Pierre Maine de Biran (né Marie François Pierre Gontier de Biran à Bergerac en 1766, et mort à Paris en 1824) est d’abord connu comme philosophe. Un des premiers représentants du spiritualisme français, courant représenté notamment par Henri Bergson, précurseur à certains égards de Freud (il esquisse les contours d’une théorie de l’inconscient), pionnier du journal intime, il fut aussi un homme politique sous la Révolution, l’Empire et la Restauration. C’est cette carrière « très active et très féconde » que retrace l’historien Michel Combet. Administrateur du département de la Dordogne après la chute de Robespierre, sous-préfet de Bergerac et membre du Corps législatif sous l’Empire, puis député sous la Restauration, Maine de Biran est ainsi un homme engagé, à la fois serviteur fidèle du régime impérial et opposant à Napoléon – membre de la Commission des Cinq du Corps législatif, il défend en 1813 le retour aux « frontières naturelles » de la France.
Cette biographie séduit notamment par sa manière de saisir les paradoxes qui ponctuent l’engagement de Maine de Biran, en le rapprochant d’une autre grande figure de la région, Montaigne : deux hommes endossant des fonctions politiques dans des périodes de grands troubles, deux défenseurs de la paix et de la réconciliation. Ce n’est donc nullement un hasard si, pendant les Cent-Jours, Maine de Biran, retiré dans le Bergeracois, lit les Essais… Voici donc un livre stimulant sur un « spectateur engagé », qui séduira aussi bien les amateurs d’histoire de la philosophie que d’histoire politique. (Raphaël Czarny, web-éditeur des sites de la Fondation Napoléon)
Penseur important du premier XIXe siècle, philosophe du sentiment de l’existence, Maine de Biran, né à Bergerac, en Périgord, a esquissé avant Freud, les contours de l’inconscient dans une œuvre abondante dont seule une toute petite partie a été publiée de son vivant. Oubliée du XIXe siècle, elle a été reconnue par le XXe comme celle d’un précurseur et a connu plusieurs éditions. Elle se poursuit dans une abondante correspondance encore très dispersée et dans un Journal intime, ce « baromètre de l’âme » dont Maine de Biran peut être considéré comme l’un des inventeurs et qui nous apprend beaucoup sur l’homme… Entré en politique à 29 ans, il a, jusqu’à la fin de sa vie, exercé des charges locales ou nationales et ses contemporains le connurent davantage comme homme politique que comme philosophe. Nous nous proposons d’étudier cet engagement hautement révélateur des contradictions qui traversent tout son être, mais en lien très profond avec sa culture philosophique car c’est toujours en philosophe qu’il vit sa pratique politique nationale et/ou locale.
