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Les jouets sous Napoléon III

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Les jouets sous Napoléon III
Portrait du Prince impérial enfant, sur un cheval de bois - Disdéri André-Adolphe-Eugène (1819-1889)

Les jouets sont encore rares
Sous Napoléon III, les jouets étaient encore rares, et leurs prix élevés les réservaient surtout aux enfants des familles les plus riches. Les jouets sont en effet coûteux à cause de la fabrication qui est encore réalisée manuellement.
Cependant, de petits jouets comme des flûtes, des petites trompettes ou des moulinets à vent étaient moins chers et faisaient heureusement le bonheur d’enfants de familles plus modestes.
A la campagne, les jouets étaient encore peu présents. Les enfants fabriquaient eux-mêmes leurs joujoux à l’aide de morceaux de bois, de paille, de chiffons et d’objets utilitaires de la maison.
Les jouets étaient en général vendus en ville dans des boutiques spécialisées comme la célèbre boutique Le Nain Bleu et dans les rayons des premiers grands magasins à Paris.

Les jouets de garçons
Les petits garçons, comme ceux d’aujourd’hui, aimaient imiter les grands et jouaient à la guerre. Ils avaient pour cela à leur disposition des épées ou de petites lances en bois et de petits soldats de plomb reproduisant les soldats de l’armée de Napoléon III ou ceux de la glorieuse Grande Armée de Napoléon Ier. Les petits garçons, comme le Prince impérial, le fils de l’Empereur, aimaient aussi jouer au cheval à bascule ou à roulettes, aux quilles, aux jeux de construction ou encore du petit tambour, des jouets toujours aimés aujourd’hui.

La poupée, reine des jouets de filles
Les petites filles jouaient essentiellement à la poupée. Les poupées étaient de belles poupées aux visages d’adultes. Elles étaient très jolies, bien coiffées avec de jolies boucles, maquillées et portaient de belles robes à la dernière mode. Les plus élégantes étaient appelées « les Parisiennes ».
Elles étaient très fragiles car le visage, les bras et les jambes étaient souvent en porcelaine ou en cire. Le corps était en peau, en bois ou en « gutta-percha » (drôle de nom pour l’un des premiers latex). Souviens-toi de ce qui arriva à la poupée de cire dans les Malheurs de Sophie de la comtesse de Ségur : la pauvre poupée fondit sous les rayons de soleil auxquels l’avait exposée Sophie qui n’avait pas écouté les recommandations de sa maman.
Ces poupées avaient, comme de vraies personnes, de nombreuses tenues et des accessoires, des chapeaux. Un magazine spécial La poupée existait pour tenir au courant des dernières nouveautés : « Poupées à la mode avec leurs trousseaux, et quels trousseaux ! Des robes de soie ou de velours, de vrais cachemires de l’Inde, des fourrures, des capelines en satin piquées, garnies de cygne, des bottes à l’écuyère à lacets ou à boutons, des parures, des bracelets, des colliers, des éventails, des aumônières… » (La poupée, décembre 1863).
A côté de ces belles poupées, le poupon, le bébé, fit son apparition, notamment avec la maison Petitcollin créée en 1860 et qui existe encore 150 ans plus tard ! Avec ces bébés, les enfants pouvaient s’identifier à leurs poupées et jouer avec à des jeux d’enfants et non pas d’adultes.

La dînette avec sa poupée
Pour la petite fille, jouer à la poupée consistait à choisir la robe la plus adéquate pour l’activité qu’elle voulait lui faire faire. Car la poupée devait avoir les mêmes activités que les grandes personnes. Ainsi les petites filles aimaient-elles leur faire prendre le thé chaque jour en utilisant de belles dînettes, répliques miniatures exactes de grands services de porcelaine de Chine.

Les jeux en plein air
Les enfants ne jouaient pas seulement enfermés chez eux, leurs nourrices les emmenaient chaque jour au parc. Là, ils couraient et jouaient avec leurs jeux de plein air comme par exemple le cerceau, cercle en bois ou en métal d’un diamètre plus ou moins grand qu’ils faisaient rouler devant eux au moyen d’une baguette se terminant en fourche. Pour les plus grands et les plus riches, le tricycle faisait son apparition. Les petits garçons aimaient jouer avec de petits bateaux répliques de voiliers qu’ils faisaient voguer sur les grands bassins.
Sous le Second Empire, les gens découvraient le plaisir de se rendre sur les bords de mer grâce au développement du train. Là, sur la plage, les enfants, qui n’avaient pas encore le droit de se baigner, jouaient avec pelles et râteaux mais aussi ballons et cerfs volant.

Tu vois, les jouets sous le Second Empire n’étaient pas très différents de ceux d’aujourd’hui, même si, comme tu l’as peut-être remarqué, les nounours n’existaient pas encore !

Emmanuelle Papot (décembre 2010)

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