La « petite » presse sert aux matrices du grand Sceau, tandis que la « grande » presse semble servir pour le timbre sec. Elles sont constituées de deux éléments : en partie basse, un bas d’armoire orné de bronzes dorés, et en partie haute les presses à proprement parler, réalisées par le mécanicien Schrantz [note de napoleon.org : un mécanicien Schrantz, sis 38, rue Basse-du-Rempart, est signalé dans l’Almanach du Commerce, 1811].
Les bas d’armoire, attribués à l’ébéniste le plus en vogue François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter (1770–1841), sont ornés d’un décor de bronzes dorés comparable, avec rosaces, enroulements et palmes, pour la commode de la chambre à coucher de l’Empereur à Fontainebleau. Au centre, un miroir entouré d’un serpent et de branches de laurier en bronze, symbole de la Prudence, cache la séparation entre les deux vantaux et l’entrée de serrure : le miroir désigne que l’homme prudent ne peut régler sa conduite que par la connaissance de ses défauts ; le serpent a été choisi parce que ce reptile a toujours été regardé comme le plus prudent des animaux.
Pour procéder au scellement, la matrice est fixée au socle de la presse, tandis que le contre-sceau est tenu à la vis.
L’ensemble est entouré de la cerce : deux parties métalliques amovibles qui permettent d’éviter que la cire ne déborde. Une première galette de cire amollie est ensuite posée sur la matrice fixe, et le ou les lacs (les rubans qui maintiennent le sceau) sont disposés. Une seconde galette de cire est posée et, enfin, la vis est serrée pour imprimer le sceau.
Classées au titre des monuments historiques, les presses à sceller sont des objets majeurs du patrimoine du ministère de la Justice et de l’histoire de France. Même si aujourd’hui le scellement des lois n’est plus nécessaire à leur validité, l’usage a été gardé de sceller la Constitution, les modifications du texte constitutionnel et quelques lois importantes pour en marquer la solennité.
Texte du département des archives, de la documentation et du patrimoine du ministère de la Justice, août 2021