’elle baptisa « Salle d’Eckmühl », du nom de la brillante victoire remportée en 1809 par le maréchal sur les armées autrichiennes. En contrepartie, la marquise de Blocqueville demandait que soit entretenue la flamme de son glorieux père.
Dès lors, comment ne pas commémorer le souvenir du maréchal en 2023, année du bicentenaire de sa mort, en rappelant ce que fut la vie civile et militaire de ce grand soldat. C’est ce qu’ont voulu ensemble la ville d’Auxerre et la Société des sciences historiques et naturelles de l’Yonne en organisant cette grande exposition.
La vie glorieuse du maréchal Davout, traversa l’époque et les frontières en prenant la forme d’un véritable roman. En effet, Louis-Nicolas Davout, acteur majeur de l’épopée napoléonienne, ne cessa de se déplacer, de champ de bataille en champ de bataille, de la première cataracte du Nil à la poursuite des redoutables mamelouks, à Moscou en flammes. Dans ces affrontements mettant aux prises des dizaines de milliers d’hommes, son corps d’armée, sous la main de l’Empereur ou isolément comme à Auerstaedt, se couvrit de gloire, au point que John G. Gallaher écrivit à propos de cette bataille dans son ouvrage «The iron Marshal » : « Ce jour- là a été la plus glorieux dans les annales et pour tous les siècles d’un corps d’armée français ayant combattu seul ». Davout absent ultérieurement de deux batailles capitales, Lezipzig et Waterloo, elles furent toutes deux perdues.
Cette vie hors du commun a fait irruption dans l’immense roman, «Guerre et Paix » de Tolstoï. Pierre Berzoukhov, héros du roman, convaincu d’être l’un des nombreux incendiaires de Moscou est, après interrogatoire disculpé et sauvé du peloton d’exécution par Davout. On pourrait dire en quelque sorte que Davout a permis à Tolstoï, qui le regardait comme un être cruel, d’aller au terme de son ouvrage. Belle revanche !
Que tous les auteurs de ce catalogue, parmi lesquels un jeune contributeur de 15 ans, Mathieu Keunebroek, trouvent ici l’expression de mes plus vifs remerciements. Que tous les prêteurs institutionnels et privés soient également remerciés pour leur précieux investissement.
Je ne saurais terminer cet hommage au maréchal Davout, sans citer l’éminent Jean Tulard: «C’est le meilleur des maréchaux, le plus admiré de tous ceux que passionnent les guerres napoléoniennes. C’est un fait, il ne fut jamais vaincu sous l’Empire et demeure irréprochable sur le plan politique ».
Alain Cattagni, Président de la Société des sciences historiques et naturelles de l’Yonne
Sommaire
La lettre du Maire
Le mot du Président du département de l’Yonne
Préface
La famille d’Avout / Davout
L’éducation, la formation et l’entourage de Louis-Nicolas Davout
La carrière militaire – La période faste
La carrière militaire – Les heures sombres
La fraternité d’armes
Les ordres et décorations du Maréchal de Fer
Les fastes de l’Empire
Le patrimoine
La maréchale Davout
La mort de Davout
Davout et Napoléon
La littérature
Les mémoires historiques
Annexes:
– Le tableau des batailles de Davout
– Les maréchaux d’Empire
– Transcription d’une lettre de Napoléon à Davout, 28 mai 1815
Notice des œuvres exposées
Bibliographie
Crédits photographiques
Remerciements