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Le roi de Rome, fils de Napoléon Ier

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Le roi de Rome, fils de Napoléon Ier
Portrait du roi de Rome par Gérard ©RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Daniel Arnaudet / Jean Schormans

En avril 1810, Napoléon Ier épouse en second mariage la jeune Marie-Louise de Hasbourg-Lorraine, fille de l’Empereur d’Autriche. Napoléon Ier, qui n’a pas eu d’enfant avec sa première épouse Joséphine, espère avoir enfin un garçon pour lui succéder. Moins d’un an plus tard, le 20 mars 1811, 101 coups de canons, comme c’est la tradition, annoncent aux Parisiens la naissance de ce fils tant attendu.

La naissance
Le fils de Napoléon Ier naît à 9h20, le 20 mars 1811, au Palais des Tuileries. Il pèse 4 kg et mesure 50,8 cm. On le prénomme « Napoléon François Joseph Charles » et lui donne le titre de « roi de Rome ». Pour sa naissance, la ville de Paris lui a offert un magnifique berceau en argent doré, créé par les plus grands artistes de l’époque, dans lequel le petit prince est couché dès son premier jour.
Le jour même, l’enfant reçoit le premier baptême, que l’on appelle « ondoiement », par le cardinal Fesch, son grand-oncle paternel. La grande cérémonie du baptême aura lieu quelques semaines plus tard à Notre-Dame de Paris, le 9 juin 1811. Il reçoit pour Marraines, Madame Mère (sa grand-mère paternelle) et Caroline Murat (l’une des soeurs de Napoléon), et pour parrains l’Empereur d’Autriche (son grand-père maternel) et Joseph Bonaparte (le frère aîné de Napoléon).
Pour le vêtir, de nombreux petits vêtements en coton, soie et dentelles ont été achetés à la boutique de la veuve Minette, célèbre lingère à Paris.

Au petit soin de l’enfant impérial
Comme sous les rois de France, l’héritier de Napoléon Ier a son propre personnel. Toute sa vie est désormais organisée par la « Maison des Enfants de France ». Ce n’est pas sa mère, l’impératrice Marie-Louise dont l’emploi du temps est déjà bien rempli par les responsabilités, qui se charge de lui au quotidien, même si elle est souvent auprès de lui. Il est confié aux soins d’une gouvernante, nommée à vie, chargée de son éducation, Mme de Montesquiou. Fort intelligente, sa gouvernante prend très à coeur l’éducation de l’héritier impérial. Le petit garçon aime d’ailleurs tendrement cette femme qu’il appellera affectueusement « Maman Quiou ».
Elle est assistée de plusieurs nourrices et de deux sous-gouvernantes. Un médecin, le docteur Bourdois, visite chaque jour l’enfant dont il traite les petits bobos. En cas de maladies plus sérieuses c’est Corvisart, le médecin personnel de l’empereur Napoléon Ier qui est consulté.

Un enfant aimé de Napoléon
Napoléon bien que souvent absent est un père très aimant. Madame de Montesquiou ne manque pas de lui apporter chaque matin, quand il est là, le petit garçon durant le déjeuner. L’Empereur aime à le câliner sur les genoux et jouer avec lui.
Lorsque Napoléon est en campagne, le portrait de ce fils chéri ne le quitte jamais. Il emportera d’ailleurs, dans son dernier exil sur l’île de Sainte-Hélène des portraits et objets lui rappelant l’enfant qu’il ne devait jamais revoir.

Les résidences du petit prince
Né au Palais des Tuileries à Paris, le petit prince y fait de nombreux séjours. Il y possède ses propres appartements meublés pour lui et décorés de la couleur verte. Mais c’est au château de Saint-Cloud, dans la campagne, à l’ouest de la capitale qu’il vit le plus souvent. Il y loge au rez-de-chaussée avec sa mère, l’impératrice. Il loge aussi, de temps en temps au château de Meudon, lui aussi situé près de Paris, qui lui a été donné par l’Empereur son père.
Dans chacune de ces résidences, l’enfant bénéficie d’un grand et beau jardin pour faire ses premiers pas. On l’y promène aussi dans une petite voiture (une mini-calèche offerte par sa tante et marraine, Caroline Murat) tirée par deux chèvres ou deux brebis.

Éducation et loisirs
La première année du roi de Rome est consacrée, comme pour tous les bébés, aux tous premiers apprentissages. Les journées s’organisent principalement au tour des siestes et des repas. Il fait ses premiers pas à l’automne 1812. Très gâté, il a à sa disposition de nombreux jouets, des hochets tout d’abord, puis des jeux de formes (des cubes), d’adresse (des quilles), des dînettes, de petits instruments (tambour, trompette…), des figurines ou bien des jouets à tirer montés sur roulettes. Rien n’est trop beau pour le fils de Napoléon.
Entouré au quotidien de militaires, habillés de beaux uniformes, l’enfant aime à s’habiller lui aussi de tenues militaires confectionnées à sa taille. Il joue beaucoup à la guerre et rêve de suivre son père sur les champs de bataille.
Entre les parties de jeux, sa gouvernante lui apprend les bases de la morale et de la religion ainsi que les premières connaissances. Elle dispose de nombreux livres imagés pour dispenser ses leçons ainsi que d’une lanterne magique. L’enfant se montre curieux et fait preuve d’une excellente mémoire pour réciter les fables. Il est initié à la géographie à seulement 3 ans. Il saura lire en français et en allemand dès 4 ans !

Le temps des troubles
Mais l’enfance en France du fils de Napoléon Ier est brève. Les évènements se précipitent avec la campagne de France de 1814. Son père parti faire la guerre contre l’Autriche, l’enfant est éloigné de Paris, pour le mettre en sûreté, avec l’accord de l’Empereur. Mais ce dernier vaincu est envoyé en exil sur l’île d’Elbe en Italie. Il en revient cependant moins d’un an plus tard et reprend le pouvoir pour cent jours. Malheureusement le roi de Rome est loin, sa mère, Marie-Louise, qui ne compte pas revenir auprès de son mari, l’a emmené à Vienne auprès de son grand-père, l’Empereur d’Autriche.
Le retour de Napoléon est de courte durée et la défaite finale de Waterloo en juin 1815 marque la chute de l’Empire. Napoléon déchu est envoyé en exil à l’autre bout du monde à Sainte-Hélène, une petite île entre l’Afrique du Sud et le Brésil, sans avoir pu revoir son fils. L’enfance de son fils sera désormais autrichienne, chez son grand-père à Vienne au Palais de Schönbrunn.

Il meurt jeune, à 21 ans, le 22 juillet 1832 de la tuberculose (une infection des poumons). D’abord enterré en Autriche, son cercueil est ramené à Paris en décembre 1941, pour reposer auprès de son père aux Invalides.

Emmanuelle Papot (avril 2011)

Pour les plus grands et les parents : découvrez le dossier thématique sur la naissance du Roi de Rome

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