L’uniforme
L’uniforme du soldat d’infanterie pour les campagnes militaires est constitué principalement d’une culotte ou un pantalon blanc, d’une chemise et d’une veste ou un habit-veste bleue garnie d’épaulettes. Les soldats à pied portent aussi des guêtres blanches, noires ou grises, qui protègent le bas de leurs jambes et empêchent les cailloux de rentrer dans les chaussures. Une capote ou manteau est bien utile pour se protéger du froid et s’y enrouler pour dormir. Les vêtements sont faits en drap de laine, ils sont chauds, mais très perméables à la pluie. Les soldats d’infanterie portent sur la tête un chapeau appelé shako, orné d’une cocarde aux couleurs nationales bleu-blanc-rouge.
Dans la cavalerie, il existe une grande diversité d’uniformes. Les hussards portent les uniformes considérés comme les plus beaux et les plus colorés. Les cuirassiers sont protégés par une cuirasse en fer qui arrête les balles de fusils. Des casques de fer pour les cuirassiers et de cuivre pour les dragons protègent la tête des cavaliers.
Outre les armes et tout ce qui sert à leur utilisation (poudre, cartouche, baïonnette) et à leur entretien, l’un des éléments indispensables de l’équipement du soldat sont ses… chaussures, ou ses bottes. Les marches sont longues pour aller d’une ville à l’autre, d’un champ de bataille à l’autre, et un des éléments de victoire est de surprendre l’adversaire en se déplaçant plus vite que lui. Que ce soit pour l’uniforme ou les chaussures, l’équipement de l’armée est une grande charge pour le budget de l’État, et les soldats ne sont pas toujours bien équipés. Alors on n’hésite pas à prendre les chaussures des morts sur les champs de bataille
L’équipement
Chaque soldat porte un sac à dos ou havresac, pesant jusqu’à 30 kilos, avec quelques habits, une couverture, de la nourriture (pain, viande, vin et eau-de-vie), son tabac. Les repas sont servis 2 fois par jour, les soldats chassent du gibier ou réquisitionnent auprès des paysans de quoi se nourrir (légumes, viandes, œufs, farine, etc.). Le soir, au coin du feu ou lors de journées sans combattre, certains jouent d’un instrument de musique et chantent, d’autres sachant lire et écrire, racontent leurs souvenirs dans un petit carnet ou écrivent les lettres de leurs camarades pour leurs familles. D’autres encore préfèrent sculpter de petits objets en bois, parfois une petite statuette de Napoléon. Lors des campagnes militaires, les soldats dorment le plus souvent à la belle étoile, ou sous un abri fait avec des branchages, parfois dans la grange d’une ferme. Les officiers dorment sous une tente ou chez l’habitant.
Sur les champs de bataille
Avant la bataille, un discours de Napoléon est parfois lu aux soldats. Puis les généraux et leurs aides de camp répartissent leurs régiments sur le terrain suivant les ordres de l’Empereur. Pendant les combats, les ordres sont transmis par les musiciens, tambours et trompettes : assez injustement les soldats les appellent les « loin-des-balles » bien qu’ils risquent leur vie comme la plupart des militaires.
Suivant le terrain et l’organisation de l’ennemi, les différentes armes interviennent à des moments et des lieux différents. L’artillerie envoie des boulets de 7 à 12 kilos et ouvre le feu en premier puis quand l’ennemi paraît faible à certain endroit.
Les soldats d’infanterie sont chargés de tirer sans cesse avec leurs fusils. Les régiments sont organisés sur 3 rangs les uns derrière les autres. Les soldats des deux premiers rangs tirent et les soldats du troisième rechargent les fusils en moins d’une minute. Il faut beaucoup de discipline pour organiser les tirs qui doivent s’effectuer selon un ordre précis que fait respecter les officiers.
Enfin la cavalerie charge pour désorganiser les soldats ennemis ou protéger les troupes de son camp. Avec la fumée des fusils et des canons et l’organisation des régiments, les soldats ne voient souvent rien de plus que le dos du soldat devant eux !
Les blessés sont ramassés par des ambulances volantes, un système de véhicule léger qui se déplace facilement et que le chirurgien Larrey a organisé. Les soins sont effectués le plus rapidement possible, mais ils sont rudimentaires. Ils consistent le plus souvent à l’amputation, alors que l’anesthésie générale n’est pas encore pratiquée. De nombreux blessés meurent des suites de leurs blessures, car les progrès de la médecine ne sont pas assez avancés pour éviter les infections.
Sur l’ensemble des campagnes napoléoniennes de 1799 à 1815, on estime les pertes humaines à 900 000 soldats. La Première mondiale, qui a duré 4 ans, a fait 1,4 million de morts, mais avec des pratiques nouvelles redoutables : bombardements aériens, utilisation de gaz toxiques par exemple.
François Houdecek
Août 2023