Se souvient-on d’une levée de bouclier lors de la commémoration de la mort de Louis XIV en 2015 ? Contre la superbe exposition organisée par le château de Versailles à cette occasion ? La presse n’en a pas trace. Nul déchaînement dans l’opinion ; pourtant son règne – aux yeux de notre monde actuel – peut prêter à bien des critiques sur les questions sociales, sur le système politique dit absolu mis en place par le souverain, sur le prix humain des trente ans de guerres qui ont eu cours sous son long règne. Ces questionnements n’ont pas remis en cause le fait de marquer la date importante de la mort d’un roi important dans l’histoire de la France et de l’Europe.
En 2021, six ans plus tard, il n’en va pas de même pour la commémoration de la mort de Napoléon Ier. Il ne faudrait pas la marquer. Son règne n’est pas exempt de fautes, d’erreurs, de mauvais choix : personne, parmi les historiens sérieux, ne s’avancerait à dire le contraire. Les études parues depuis maintenant plusieurs décennies le prouvent, tout comme elles scrutent les legs incontestables que le Consulat et l’Empire ont laissés dans nos institutions.
L’ouvrage de Thierry Lentz n’est dans ce sens pas un plaidoyer « pro-Napoléon » ou à la rescousse de ce dernier : il suffit de consulter l’historiographie actuelle pour établir des faits, positifs comme négatifs, pour sortir des réponses binaires et globales. Ce peut être long. Pour un moindre mais nécessaire effort, lire Pour Napoléon permet une mise au point concise et salutaire afin de se faire une opinion sérieuse dans toutes les polémiques en cours. Le ton parfois acerbe, empreint d’ironie de l’auteur, est offert en bonus. (M. de Bruchard)
Y en a marre ! Marre de ces équipes de la hargne, de la rogne et de la grogne contre Napoléon !
Le coup de gueule d’un historien en colère. Exaspéré par les polémiques qui surgissent à tout bout de champ sur Napoléon, relatives particulièrement à l’esclavage, au patriarcat, à sa dictature ou aux guerres que l’empereur a menées, Thierry Lentz y répond dans cet essai argumenté, au ton vif et personnel. Vingt chapitres très enlevés pulvérisent les faux procès, fondés pour la plupart sur l’ignorance et l’anachronisme, parfois sur l’aveuglement idéologique et la bien-pensance, voire la haine de la France et de son histoire, devant laquelle les politiques se courbent trop souvent. Surtout, l’historien impeccable, sans défendre systématiquement Napoléon, rappelle le rôle décisif et pérenne tenu par le Consulat et l’Empire dans la construction de la France contemporaine, jusque dans notre présent et notre intimité. Oui, Napoléon vit en nous, et les Français, dans leur ensemble, ne s’y trompent pas, qui reconnaissent en lui un héros national, avant et à côté de Charles de Gaulle. Directeur de la Fondation Napoléon, Thierry Lentz s’est imposé comme un des maîtres de l’histoire napoléonienne. Auteur d’une quarantaine d’ouvrages, il intervient fréquemment dans la presse écrite et audiovisuelle. Il a été distingué en 2019 par l’Institut de France pour l’ensemble de son œuvre. Dernièrement paru, son Napoléon, Dictionnaire historiquea rencontré les faveurs de la critique et du public.
Interview exclusive de l’auteur sur Napoleonica, la chaîne YouTube de la Fondation Napoléon