Sous l’Empire, la silhouette masculine est massive mais tout aussi élégante que celle de son homologue féminin. Une redingote* noire sur les épaules, une cravate* blanche nouée au cou, des escarpins* sans talons aux pieds, il porte en coiffure le haut-de-forme* ou bien encore le bicorne*. Cette silhouette découle de deux influences…
Anglaise tout d’abord, car elle est le fruit du retour des émigrés. L’anglomanie se manifeste notamment par l’adoption au quotidien de la redingote, grande veste à longues basques, inventée par les gentlemen pour l’équitation. D’aspect résolument moderne, avec ses poches horizontales, on la met au goût du jour avec l’utilisation pour l’hiver de l’astrakan* pour le collet* et les parements*. Elle peut être noire, grise, tabac* ou vert pré*.
Militaire ensuite, sous l’impulsion du nouveau chef, Napoléon. Certes il ne s’agit pas là de créer des uniformes pour la population (bien que des uniformes civils soient instaurés pour les divers corps de fonctionnaires) mais plutôt d’en retenir quelques éléments.
Les silhouettes se veulent imposantes, viriles. Les pantalons, en tricot ou en coutil* à mille raies, et les culottes, en peau, doivent coller au corps afin de souligner une certaine musculature. Afin de ressembler à un véritable soldat, on donne de l’épaisseur au collet et l’on met des parements en drap, les revers sont quant à eux souvent en pointe. En général, les redingotes sont croisées à deux rangs de boutons pour n’en compter plus qu’un à la fin de l’Empire.
Dans cet esprit, le port de bottes est souvent de rigueur. D’abord de style anglais avec un revers supérieur, on les préfère ensuite à la « Souvarov » avec retroussis jaune verni. Les bottes n’ont pas, seules, la préférence des hommes qui apprécient encore, en 1804, le port des guêtres pour en venir vers 1810 aux escarpins avec bas* de soie.
Emmanuelle Papot (septembre 2008)
Les termes avec * sont définis dans notre lexique de la mode.