Napoléon contre Pie VII. Ou comment kidnapper un pape

Auteur(s) : DEMORY Jean-Claude
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L’avis de la Fondation Napoléon

« […] Le conflit est ouvert. À l’occupation militaire de Rome et l’annexion à l’Empire des États pontificaux, que Napoléon ordonne le 17 mai 1809, le Pape répond par une bulle d’excommunication visant l’Empereur, sans toutefois le nommer. L’arrestation et l’enlèvement du Pape sont décidés, puis ordonnées. Par qui ? Les responsabilités qui s’entrecroisent et la culpabilité en sera rejetée sur celui qui exécuta un ordre qui n’a jamais été ouvertement ni officiellement donné, comme si un simple général de gendarmerie pouvait à lui seul pousser le zèle jusqu’à décider de l’arrestation du chef de l’Église catholique. » (Jean-Claude Demory, Prologue)

Dans son nouvel ouvrage, Jean-Claude Demory explore l’entrelacement des intérêts politiques, religieux et personnels entre Napoléon Bonaparte et le pape Pie VII. Napoléon, reconnu pour ses ambitions militaires et politiques, voyait en la religion catholique un outil potentiellement stabilisateur pour la France post-révolutionnaire, profondément divisée et affaiblie. En reconnaissant la persistance de sentiments religieux parmi le peuple français, il chercha à réintroduire l’Église catholique comme un maillon de la paix civile via un Concordat avec Rome, conclu avec Pie VII, qui était sensible à l’articulation des pouvoirs spirituels et temporels.

Bien que ce Concordat ait marqué une tentative de réconciliation, Napoléon inséra des articles organiques qui, en réalité, plaçaient l’Église sous sa tutelle, provoquant des tensions latentes avec Pie VII. La relation se détériora davantage avec les demandes de Napoléon lors de l’imposition du blocus continental qui cherchait à entraver l’économie britannique, butant sur l’opposition du pape qui refusait la fermeture des ports pontificaux.

Le conflit culmina avec l’occupation militaire de Rome et l’annexion des États pontificaux ordonnée par Napoléon, auquel le pape répondit par une excommunication. L’enlèvement du pape par les troupes françaises, exécuté par le général Radet, fut une action de rupture significative qui aboutit à la déportation de Pie VII. Cet enlèvement relança le débat sur la frontière entre intérêt spirituel et politique, exposant la volonté de Napoléon de subjuguer l’Église à son pouvoir et soulignant la fragilité de la position de Pie VII.

L’ouvrage démontre comment la capture de Pie VII par Napoléon symbolise le paroxysme d’une ambition impériale envers l’autonomie religieuse, inscrivant l’événement dans une histoire plus vaste de conflits entre laïcité et religion dans les affaires d’État.

Claudia Bonnafoux, web-éditrice (avril 2025)

Napoléon contre Pie VII. Ou comment kidnapper un pape

Présentation

1799. Après le coup d’État du 18 Brumaire, Bonaparte, désormais Premier consul, a pour priorité de ramener la paix civile en France et d’y réintroduire le culte catholique. Pour cela il lui faut renouer avec Rome, où un nouveau pape, Pie VII, vient d’être élu.
Après de longues et difficiles négociations entre les deux hommes, le Concordat va faire renaître l’Église de France. Et en 1804, Pie VII accepte de venir sacrer l’Empereur Napoléon Ier à Paris. Mais la discorde ne tarde pas à s’installer quand ce dernier décide d’inclure les États pontificaux dans le blocus qu’il impose à l’Europe.
Le pape résiste. La situation s’envenime. Napoléon ordonne l’occupation militaire de Rome et l’annexion à l’Empire d’Ancône,  Macerata,  Fermo et  Urbino. Ordre mal interprété ou excès de zèle d’un général  ? Toujours est-il que le Saint-Père est arrêté et détenu en exil, d’abord à Savone, puis à Fontainebleau jusqu’en 1814.
Mais c’est une bataille que l’empereur n’est pas sûr de gagner. Lui dont la tactique consistait à amener l’ennemi à combattre sur un terrain qu’il avait choisi se voit obligé de guerroyer sur un terrain qu’il connaît mal, celui du spirituel.
 
Ancien rédacteur en chef-adjoint chez Bayard-Presse, Jean-Claude Demory a été directeur de collections historiques chez Hachette-Collections. Auteur de nombreux ouvrages, il a notamment publié La mort du lieutenant Charles Péguy (Le Félin, 2023), et La Grande Conspiration de l’an XII (Nouveau Monde, 2024).

Sommaire

I. La supplique du gendarme
II. Diderot, Voltaire, Rousseau et « les lumières »
III. L’Église catholique face à la Révolution
IV. « Tenez, voilà votre homme… »
V. « Messieurs, vous avez un maître ! »
VI. Jeter à bas le trône de la superstition
VII. « Le régime démocratique n’est pas contraire à l’Évangile »
VIII. « Habemus papam ! »
IX. « Quand je pourrai m’aboucher avec le nouveau Pape… »
X. « L’univers me fait croire en Dieu »
XI. Un projet largement contrecarré
XII. Échec aux envoyés du Saint-Père
XIII. Au bord de la rupture
XIV. La signature
XV. La ratification
XVI. Te Deum et reprise en main
XVII. Renouveau de la vie religieuse
XVIII. « Monsieur l’usurpateur »
XIX. Sur les traces de Charlemagne
XX. Le dilemme de Pie VII
XXI. De Rome à Fontainebleau, ou l’éprouvant voyage
XXIII. Sacre et couronnement
XXIV. Bilan mitigé d’un voyage controversé
XXV. La couronne de fer
XXVI. Le désastre qui change tout
XXVII. L’affaire Jérôme et ses suites
XXVIII. Blocus, annexions et occupations
XXIX. Rome n’est plus dans Rome
XXX. L’excommunication
XXXI. L’enlèvement
XXXII. L’errance
XXXIII. La détention
XXXIV. Divorce et mariage
XXXV. L’affaire des « cardinaux noirs »
XXXVI. Et pendant ce temps, le Pape…
XXXVII. Le roi de Rome
XXXVIII. Un concile pour rien
XXXIX. Captif à Fontainebleau
XL. La rétractation
XLI. « Vous êtes perdu, Sire ! »
XLII. Vers la délivrance
XLIII. Rome est de nouveau dans Rome

Année de publication :
2025
Lieu et maison d'édition :
Nouveau monde éditions
Nombre de pages :
352
Pour commander :
grâce à notre partenaire la Librairie Fontaine Haussmann et aux sites Librairies indépendantes, ParisLibrairies.fr et PlaceDesLibraires.fr.
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