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Les ponts de Paris construits par Napoléon Bonaparte

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Les ponts de Paris construits par Napoléon Bonaparte
Le pont des Arts, l'Institut de France, 2016 CC DXR - Daniel Vorndran

Les ponts sont des axes de circulation essentiels pour les nombreux habitants de la capitale, traversée par un large fleuve, la Seine. Quand Napoléon Bonaparte arrive au pouvoir en 1799, Paris a déjà douze ponts, mais ce n’est pas suffisant.

En mars 1801, le Premier Consul Bonaparte* décide la construction de trois nouveaux ponts :
le petit pont de la Cité, que l’on appelle aujourd’hui pont Saint-Louis : il relie l’île Saint-Louis et l’île de la Cité, au milieu de la Seine ; c’est sur l’île de la Cité que se trouve la cathédrale Notre-Dame ;
le pont des Arts ;
le pont d’Austerlitz.

Puis, devenu Empereur, Napoléon Ier décide la construction d’un quatrième pont, le pont d’Iéna.

* Petit rappel historique : Napoléon Bonaparte est Premier Consul de 1799 à 1804, puis devient Empereur des Français de 1804 à 1815.

 

À connaître : la Compagnie des Trois-ponts

Jeton pour la Compagnie des Trois ponts © DR

 

En juillet 1802, la Compagnie des Trois-Ponts est créée afin de payer la construction de ces ponts : elle avance l’argent, et se rembourses petit à petit en encaissant les droits d’accès et de traversée des ponts par les piétons, les cavaliers ou les voitures à cheval.

 

 

 

Le pont des Arts, premier pont métallique de Paris

Pont des arts, maquette d’une arche, Musée Carnavalet © Musée Carnavalet-Roger Viollet / Eric Emo

Le pont des Arts relie le musée du Louvre à l’Institut de France (où se trouve l’Académie française). Il tire son nom du palais du Louvre que l’on nommait « palais des arts » sous le Premier Empire.

Il faut deux ans pour construire ce pont : il mesure près de 158 mètres de long et près de 10 mètres de large, et s’appuie sur neuf arches.

Quand le pont ouvre au public en 1803, Napoléon est déçu : il trouve le pont métallique mal assorti avec les grands monuments en pierre qui l’encadrent.

Seuls les piétons peuvent passer, en payant un sou. Près de 11 000 personnes utilisent cette passerelle chaque jour.
Fragilisé au fil du temps, le pont est remplacé par un autre plus solide. Il a sept arches pour faciliter le passage des bateaux dessous. Mais le premier pont a été conservé. Il est réinstallé dans le port de plaisance de la ville de Nogent-sur-Marne.

Le pont des Arts, l’Institut de France, 2016 CC DXR – Daniel Vorndran

 

Le pont d’Austerlitz

Second pont en fer de Paris, le pont d’Austerlitz est construit en quatre ans, entre 1802 et 1806. Il porte le nom de la grande victoire de Napoléon, le 2 décembre 1805, contre l’armée autrichienne, à Austerlitz.

D’une longueur de 160 mètres pour 12 mètres de large, c’est un pont important : il est construit dans le quartier où se trouvent beaucoup d’entrepôts de bois, de vins, de marchandises diverses. Il est face au célèbre Jardin des Plantes.

Pont d’Austerlitz en 1807 © DR

 

Mais le pont révèle des signes inquiétants d’usure des arches quelques années après son ouverture. Il est finalement reconstruit en pierre en 1855 et élargi à plusieurs reprises par la suite.

 

Le pont d’Austerlitz aujourd’hui CC Mbzt

Le pont d’Iéna

En 1806, Napoléon décide la construction d’un nouveau pont, qui relie le Champs-de-Mars (où se trouve aujourd’hui la Tour Eiffel construite en 1889) à la colline de Chaillot (le Trocadéro y a été construit en 1878). Le pont reçoit le nom de la victoire de la Grande Armée napoléonienne à Iéna contre les Prussiens, le 14 octobre 1806. Des aigles impériales sont sculptées pour le décorer.

 

Le pont d’Iéna et ses aigles impériales ;
on aperçoit les pieds de la tour Eiffel,
et une des 4 statues de cavalier
© NPousseur / incertitudes-photographiques.net

 

Il faut 6 ans pour construire le pont d’Iéna, long de 155 mètres. On pense le construire en fonte, comme le pont des Arts et le pont d’Austerlitz, mais finalement il est construit en pierre.

Sous le Second Empire, quatre statues de cavaliers sont placées à ses extrémités : un cavalier arabe, un cavalier gaulois, un cavalier grec, un cavalier romain.

Cavalier grec du pont d’Iéna, 1853 ©© SirenCom

 

Irène Delage, septembre 2018

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