À l’origine les sous-vêtements ont été créés pour protéger la peau des irritations et des gênes occasionnés par le contact des vêtements, des costumes richement ornementés. Ils devaient aussi apporter une protection supplémentaire contre le froid ou la chaleur, tout en remodelant le corps selon les modes du moment. On créait pour cela de nouvelles pièces spécifiques tel que le corset*. Si la Révolution française puis le Directoire rejetèrent les formes anciennes en libérant les corps féminins de toute contrainte, abandonnant les nombreuses pièces de sous-vêtements telles que la chemise*, le corset ou encore le panier* (qui faisait la « robe à la française »), le Consulat prôna le retour à la décence.
La mode à l’Antique, avec ses lignes épurées et sans jupon*, fut conservée mais les tissus légers et transparents ne furent plus admis. Avec l’avènement de l’Empire, le retour à l’ordre s’accompagna donc dès 1804 du retour du corset.
Ce corset avait pour rôle, outre de maintenir la poitrine et d’affiner la taille et le bassin en descendant bas sur les hanches, d’éviter toute transparence. Il se maintenait aux épaules par de larges bretelles ajustables. Il ne comportait pas encore de baleines, la rigidité étant assurée par des lignes de surpiqûres et l’insertion de fils de coton. Sur le devant le busc, pièce rigide et droite en bois ou en métal, servait à effacer avantageusement les rondeurs éventuelles de l’abdomen. En 1808 c’est le corset dit « à la Ninon » qui remporta le plus de succès avec sa brassière souple en coton, avec son petit busc redonnant de l’aisance au niveau du ventre.
Réapparait aussi la chemise que les femmes portent à même la peau, sous le corset. Elle couvre le corps jusqu’à mi-cuisses. Cette chemise est confectionnée dans de la toile de coton* blanc bien souvent. Elle peut aussi, dans les milieux plus modestes ou paysans, être de lin* ou de chanvre*. L’encolure de cette chemise est large, souvent de forme carrée. Les manches sont courtes. Les femmes portent aussi des bas* qui montent juste au-dessous du genou et sont maintenus à l’aide de jarretières. Ces bas sont en coton*, en soie* ou parfois en laine*.
L’utilisation de la culotte ou pantalon n’est pas encore répandue, contrairement à l’Angleterre ou à l’Autriche, ce qui ne manqua pas de surprendre à son arrivée, Marie-Louise, habituée à ce sous-vêtement dès l’enfance.
Emmanuelle Papot (janvier 2012)
Les termes avec * sont définis dans notre lexique de la mode
A consulter également : la fiche de napoleon.org sur la silhouette féminine
Sources :
– Nathalie Harran, La Femme du Directoire au Ier Empire, Ed. errance, 2010
– Cristina Barreto et Martin Lancaster, Napoléon et l’Empire de la Mode, Skira, 2010
– La vie des Français au temps de Napoléon, Larousse, 2003