Avec son ouvrage La dernière passion de Napoléon – celle pour les livres -, Jacques Jourquin nous livre les détails d’une longue enquête ayant pour but de reconstituer le contenu de la bibliothèque de Longwood pendant l’exil de Napoléon sur l’île de Sainte-Hélène. Si cette tâche était jusqu’ici considérée impossible (seuls 250 titres des 3583 livres qui composaient la bibliothèque de Sainte-Hélène ont été repérés de nos jours), l’auteur parvient néanmoins à ses fins grâce à un travail minutieux de comparaison entre les diverses pièces d’archives et catalogues conservés. La découverte d’archives inédites de Louis-Étienne Saint-Denis, dit Mameluk Ali, valet de chambre de Napoléon et gestionnaire de la bibliothèque de Sainte-Hélène, constitue pour l’auteur la véritable pièce manquant du puzzle. Le catalogue établi par Jacques Jourquin, d’intérêt à la fois historique et bibliographique, est, à n’en point douter, l’apport central et majeur de cet ouvrage.
Loin de se limiter à la restitution du catalogue général de la bibliothèque pendant l’exil de Napoléon, l’auteur nous raconte, au fil des pages, l’histoire vivante de cette collection en retraçant les rythmes de sa constitution, l’origine des livres et les acteurs y ayant contribué, sans compter sa dispersion chaotique après la mort de l’empereur. Il s’agit d’un livre à ne pas manquer d’ajouter à sa propre collection pour qui partage la même passion livresque que Napoléon ! (Amélie Marineau-Pelletier)
Présentation par l’éditeur
Napoléon est un bibliothécaire qui ne s’ignore pas. C’est la conclusion surprenante de cette étude, la toute première du genre, à partir des documents d’archives et des papiers Saint-Denis, son « garde des livres », inconnus pendant deux cents ans. À Sainte-Hélène, l’ex-Empereur ne fut pas seulement en lutte avec son geôlier sur les questions de titre, de finances et des limites de l’enfermement, ni le malade, ni l’historien de son règne. Il fut aussi le gestionnaire de sa bibliothèque, une activité qui dépasse de loin sa passion de la lecture. Il finit par s’y investir totalement, comme dans le seul domaine où il pouvait retrouver son pouvoir perdu. La bibliothèque est une autre facette du Napoléon prisonnier largement ignorée jusqu’à maintenant. À la faveur de cette histoire, c’est bel et bien un portrait jamais dessiné des dernières années de Napoléon, celle d’un homme qui retrouve une de ses plus vieilles passions, sur laquelle il concentre ses dernières forces, ses derniers espoirs.
L’auteur, Jacques Jourquin, vice-président de l’Institut Napoléon, est ancien président des Éditions Tallandier, ancien directeur de la Revue du Souvenir napoléonien et d’Historia. Auteur de nombreuses études sur les personnels civils et militaires de l’Empire, il travaille depuis quarante ans sur les papiers de Louis-Étienne Saint-Denis, dit le « mameluck Ali » dont il a publié plusieurs volumes inédits.