Le deuil, comme tout autre moment de la vie sociale répond à des règles bien précises qui s’appliquent jusque dans la tenue vestimentaire qui sera pour l’occasion, comme encore aujourd’hui, dominée par le noir. En voici les règles pour le deuil des demoiselles en 1853.
Les premiers mois, le deuil se porte tout en laine* ; la façon et les ornements doivent être très simples. Les manches se font justes, avec manchettes* et col en crêpe lisse soutaché, ou, ce qui est mieux, ruché de tulle* gaufré. Pour coiffure, chapeau de cachemire* ou capote* de crêpe* avec un voile de crêpe lisse tombant plus bas que le voile ordinaire. Châle de cachemire* uni ou mantelet* pareil à la robe. L’écharpe, dans les premiers temps, serait peu convenable.
Pour la seconde période du deuil, vêtements de laine, mais la robe de cachemire* noire souffre des ornements de soie* ; la dentelle* noire est admise ; au châle* en cachemire* on peut substituer l’écharpe ou le mantelet en barège*. Enfin, l’usage ne blâme même point la soie simple ou avec ornements de jais ou de crêpe.
Pour le demi-deuil, la soie, les taffetas* gris, les barèges de même nuance, les bonnets* de dentelle, les garnitures ruchées, les manches blanches et même les chapeaux de paille avec garniture grise ou violette. Les fleurs de demi-deuil sont la scabieuse, la violette, l’héliotrope, le lilas etc.
Emmanuelle Papot (juillet 2009)
Les termes avec * sont définis dans notre lexique de la mode.