« À la mode depuis le XVIe siècle, le reversi était un jeu de cartes d’origine espagnole ou italienne, qui dut sa renommée à Henri IV. Joueur impénitent, le bon roi Henri passa des soirées entières à jouer au reversi, perdit de grosses sommes, et fut imité par de nombreux courtisans. Le célèbre surintendant général des finances Sully finit par faire des remontrances au Roi qui dut lui promettre en janvier 1609 « de ne jouer plus si gros jeu ».
Il n’en fallut pas plus pour que la mode de ce jeu ne se répande. Tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles, ce jeu se pratiqua dans les salons de la bonne société et on y consacra des poèmes. On s’y adonnait pour se divertir en ne misant que des jetons, ou plus sérieusement en jouant de l’argent. Jeu simple, quand on le maîtrisait, il avait néanmoins quelques subtilités. Comme son nom l’indique le reversi était un jeu inversé, le but était de faire le moins de levées et de points possibles, à moins de les faire tous, ce qui était « faire reversi ». Ce jeu se jouait à 4 joueurs avec un jeu de 52 cartes, duquel on retirait les quatre Dix. Le valet de cœur était la carte maîtresse et se nommait le quinola, nom que portait au XVIe siècle l’écuyer chargé d’accompagner les dames. Sous l’Empire ce jeu fut très à la mode et le resta durant tout le premier tiers du XIXe siècle. Il était pratiqué dans toute la société mais plus particulièrement dans les élites bourgeoises ou nobiliaires et, par conséquent, dans l’armée par les officiers.
Il se disait, au XVIIIe siècle, que ce jeu ne s’apprenait pas dans les livres. Cependant de nombreux ouvrages en publièrent les règles, notamment l’Académie universelle des jeux, publiée à Lyon en 1806. »
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juillet 2020