La silhouette féminine sous le Premier Empire

Paris capitale de la mode sous le Consulat et l’Empire : à l’exemple des influences philosophiques et de l’art européen, le « bon goût » vestimentaire tourne autour des arcanes du pouvoir et sait s’en repaître. Mais la mode est surtout un mouvement d’une certaine élite désireuse d’oublier, et ce dès le Directoire, les heures noires de la Révolution et de la Terreur. La vie est plus douce et plus légère, donc une mode plus libre doit refléter le nouvel état d’esprit.

Si l’on regarde attentivement les gravures datant de l’Empire, les silhouettes féminines semblent marquer leur époque : la femme est drapée plus qu’habillée, la robe, en mousseline* souvent immaculée, est légère et sans contrainte, tout juste nouée d’un ruban sous une poitrine désormais sans corset* ; sur les épaules, un châle, souvent blanc, en cachemire* ou bien un petit boléro*. Elle suit tout à fait la mode du temps jusque dans sa coiffure, qui réside en un bonnet* ou encore en une capote* de couleur rose ou blanche, peut-être en soie*, agrémentée d’une large plume ou bien encore d’un gros noeud. Les cheveux peuvent être aussi noués de manière artistique comme ici à l’antique. Tout réside dans l’art du détail qui atteindra son objectif, celui de plaire ou d’étonner.


Emmanuelle Papot (septembre 2008)

Les termes avec * sont définis dans notre lexique de la mode.

Source

Philippe Séguy, L’Histoire des modes sous l’Empire, Tallandier, 1988