Présentation de l’éditeur
L’une des meilleures manières de recréer la pensée d’un homme : reconstituer sa bibliothèque. » La formule lapidaire de Marguerite Yourcenar invite, dans le cas de Napoléon, à une tâche qui paraît presque impossible : en 1814, Antoine-Alexandre Barbier, bibliothécaire de l’empereur, estimait que ce dernier possédait 68 700 volumes répartis en ses différents palais.
Pour autant, les volumineuses archives de ce bibliothécaire, les témoignages et souvenirs des contemporains, les livres reliés aux armes impériales eux-mêmes ainsi que leurs multiples catalogues permettent bel et bien de jeter une lumière inédite sur le quotidien de Napoléon, ses goûts littéraires, ses méthodes de travail, mais aussi sur l’histoire de son règne et des grandes décisions qui en scandent la chronologie. Si l’histoire de France a compté de nombreux souverains bibliophiles, tels Charles V, François Ier ou même Louis XVI, aucun ne semble avoir à ce point aimé les livres. Sources de divertissements autant qu’outils de connaissance, ils ont surtout modelé sa conception et sa pratique du pouvoir.
De la préparation de ses campagnes militaires à ses rêves grandioses de centralisation à Paris de tous les imprimés d’Europe, des Tuileries à Fontainebleau en passant par Malmaison et Compiègne, l’Égypte et la Russie, l’île d’Elbe et Sainte-Hélène : cette reconstitution aussi érudite que passionnante fait pour la première fois pleinement ressortir la figure d’un empereur-lecteur à la mémoire extraordinaire, passionné d’histoire et de littérature.
Archiviste-paléographe et docteur en histoire, Charles-Éloi Vial, spécialiste du Premier Empire, est conservateur au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France. Il a notamment publié une Histoire des Cents-Jours (Perrin, 2021) et Napoléon. La certitude et l’ambition (Perrin/BnF, 2020).
Sommaire
Introduction : L’Aigle et les livres
Chapitre 1: Premiers pas d’un lecteur
Chapitre 2: Ripault et Napoléon
Chapitre 3: Le bibliothécaire de l’empereur et de sa cour
Chapitre 4: Entre guerre et politique : l’arsenal des livres
Chapitre 5: L’envers du décor : le travail de Barbier au quotidien
Chapitre 6 : Tourner la page ?
Chapitre 7 : Les bibliothèques de Napoléon… sans Napoléon
Conclusion : Napoléon, bibliothécaire ?