Le maréchal Mortier est une de ces gloires de l’Empire dont tous les amateurs de l’épopée napoléonienne a entendu prononcer le nom. Dans notre monde moderne, il reste néanmoins un illustre inconnu dont même les férus d’histoire militaire peinent a retracer la carrière. Pour les francilien, tout juste évoque-t-il le boulevard parisien qui borde le 20e arrondissement de la capitale.
Maréchal de la première promotion de 1804, il est un des plus discrets et des plus probes de l’élite militaire promue par Napoléon. Victorieux au courage à Dürenstein (1805), déterminant à Friedland, en Espagne où il combat quatre année, il remporte plusieurs succès avant de rejoindre la Grande Armée à la veille de l’entrée en Russie. À la tête de la Jeune Garde, Napoléon connaissant son sens de l’ordre et de la discipline le nomme gouverneur de Moscou. Pendant la retraite il est généreux et proches de ses soldats. Lors de la campagne de 1813, il prend une part importante à Lützen et Bautzen et prouve son rôle déterminant comme tacticien… moins comme stratège. La campagne de France le voit encore à la tête de la Vieille Garde être de ceux qui luttent jusqu’au derniers instants de l’Empire.
Rallié à Louis XVIII, il rejoint Napoléon lors de l’aventure des Cents jours mais n’est pas à Waterloo. Son sens de l’honneur lui fait refuser de siéger au procès du maréchal Ney et lui vaut la radiation de la Chambre des Pairs. Réintégré, il meurt en 1835 lors de l’attentat de Fieschi alors qu’il est ministre de la Guerre.
C’est l’histoire de ce soldat dans l’âme aux valeurs morales prononcées, que trace Alain Pigeard, auteur prolixe qu’on ne présente plus, dans sa récente biographie du personnage. Les utiles tableaux des commandements du maréchal agrémentent le texte et les annexes donnent d’intéressantes précisions sur ce dignitaire impérial qui n’avait pas connu de biographie depuis très longtemps. (F. Houdecek)
Présentation par l’éditeur
Sur les vingt-six maréchaux de Napoléon, certains ont la chance d’avoir des historiens qui écrivirent leur biographie ; c’est le cas pour Davout, Lannes, Masséna, Murat et Ney notamment. Ce n’est pas le cas pour Mortier, malgré Frignet-Despréaux qui a publié un remarquable travail mais qui s’arrête, hélas, en mars 1807. Une biographie complète et moderne s’imposait après celle de Moreel. Le lecteur découvrira dans ces pages un personnage brave, discret, intègre, serviable et l’on cherche vainement les défauts qu’il pouvait avoir ! Un maréchal de Napoléon Ier, de la première promotion de 1804, sorti de l’oubli et à découvrir.
Docteur en histoire en Sorbonne et docteur en droit, Alain PIGEARD a été professeur dans cette matière mais demeure avant tout un passionné du Premier Empire. Auteur de 71 titres sur la période napoléonienne, dont cinq dictionnaires, et plus de 400 articles ; il est également le créateur de la reconstitution historique napoléonienne en France, à Dijon, en 1984. Chercheur, conférencier, guide sur les sites historiques, président du Souvenir Napoléonien de 2012 à 2017. Il a été nommé chevalier de la Légion d’honneur en 2009, chevalier des Palmes académiques et officier des Arts et Lettres, pour l’ensemble de son action et de son œuvre historique.
Sur napoleon.org, lire la biographie succincte du maréchal Mortier par J. Garnier
