Les adieux de Fontainebleau

Artiste(s) : EPINAL Image, VERNET Antoine-Charles-Horace (d'après)
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L’estampe des « adieux de Fontainebleau » fait partie d’un ensemble de 35 grands bois d’Épinal imprimés par la manufacture Pellerin à Épinal et représente un moment clé de l’histoire de l’Empire napoléonien. Le 1er avril 1814, le Sénat, fortement influencé par Talleyrand, envisage de destituer Napoléon de son trône. En apprenant la nouvelle de la chute de Paris, Napoléon fait rapidement demi-tour et s’installe à Fontainebleau : c’est là qu’il doit négocier une paix sans condition. Après de nombreuses tentatives de négociation avec les alliés, Napoléon accepte la défaite dans la nuit du 4 au 5 avril 1814 et annonce son abdication le 6 avril 1814. Dans les jours qui ont suivi son abdication officielle, Napoléon est resté dans ses chambres privées au palais de Fontainebleau, préoccupé par les préparatifs de son départ pour l’île d’Elbe. Le 20 avril 1814, jour de son départ de Fontainebleau, à 11h30, l’Empereur détrôné sort de son bureau, descend le célèbre grand escalier en Fer-à-Cheval, et fait ses adieux à sa garde impériale. 

Les adieux de Fontainebleau

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Ce moment emblématique de l’histoire de France est d’abord représenté avec réalisme par Horace Vernet (1825), conservé dans la collection Bullock depuis 1958. Le tableau de Vernet, Les Adieux de Napoléon à la Garde impériale dans la cour du Cheval Blanc à Fontainebleau le 20 avril 1814, sera reproduit plus tard par Antoine Alphonse de Montfort et conservé au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. L’estampe d’Épinal, tout comme le tableau d’après Vernet, montre Napoléon en train de quitter la cour du Cheval Blanc du château de Fontainebleau, accompagné de sa garde impériale, après avoir abdiqué et avant de partir pour l’île d’Elbe. Dans le coin supérieur gauche, on peut voir le célèbre escalier en Fer-à-Cheval créé à l’époque de Louis XIII. Au centre de la représentation se dresse Napoléon Bonaparte, encadré par ses généraux, tandis que les représentants des pays victorieux sont présents pour superviser la cérémonie. Le 20 avril 1814, après avoir prononcé son discours d’adieu devant les grenadiers et les autres soldats rangés dans les cours du palais de Fontainebleau, Napoléon se laisse étreindre par le général Petit. Au second plan, Maret observe la scène. 

Les Adieux de Napoléon à la Garde impériale dans la cour du Cheval Blanc à Fontainebleau le 20 avril 1814, Antoine Alexandre de Montfort, d’après Horace Vernet © Musée national du château de Versailles

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Le tableau d’Antoine Alphonse de Montfort d’après Vernet est une représentation émouvante et dramatique des adieux de Napoléon à sa garde personnelle, quelques jours avant son exil sur l’île d’Elbe. Les soldats sont représentés avec des couleurs sombres, véhiculant une atmosphère de mélancolie, de tristesse et de regret. On peut observer l’émotion sur les visages des soldats, notamment le porte-drapeau qui se cache le visage de la main. L’estampe, quant à elle, a utilisé des tons plus chauds et plus éclatants que la peinture originale, faisant ressortir l’uniforme standard de l’infanterie française, composé d’une redingote bleue foncée et de boutons dorés. Les grenadiers avaient une coiffure particulière appelée « poilu » consistant en un bonnet haut en fourrure noire, orné d’une flamme de couleur rouge, beaucoup plus vive sur l’estampe. Alors que la peinture d’après Vernet est plus sobre, l’estampe colorée à la main met en avant le rouge, symbole de la garde impériale. Les broderies dorées, largement mises en avant dans l’estampe par la couleur jaune, sont associées à la richesse et à la prospérité, et évoquent la gloire et la grandeur de Napoléon et de sa garde impériale. Les broderies dorées sont par ailleurs inscrites sur le drapeau modèle de 1812, représenté sur ces deux images, et qui a servi de drapeau des adieux à FontainebleauCette technique de gravure avec les trois couleurs primaires permettait de produire une imagerie populaire avec un haut niveau de détail et un fort contraste, tout en utilisant un nombre limité de couleurs. La technique de la gravure, associée à l’utilisation de couleurs limitées, produisait des images de grande qualité et avait l’avantage d’être économique et facilement reproduisible.

Planche extraite des « Campagnes des Français sous le Consulat et l'Empire », d'après Vernet © Collections de la Fondation Napoléon
Planche extraite des « Campagnes des Français sous le Consulat et l’Empire », d’après Vernet © Collections de la Fondation Napoléon

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Une autre représentation des adieux de l’Empereur à Fontainebleau, une eau-forte également d’après Vernet, dépeint le célèbre escalier en Fer-à-Cheval à droite de l’image, emprunté par toute la garde lorsqu’elle descendit pour entendre les adieux de l’Empereur. Cet escalier, chef-d’œuvre d’ingénierie, avec ses courbes gracieuses et ses délicats détails sculptés, a joué à plusieurs reprises un rôle important dans l’histoire de France, servant de toile de fond à de nombreux événements importants. Après les adieux de Napoléon le 20 avril 1814, cet escalier symbolisa la fin d’une ère pour la France lorsque Napoléon l’a descendu pour la dernière fois, avant de partir pour l’île d’Elbe. Il montera à nouveau cet escalier lors de son retour en France et sa reprise du pouvoir pendant la période des Cent Jours.

La Fondation Napoléon a accordé un mécénat en 2018 pour la souscription publique d’aide à la restauration de l’escalier en Fer-à-Cheval du château de Fontainebleau.

Claudia Bonnafoux, web-éditrice des sites de la Fondation Napoléon (29 mars 2024)

Date :
XIXe siècle
Technique :
Gravure bois colorée à l'aquarelle
Lieux de conservation :
Collections de la Fondation Napoléon
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