Toilettes de jeunes filles (1860)

Sous le Second Empire, à tout âge, l’élégance est de rigueur dans les classes aisées de la société. Comme leurs mères, les jeunes filles se doivent d’être parées de toilettes quotidiennes en riches étoffes et à la dernière mode. Les journaux de mode tels que l’Echo de la mode proposait donc, de manière trés détaillée, chaque mois les dernières créations pour tous les âges comme ici en avril 1860…

Première figure (jeune fille de gauche)
La jupe de cette toilette est fort longue montée à gros plis plats et garnie de noeuds en taffetas* noir, posés à demi-hauteur de la jupe sur chacun des douze plis formés autour de la taille.

Le corsage est  boutonné, décolleté carrément devant et derrière. Les manches demi-larges sont ornées d’un revers uni.

Un fichu montant en tulle* noir brodé d’oeillets avec sur tout son bord un large ruban encadré d’un petit velours* cerise*, qui a pour garniture une dentelle de 7 à 8 centimètres de hauteur, et dont les bouts sont noués sur le devant, et retombent sur la jupe, accompagne harmonieusement ce corsage.
Les sous-manches sont en tulle bouillonné avec revers en dentelle.


Deuxième figure (jeune fille de droite)

Cette toilette est composée d’une robe en taffetas blanc, recouverte de deux jupes* en tarlatane ayant environ 15 centimètres  de hauteur avec un ruban rose passé dans le milieu de ces ruches. La jupe du dessous est double ou repliée en dessous de façon à la rendre bouffante.

Le corsage est très décolleté et entouré d’une berthe*-draperie. Les manches courtes sont composées d’un bouffant et d’un petit volant ouvert sur le dessus du bras et garni d’une ruche rose.L’écharpe* en taffetas est d’écossais blanc et rose. Elle est drapée sur l’épaule droite et nouée de côté à la manière dont les jeunes filles écossaises portent l’écharpe, dont les carreaux et la couleur distinguent leur « clan » ; cette écharpe doit être longue, large et en soie très souple, les bouts sont ornés de longues franges nouées.

Les cheveux sont légèrement relevés par devant et forment en arrière un noeud sur lequel court une guirlande de roses mousseuses qui tombe très-bas derrière le cou.

(Robes de la Maison Fauvet, Lingeries de la Maison Payau Rubans de la Ville de Lyon).

Emmanuelle Papot (septembre 2008)

Les termes avec * sont définis dans notre lexique de la mode.

Source

L’Echo du Monde élégant Avril 1860, page 64, 9 rue Villedo-Richelieu, Paris.