Présentation de l’éditeur
Les marins du Consulat et de l’Empire sont les mal-aimés de l’épopée impériale. Napoléon n’est pas un marin, et bouleverse les conditions d’existence d’hommes qu’il entend transformer en militaires interchangeables, contre leur gré, contre le gré de son ministre.
Car au-delà des batailles et des vaisseaux, la Marine, ce sont des hommes. Ils s’appellent Gaspard Dot le canonnier, ou Pain l’officier d’administration. La vie de marin commence très jeune et elle commence à terre. Le marin de l’arsenal est ouvrier, constructeur, ingénieur, celui qui embarque est matelot, officier marinier, officier de vaisseau, ou surnuméraire. Être marin sous l’Empire, c’est être pauvre, soumis à l’inscription maritime et vivre pendant des mois à plusieurs centaines dans un espace extrêmement réduit, dans des conditions précaires ou relativement confortables selon le grade. La vie à bord est tributaire des talents de l’officier de santé, de la conservation de l’eau et des rations, des combats, de la victoire ou de la défaite. C’est alors le retour à terre des prisonniers, pour une vie dans un cautionnement « sur parole » en attente du cartel d’échange ou sur les pontons de sinistre réputation. À la fin de sa carrière, et s’il a de la chance après 300 mois de campagne, il peut espérer une retraite. À moins qu’il ne bénéficie d’un traitement de réforme ou d’invalide.
Cet ouvrage enquête sur les conditions réelles d’existence des marins du Consulat et de l’Empire, en bousculant les idées reçues. Ce sont ici les vies de deux ministres Forfait l’ingénieur et Decrès l’amiral, de Pierre Lair et Jean-Denis Chevillard les constructeurs, Fulton et Tupinier les ingénieurs oubliés et incompris qui sont évoquées. Ce sont celles aussi des officiers mariniers Palkène et Brasseur, de Guérin le lieutenant de vaisseau d’Aboukir, de l’extravagant Fréminville ou des ennemis jurés Nelson et Villeneuve.
Sophi Muffat est spécialiste en histoire navale du Directoire à la fin du Premier Empire. Professeur de lettres modernes et membre du Souvenir Napoléonien, c’est aussi une conférencière et l’auteure d’articles spécialisés notamment dans la revue Napoléon Ier. Elle est notamment co-auteure d’une monographie de construction navale, le Bateau canonnier de 60 pieds modèle an XII, et d’un ouvrage en collaboration avec Pascal Cyr : Desaix en Égypte, le conquérant de Bonaparte, paru en 2019 aux éditions AKFG. Elle a obtenu en 2013 la Médaille de l’Académie de Marine.
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Sommaire
•Note au lecteur
•Préface, de l’amiral Rémi Monaque
•Introduction
PREMIÈRE PARTIE – La marine à terre
•Chapitre 1 – Une nouvelle marine
•Chapitre 2 – Des forêts au chantier
•Chapitre 3 – Les ingénieurs de la marine
•Chapitre 4 – Sane, Forfait, Fulton et Tupinier : les novateurs
•Chapitre 5 – Les ouvriers civils et militaires
•Chapitre 6 – Différents bâtiments pour la marine de l’État
•Chapitre 7 – Construire un vaisseau
•Chapitre 8 – Le lancement et l’armement
SECONDE PARTIE – Tous à bord !
•Chapitre 9 – Le recrutement des équipages
•Chapitre 10 – Les évolutions du règne
•Chapitre 11 – La justice navale
•Chapitre 12 – Les officiers de marine
•Chapitre 13 – Maistrance, gens de mer, surnuméraires et troupes embarquées
•Chapitre 14 – La vie à bord, le temps de travail et le repos
•Chapitre 15 – La vie à bord, les vivres et les rations
•Chapitre 16 – La vie à bord, l’hygiène et les conditions sanitaires
•Chapitre 17 – La préparation au combat : les exercices et la tactique
•Chapitre 18 – La guerre sur mer
•Chapitre 19 – Le sort des prises et des prisonniers
•Chapitre 20 – Sur les pontons
•Chapitre 21 – Retour à terre ! Les invalides et les retraités
•Conclusion
•Lexique de marine
•Le calendrier républicain
•Bibliographie