La « vraie demeure des rois » avait vu en 2021 un précieux ouvrage être édité sur sa renaissance sous Napoléon Ier, en lien avec la magnifique exposition organisée pour le bicentenaire de la mort de l’Empereur. Il en fallait de même pour l’œuvre de Napoléon III pour le sublime château de Fontainebleau. Ancien boursier de la Fondation Napoléon en 2009 pour sa thèse portant sur « Les appartements des chasses au château de Fontainebleau » (déjà !), Nicolas Personne était la personne la plus qualifiée pour ce faire. Les Amis du château ne s’y étaient pas trompés en lui confiant un n° de leur revue en 2017 sur le sujet.
Dans cet ouvrage d’une incroyable richesse iconographique, spécialité de la maison d’édition Le Charmoiset, l’auteur dévoile un paradoxe : ce palais complètement marqué par le Second Empire est finalement méconnu de nos contemporains, un peu à l’image du règne de Napoléon III, occulté pendant tant d’années après la chute du régime. C’est une invitation à ouvrir les yeux, redécouvrir les pierres du château à travers les arts décoratifs ayant enrichi les lieux sous Napoléon III que propose Nicolas Personne. En somme, une proposition de voyage dans le temps. (M. de Bruchard, web-éditrice à la Fondation Napoléon)
► Cet ouvrage a bénéficié d’un mécénat de la Fondation Napoléon.
Nicolas personne n’est pas que spécialiste du château de Fontainebleau, loin s’en faut. Travaillant actuellement au château de Versailles, il a également étudié profondément le palais de Compiègne. Sur napoleon.org, on trouvera un article consacré au musée gallo-romain de Napoléon III, précurseur du musée d’Archéologie nationale, que l’Empereur avait aménagé à Compiègne (article initialement paru dans La revue du Souvenir napoléonien en 2014).
Le château de Fontainebleau, où veille encore l’esprit de sept siècles d’occupation pratiquement ininterrompue, porte encore largement la marque, sinon le goût, du dernier couple de souverains ayant occupé les lieux :
L’empereur Napoléon III et l’impératrice Eugénie.
Le visiteur d’aujourd’hui s’étonnera en effet de trouver, entre les puissants souvenirs de François Ier et de Napoléon, un Second Empire particulièrement présent, écho lointain de brillants et volontiers estivaux séjours qui, sans avoir la célébrité des fameuses « séries » de Compiègne, possédaient cependant une place toute particulière aux yeux de ces augustes visiteurs.
L’occasion est donc toute trouvée de se replonger dans cette période d’une vingtaine d’années, où le château et la ville vivaient à l’unisson des voyages de Leurs Majestés, venues passer quelques semaines, sinon quelques mois, dans une résidence qui revêtait alors un doux parfum de villégiature.
Par des aménagements nombreux, souvent modernes, parfois surprenants, les hôtes impériaux vont, sous une apparente décontraction, méditer avec respect sur les oeuvres de leurs prédécesseurs, tout en inscrivant à leur tour un nouveau chapitre à la très longue histoire de la « demeure des siècles ».
Entre palais d’État et château de vacances, le Fontainebleau de Napoléon III se révèle alors comme un lieu incontournable, et méconnu, du Second Empire, gardien de l’Histoire, et des histoires… qui ne demandent qu’à être redécouvertes.
