« Duroc », voici un patronyme presque métonymique, endossé pour camoufler l’origine noble du jeune aide de camp durant les campagnes révolutionnaires. Car plus solide – et plus mutique – que ce compagnon fidèle et discret de Bonaparte puis de l’Empereur, il ne semble y avoir. C’est l’image que le premier grand maréchal du Palais laisse à la postérité. Curieusement, peu de biographes se sont intéressés à raconter sa vie, sans doute devant la difficulté de déchiffrer les pensées de ce très discret serviteur de Napoléon. Rééditée en 2004 par la Fondation Napoléon et Nouveau Monde Éditions, présentée par Jacques Jourquin, la biographie par Jean de la Tour, de 1913, méritait d’être complétée. C’est la tâche à laquelle Danielle Meyrueix s’est attelée en allant retracer tout le contexte familial des Roc de Brion, et notamment en trouvant des lettres inédites que l’acolyte de l’Empereur a écrites à ses proches. Les archives – entre autres – de la Lozère, berceau d’origine familial, révèlent, sous le derme sans aspérité et sans prise, dur et droit de Duroc, une sensibilité insoupçonnée. (M. de Bruchard)
Qui était véritablement Géraud Christophe de Michel, Chevalier du Roc, resté dans l’histoire sous le nom de Duroc ?
Quels liens avait-il gardé avec sa famille paternelle en Gévaudan ?
Pourquoi sa démission en 1792 de l’École militaire de Châlons avant d’y revenir six mois plus tard ?
Quand rencontra-t-il Bonaparte : en 1793 à Toulon selon Le Mémorial de Sainte-Hélène ou en 1796 en Italie d’après Bourrienne ?
Quels furent ses véritables sentiments pour Hortense de Beauharnais fille de Joséphine qui s’opposa fermement à leur mariage ?
Qui était Maria de las Nieves, duchesse de Frioul ?
Quelle était la personnalité profonde de celui qui devint indispensable à Napoléon ?
C’est à toutes ces questions et à bien d’autres que cet ouvrage permet de répondre grâce notamment à l’étude minutieuse des registres d’état-civil et des correspondances familiales enfouies dans le fonds du Roc de Brion des archives départementales de la Lozère jamais exploité jusqu’à présent. Il révèle sous un jour totalement inédit un Duroc attachant et sensible, soldat aspirant à la paix mais ne s’écartant jamais de son devoir, dont la force d’âme face à la mort fit pleurer l’empereur Napoléon. En laissant parler ses personnages, l’auteure parvient, avec la rigueur de l’historienne, à faire entendre les battements de cœur de l’homme qui passa pour le plus secret de l’Empire.
