Découvre les grandes étapes de la vie de l’empereur Napoléon Ier, passé de général victorieux à Premier Consul avant de créer son propre trône et de régner sur les Français pendant une dizaine d’années.
1769 – Naissance de Napoléon Bonaparte
Le 15 août 1769, Napoléon Bonaparte naît en Corse, à Ajaccio, dans une famille noble. Ses parents Charles et Letizia ont déjà un fils, Joseph. La famille comptera cinq garçons (Joseph, Napoléon, Lucien, Louis et Jérôme) et trois filles (Elisa, Caroline, Pauline). Turbulent, farceur, Napoléon se fait souvent gronder mais c’est un enfant qui aime déjà apprendre.
Le sais-tu ? Lorsque Napoléon naît à Ajaccio, la Corse vient juste de devenir française. Elle était dirigée auparavant par la République de Gênes, en Italie. Aussi, Napoléon prononce ces premiers mots dans une langue proche de l’italien ! Aujourd’hui, tu peux visiter la maison natale de Napoléon à Ajaccio, elle est devenue un musée. (Photo © Fondation Napoléon)
1779 – Un futur général
A 10 ans, Napoléon quitte la Corse pour entrer à l’école militaire de Brienne (près d’Auxerre), qui éduque des garçons de la noblesse. Il lit beaucoup, surtout des livres d’histoire, et c’est un bon élève en mathématiques. Mais il a peu d’amis, les autres élèves se moquent de son accent corse. A 15 ans, il entre à l’école militaire de Paris : il sera officier et commandera des soldats. Il porte déjà un uniforme, apprend à manier les armes, à monter à cheval. Une fois son diplôme en poche, il est envoyé dans un régiment dans le Sud de la France.
L’objet : c’est la boussole que Napoléon a utilisé pendant ses études. Elle lui servait à repérer sa position géographique et à s’orienter : l’aiguille montre systématiquement la direction du Nord et la direction opposée, le Sud. (Boussole de Napoléon Bonaparte à l’école militaire de Brienne, Musée de Malmaison © RMN)
1796 – La Première Campagne d’Italie
Le jeune général Bonaparte est envoyé en Italie. L’armée qu’il commande est fatiguée, elle manque d’uniformes, de munitions, de nourriture. Mais Napoléon sait motiver ses troupes. Il remporte plusieurs victoires, à Arcole, à Rivoli, et signe la paix en 1797.
Le portrait : le peintre Jean-Antoine Gros a choisi de montrer son sujet en mouvement : le bras tendu vers la gauche, tenant un drapeau, et regardant en arrière vers la droite, le général Bonaparte est prêt à entraîner ses troupes au combat !
Tableau : J.A. Gros, Le Général Bonaparte au pont d’Arcole, le 17 novembre 1796 (détail), Musée du château de Versailles © RMN
1798 – L’expédition d’Égypte
En 1798, Napoléon est envoyé par le gouvernement en… Egypte ! C’est une expédition secrète, aussi les troupes partent de ports différents et les soldats ne connaissent pas tout de suite leur destination ! Les Français vont remporter plusieurs victoires mais la chaleur, le désert, la soif, les longues marches épuisent les soldats. Napoléon doit rentrer à Paris avec une partie des troupes.
Le sais-tu ? Napoléon part avec des soldats mais aussi des savants. Ils vont ramener des dessins d’animaux, d’arbres et de fleurs, et de monuments comme les pyramides. Tout sera rassemblé dans un grand livre en plusieurs volumes, la Description de l’Egypte.
Tableau : J.A. Gros, Napoléon Bonaparte haranguant l’armée avant la bataille des Pyramides le 21 juillet 1798, Musée du Château de Versailles © RMN
1799 – Napoléon prend le pouvoir !
De retour à Paris, Napoléon prend le pouvoir : c’est le coup d’Etat du 18 Brumaire (De 1783 à 1806, on utilise un calendrier appelé « républicain » : la date du 18 brumaire correspond au 9 novembre dans notre calendrier). Il organise un nouveau gouvernement (le Consulat) et s’installe au palais des Tuileries, près du Louvre. Il travaille beaucoup avec ses ministres pour moderniser la France. Pendant cette période du Consulat, de 1799 à 1804, il crée la Banque de France, la Légion d’honneur, fait rédiger le Code civil et réforme l’école.
Le portrait : Napoléon Bonaparte porte un habit civil de velours rouge : le regard du spectateur est très attiré par cette couleur vive et ne voit d’abord que le personnage. Napoléon se tient à côté de son bureau. De sa main, il montre un texte écrit, sans doute un texte de loi : c’est un Bonaparte, homme d’Etat et modernisateur de la France que le peintre a représenté.
Tableau : J.A.D. Ingres, Bonaparte Premier Consul (détail) © DR
1800 – La deuxième campagne d’Italie
Napoléon doit affronter l’Autriche qui n’accepte pas qu’il dirige la France. Il conduit tambour battant la Deuxième campagne d’Italie. Pour surprendre son ennemi, Napoléon fait passer les Alpes à son armée, avec les canons, les munitions, les chevaux. Au mois de mai, il y a de la neige et les Autrichiens n’y croient pas un instant ! Napoléon remporte une victoire décisive à Marengo, le 14 juin 1800, les Autrichiens sont battus.
Le portrait : Napoléon a un peu triché en demandant au peintre David de le représenter majestueux, sur un fier cheval blanc : dans la réalité, Napoléon a passé les Alpes en grande partie sur le dos d’une mule, aux sabots plus sûrs dans les chemins étroits de montagne ! (Le Premier Consul franchissant les Alpes au col du Grand Saint-Bernard, Musée du Château de Versailles © RMN)
1803 – Le Musée Napoléon, le plus grand musée du monde !
En 1792, le Musée central des arts est créé et installé dans le palais du Louvre. Il doit rassembler les plus grands chefs d’œuvre de la peinture, de la sculpture, pour permettre au public de les admirer. De jeunes artistes viennent aussi pour s’améliorer en recopiant des tableaux ou des dessins. En 1803, ce musée est baptisé Musée Napoléon. Des musées sont créés aussi en province, à Lyon, Bordeaux ou Marseille.
Le sais-tu ? Les œuvres exposées sont achetées, ou encore prises dans les musées des pays vaincus. Aussi, à la chute de Napoléon en 1815, beaucoup de ces œuvres retournent dans leur pays d’origine.
Tableau : B. Zix, Visite de personnages étrangers dans le Museum National (détail), Musée du Louvre © RMN
1804 – Le sacre de Napoléon Ier
Le 2 décembre 1804 Napoléon Bonaparte est sacré empereur des Français à la cathédrale Notre-Dame à Paris. Il prend le nom de Napoléon Ier. Joséphine est également sacrée impératrice. Le Pape est venu spécialement de Rome pour cette cérémonie grandiose. Le sacre dure plus de 5 heures, aussi les invités grignotent ou boivent discrètement pour se réchauffer.
Le sais-tu ? Napoléon a commandé au peintre Jacques-Louis David un grand tableau représentant la cérémonie : ce tableau fait plus de 9 mètres de long et plus de 6 mètres de haut, et présente plus de 190 personnages. Tu peux le voir au Musée du Louvre, à Paris.
Tableau : J.L. David, Sacre de l’Empereur Napoléon Ier et couronnement de l’Impératrice Joséphine dans l’église Notre dame de Paris, 2 décembre 1804, Musée du château de Versailles © RMN
1805 – La victoire d’Austerlitz
Les rois des pays voisins s’allient contre Napoléon pour lui faire la guerre. Mais Napoléon et sa Grande Armée remportent de grandes victoires, comme le 2 décembre 1805 à Austerlitz (aujourd’hui c’est en République tchèque). De 1805 à 1810, Napoléon va gagner de nombreuses batailles et étendre son empire en Europe.
Le sais-tu ? Les soldats sont recrutés par conscription : tous les jeunes hommes entre 20 et 25 ans doivent se tenir prêts à partir à la guerre et sont tirés au sort. Les soldats partent pour longtemps, souvent plusieurs années de guerre.
Le Tableau : sur tous les champs de bataille on reconnaît bien l’empereur : il porte son chapeau bicorne noir, un uniforme vert et un grand manteau gris. (Lejeune, Bivouac de Napoléon Ier à la veille de la bataille d’Austerlitz (détail), Musée du château de Versailles © RMN
1810 – Une nouvelle impératrice !
En 1796, Napoléon avait épousé Joséphine de Beauharnais. Mais ils n’ont pas d’enfant. Aussi Napoléon divorce de Joséphine car elle ne peut pas lui donner de fils pour créer une dynastie (c’est-à-dire une famille qui règne sur la France, de père en fils). Napoléon se remarie le 2 avril 1810 avec la princesse Marie-Louise. Elle est la fille de l’empereur d’Autriche, François Ier. L’année suivante, en 1811, ils deviennent les parents d’un petit garçon, appelé Napoléon-François-Charles-Joseph. On lui donne le titre de Roi de Rome.
Le tableau : Marie-Louise est accueillie par de jeunes filles de la Cour. Napoléon et toutes les jeunes filles regardent la jeune femme, vêtue de rouge : bien qu’elle ne soit pas placée au centre du tableau, c’est bien elle le personnage important de la scène. (P. Auzou, Arrivée de l’archiduchesse Marie-Louise à Compiègne, Musée du château de Versailles © RMN)
1812 – La guerre contre la Russie
En 1812, Napoléon repart faire la guerre contre le Tsar Alexandre Ier, empereur de Russie. Il va jusqu’à Moscou. Mais le froid (il fait moins 20 degrés !), la faim et les longues distances épuisent ses soldats. C’est un échec, Napoléon ne peut pas obliger le Tsar à signer la paix. Napoléon et ses troupes doivent rentrer en France : c’est la retraite de Russie.
Le sais-tu ? Aujourd’hui encore, on dit souvent « c’est la Bérézina » lorsque quelque chose ne se passe pas comme on le veut : la Bérézina est un fleuve russe que les Français ont eu beaucoup de mal à traverser lors de la retraite de Russie.
Retour de Russie © Fondation Napoléon
1814 – Napoléon est vaincu, c’est la fin de l’Empire
La France est envahie par les ennemis de Napoléon. L’empereur tente sa dernière chance dans la Campagne de France : c’est la première fois depuis longtemps que la guerre a lieu en France même. Malgré quelques victoires, il doit abandonner le pouvoir (on dit « abdiquer ») le 6 avril 1814, à Fontainebleau. Ses vainqueurs l’exilent sur une petite île près de l’Italie, l’île d’Elbe. Sa mère Letizia et sa sœur Pauline l’y rejoignent. Mais l’île semble toute petite pour Napoléon qui a régné sur un grand empire…
Le portrait : Le peintre a représenté un Napoléon assis, les épaules basses, fatigué, accablé par la défaite : l’empereur est vaincu, c’est la fin de son empire. Tu peux voir ce tableau au Musée de l’Armée à Paris.
Tableau : Delaroche, Napoléon Ier à Fontainebleau le 31 mars 1814, Musée de l’armée © RMN
1815 – Napoléon Ier de retour à Paris !
Quelle surprise ! Napoléon s’échappe de l’île d’Elbe et revient en France pour reprendre le pouvoir. Les Français sont contents de retourner leur héros, le roi Louis XVIII qui l’a remplacé n’est pas très populaire. Mais les pays voisins reprennent la guerre. Napoléon perd à Waterloo le 18 juin 1815, en Belgique, et abdique une seconde fois.
Le sais-tu ? On appelle cette courte période du règne de Napoléon les Cent-Jours, parce qu’il est resté au pouvoir un peu plus de cent jours.
Tableau : Sanders, Le retour de l’île d’Elbe, Musée du château de Malmaison © RMN
1821 – Le dernier exil sur l’île de Sainte-Hélène
Avec quelques compagnons, Napoléon est envoyé dans une lointaine petite île, l’île de Sainte-Hélène. Il est très surveillé par les Anglais : après tout, il s’est déjà échappé ! Napoléon habite une maison sombre et humide. Il fait un peu de cheval, lit beaucoup mais il s’ennuie terriblement et sa famille lui manque beaucoup. Napoléon meurt le 5 mai 1821.
Le sais-tu ? Napoléon a dicté ses souvenirs sur son règne, ses batailles, les personnalités qu’il a rencontrées : c’est le Mémorial de Sainte-Hélène.
Le tableau : Frontispice de Manuscrit venu de Sainte-Hélène : véritable mémorial du règne de l’empereur Napoléon Ier, dicté par lui-même pendant sa captivité, Paris, Pick de l’Isère, 1862 © Fondation Napoléon
1840 – Le 15 décembre : Napoléon est enterré à Paris
Les Français sont émus en apprenant la mort de Napoléon. Les anciens soldats se souviennent bien de leur général et aiment raconter les campagnes victorieuses. Le roi Louis-Philippe décide de faire revenir le corps de Napoléon. Le 15 décembre 1840, Napoléon est enterré dans la crypte de l’église Saint-Louis des Invalides. Des milliers de Français mais aussi d’étrangers assistent à cette cérémonie exceptionnelle.
Le sais-tu ? A l’époque de Napoléon, on utilise le mot « cendres » pour parler du corps de quelqu’un qui est mort : aussi on parle du Retour des cendres de Napoléon Ier.
Photo : Tombeau de Napoléon Ier aux Invalides © Musée de l’Armée
Chronologie établie par Emmanuelle Papot et Irène Delage, 2008