Chronologie détaillée et illustrée du Consulat et du Premier Empire

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Révolution / Consulat / Ier Empire
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Le Consulat et l’Empire sont deux périodes essentielles de l’histoire de France et de l’Europe : année par année, voici les dates clés de l’accession au pouvoir de Napoléon Bonaparte et des événements de son règne. Ces dates sont indiquées dans le système du calendrier républicain pour certaines dates puis dans notre calendrier actuel.

Chronologie détaillée et illustrée du Consulat et du Premier Empire
Le Sacre ou le Couronnement,
dessin préparatoire (détail), par JL David
© Fondation Napoléon - P. Maurin-Berthier

1769 – NAISSANCE DE NAPOLÉON BONAPARTE
1789 – NAPOLÉON ET LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
1796 – LA 1re CAMPAGNE D’ITALIE – MÉMO LES 7 COALITIONS
1798 – L’EXPÉDITION D’ÉGYPTE
1799 – COUP D’ÉTAT DU 18-BRUMAIRE ET INSTALLATION DU CONSULAT
1800 – LA 2me CAMPAGNE D’ITALIE
1801 – LE CONCORDAT, POUR LA PAIX RELIGIEUSE
1802 – L’ORDRE DE LA LÉGION D’HONNEUR
1803 – LE MUSÉE NAPOLÉON
1804 – DES COMPLOTS AU SACRE : UNE ANNÉE COMPLIQUÉE
1805 – LA VICTOIRE D’AUSTERLITZ, 2 DÉCEMBRE
1806 – VERS LE GRAND EMPIRE
1808 – LA CAMPAGNE D’ESPAGNE
1809 – UNE CAMPAGNE D’AUTRICHE DIFFICILE
1810 – UN MARIAGE POUR L’EMPIRE
1812 – LE DÉSASTRE RUSSE
1813 – LA CAMPAGNE D’ALLEMAGNE ET LA BATAILLE DE LEIPZIG
1814 – LA CAMPAGNE DE FRANCE
1815 – D’ELBE À WATERLOO : UNE ANNÉE SANS PAREILLE !
1821 – 5 MAI : LA MORT DE NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE
1840 – LE RETOUR DES CENDRES

 

 

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Léonard-Alexis Daligé de Fontenay, Maison natale de Napoléon Ier à Ajaccio © RMN-Grand Palais (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) / Jean Schormans

1769 – NAISSANCE DE NAPOLÉON BONAPARTE
Le 15 août 1769, Napoléon Bonaparte naît à Ajaccio, en Corse. La famille Bonaparte possède des terres, des vignes, une maison de ville, mais sa fortune reste fragile. Charles, le père de Napoléon, cherche à consolider sa position sociale et en 1771, il obtient la reconnaissance par la France de la noblesse de sa famille originaire de Toscane, en Italie. Les fils Bonaparte peuvent dès lors bénéficier de bourses d’études accordées par le roi pour entrer dans des écoles réservées aux nobles.
Les premières années d’étude à l’école d’Autun (en Bourgogne) puis à l’école militaire de Brienne (dans l’Aube, au nord-est de la ville de Troyes) sont des années difficiles pour Napoléon. Il s’isole de ses camarades qui se moquent notamment de son accent corse… Entré à l’École royale militaire de Paris, il obtient son diplôme d’officier le 28 octobre 1785. Il rejoint alors son premier régiment, à Valence, dans le Sud de la France.

À savoir : La Corse dépendait jusqu’en 1768 de la république de Gênes (Italie), avant de passer aux mains des Français.

13 Vendémiaire, Saint Roch, 1795 © RMN-Grand Palais (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) Gérard Blot
Denis-Auguste-Marie Raffet, 13 vendémiaire, Saint Roch, 1795 © RMN-Grand Palais (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) / Gérard Blot


1789 – NAPOLÉON ET LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

À partir de 1787, Napoléon alterne séjours en Corse et à Paris. À Ajaccio, il participe à la vie politique. Partisan du rattachement de la Corse à la France, il s’oppose au courant de Pascal Paoli, favorable à l’indépendance et soutenu par les Anglais.
En 1789, la Révolution française dresse entre eux les défenseurs de la monarchie, ainsi que des privilèges de l’aristocratie et du haut clergé, et les partisans d’une société égalitaire, voire républicaine. L’insurrection aboutit à l’abolition des privilèges le 4 août 1789. Napoléon n’a que 19 ans.
L’assemblée législative révolutionnaire qui devait transformer la monarchie absolue en monarchie constitutionnelle a cédé la place à la Convention en 1792 qui met en place la Première République. Mais avec l’exécution du roi le 21 janvier 1793, la vie politique est bouleversée de manière irrémédiable. Le régime de la Terreur est installé de force par les plus radicaux.
Cette même année 1793, la famille Bonaparte doit quitter la Corse et se réfugier à Toulon puisqu’elle a pris parti contre l’indépendance de l’île. Tandis que la Terreur s’achève le 9 Thermidor An II (27 juillet 1794), une nouvelle constitution est élaborée pendant un an et aboutit à la Convention, mise en place le 5 Fructidor an III (22 août 1795). À Paris, Napoléon participe à l’écrasement d’une insurrection royaliste le 13 Vendémiaire An IV (5 octobre 1795). Il est promu général de division le 16 octobre 1795.

À savoir : Le 10 août 1792, Napoléon assiste à la tristement célèbre « Journée des Tuileries » : le Palais des Tuileries est pillé et saccagé par les sans-culottes (révolutionnaires parisiens de la classe populaire), les Gardes royaux sont massacrés, tandis que le roi et sa famille se sont réfugiés à l’Assemblée. Profondément marqué par cet épisode dramatique, Napoléon portera toute son attention au cours de son règne à éviter tout soulèvement populaire à Paris.

 

Le Général Bonaparte au pont d'Arcole, le 17 novembre 1796 © Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais Christophe Fouin
Antoine-Jean Gros, Le Général Bonaparte au pont d’Arcole, le 17 novembre 1796 © Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin

1796 – LA 1re CAMPAGNE D’ITALIE

Le 2 mars 1796, le Directoire (c’est le gouvernement français de 1795 à 1799) nomme Napoléon commandant en chef de l’armée d’Italie pour soutenir les révolutionnaires italiens que l’Autriche réprime.
Le jeune général va mettre en pratique sa stratégie élaborée au cours de ses lectures : cerner le point faible de l’adversaire, se déplacer rapidement et attaquer par surprise pour prendre un avantage psychologique. Les mois d’avril et de mai 1796 sont marqués par une série de victoires, puis les Autrichiens prennent l’avantage à l’été. Le 15 novembre, près de Rivoli, Napoléon lance une attaque et remporte la victoire après 3 jours de combat. Les Autrichiens doivent signer la paix de Campoformio le 17 octobre 1797. En gagnant 7 victoires en 7 mois face à une armée plus nombreuse, le général Bonaparte se révèle être un grand stratège. Il goûte aussi à la politique en organisant les nouvelles républiques italiennes nées des victoires sur l’Autriche.

À savoir : C’est lors de cette première campagne militaire que Napoléon commence à se créer une image d’homme providentiel et invincible. Il fonde deux journaux, Le Courrier de l’armée d’Italie et La France vue de l’armée d’Italie, destinés à maintenir l’enthousiasme de son armée et à informer les Français des victoires du général en chef. « Bonaparte vole comme l’éclair et frappe comme la foudre. Il est partout et il voit tout. Il est l’envoyé de la Grande Nation. » Une campagne publicitaire avant l’heure !

À savoir : Plusieurs coalitions de pays en guerre contre la France révolutionnaire puis napoléonienne s’organisent :
entre 1792 et 1797, la Première coalition réunit les royaumes du Royaume-Uni, de Sardaigne, d’Espagne, de Sicile, de Prusse, de Hongrie, de Portugal et le Saint-Empire germanique ;
de 1798 à 1799, la Deuxième Coalition réunit le Royaume-Uni, la Russie, l’Autriche, la Turquie, les Deux-Siciles, quelques princes allemands et la Suède ;
en 1805, la Troisième Coalition réunit le Royaume-Uni, la Russie, l’Autriche, le royaume de Naples et la Suède ;
entre 1806 et 1807, la Quatrième coalition rassemble le Royaume-Uni et la Prusse ;
en 1809, la Cinquième coalition réunit le Royaume-Uni et l’Autriche ;
entre 1812 et 1814, la Sixième coalition réunit le Royaume-Uni, la Russie, la Prusse, auxquelles se joignent au fur et à mesure des difficultés françaises, la Suède, l’Autriche et la plupart des petits États allemands ;
en 1815, la Septième coalition rassemble le Royaume-Uni, la Russie, la Prusse, la Suède, l’Autriche, les Pays-Bas et de nombreux États allemands contre la France.

 

Bonaparte haranguant l'armée avant la bataille des Pyramides, 21 juillet 1798 © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) Daniel Arnaudet Jean Schormans
Antoine-Jean Gros, Napoléon Bonaparte haranguant l’armée avant la bataille des Pyramides le 21 juillet 1798, Musée du Château de Versailles © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Daniel Arnaudet / Jean Schormans

1798 – L’EXPÉDITION D’ÉGYPTE

En 1798, Napoléon est envoyé par le Directoire en Égypte, afin de contrer l’influence de l’Angleterre qui commerce avec ce pays. Garder cette expédition secrète le plus longtemps possible pour retarder la contre-attaque de la flotte anglaise de l’amiral Nelson est une des clés du succès : la flotte de Toulon se prépare donc avec discrétion.
Débarqués le 1er juillet 1798 à Alexandrie, Napoléon et ses troupes découvrent un climat très chaud et un terrain inhabituel, avec peu de ressources. Les Français affrontent l’armée des mamelouks, guerriers réputés, enlevés dans leur jeunesse pour être attachés à un sultan ou un calife. Face aux mamelouks sous les ordres de Mourad Bey, les Français remportent la bataille des Pyramides le 21 juillet, près du Caire.
L’installation des Français dans la ville provoque le soulèvement des Cairotes, le 21 octobre 1798, fortement réprimé. Pendant ce temps, la flotte française pense être à l’abri dans la baie d’Aboukir. Mais le 1er août, c’est un désastre : l’amiral anglais Nelson bloque les bateaux français et fait tirer les canons, 1 700 marins français sont tués et presque tous les bateaux coulés. Puis la conquête de la Syrie lancée en janvier 1799 est un échec. Malgré la victoire terrestre d’Aboukir le 25 juillet 1799, Napoléon décide de rentrer en France : il arrive à Paris le 16 octobre. Le départ définitif des Français le 30 août 1801 confirme la domination anglaise dans cette région.

À savoir : L’expédition militaire s’est doublée d’une campagne scientifique : Napoléon s’est fait accompagné de 160 savants et artistes, géologues, botanistes, chimistes, médecins, dessinateurs, peintres, etc. À côté de l’aide logistique et les soins qu’ils ont apportés aux soldats, ces scientifiques ont dessiné avec précision les temples et les pyramides, les villes modernes, étudié les coutumes de la société arabo-musulmane, découvert la faune et la flore égyptiennes. Toutes ces découvertes sont rassemblées dans un magnifique ouvrage de 10 tomes, La Description de l’Égypte.

 

Le Dix Huit Brumaire, 10 novembre 1799. Bonaparte au conseil des Cinq-Cents à Saint-Cloud © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) Droits réservés
François Bouchot, « Le Dix Huit Brumaire », 10 novembre 1799. Bonaparte au conseil des Cinq-Cents à Saint-Cloud, Musée du château de Versailles © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Droits réservés

1799 – COUP D’ÉTAT DU 18-BRUMAIRE ET INSTALLATION DU CONSULAT

En place depuis 1795, le Directoire est quatre ans plus tard un gouvernement en faillite, corrompu et détesté par les Français. Certains Directeurs et membres du conseil des Anciens (l’ancêtre du Sénat) demandent au général Bonaparte, de retour d’Égypte, son aide pour faire un coup d’État. Il doit escorter les deux assemblées législatives (le conseil des Anciens, et le conseil des Cinq-Cents, ancêtre de l’Assemblée nationale) hors de Paris, au château de Saint-Cloud, soi-disant pour protéger ces institutions d’un attentat. Ce transfert, le 18 Brumaire An VIII (9 novembre 1799), est la première étape du coup d’État.
Le lendemain, Napoléon intervient maladroitement devant le conseil des Cinq-Cents, et ses soldats doivent intervenir pour le protéger des menaces des députés. Le soir même de ce 10 novembre, une commission de trois hommes (Napoléon, Ducos et Siyiès) est chargée de réviser la constitution.
Napoléon arrive à imposer sa nomination comme Premier Consul, et grâce à la nouvelle constitution de l’An VIII, signée le 22 Frimaire An VIII (13 décembre 1799), il nomme les ministres, les ambassadeurs, les officiers de l’armée et les juges, et le Conseil d’État qui rédige les lois. Le Tribunat donne son avis sur celles-ci avant que le Corps législatif ne les vote sans les discuter. Le Sénat est le gardien de la constitution. Le Premier Consul Bonaparte s’accapare concrètement les pouvoirs des deux autres consuls. Il finit par faire voter par le Sénat le Consulat à vie le 12 mai 1802.
Le Consulat (1799-1804) voit la France se moderniser : création de la Banque de France qui va réguler la création de la nouvelle monnaie, le franc germinal, et garantir sa stabilité ; réorganisation administrative du pays (départements, préfets) ; rédaction du Code civil ; création de la Légion d’honneur. Ces fondements de la nouvelle société française sont appelées « les masses de granit » et beaucoup d’entre elles existent encore de nos jours.

À savoir : L’installation au pouvoir de Napoléon soulève l’opposition des républicains et des monarchistes et plusieurs complots vont menacer la stabilité du régime : le 24 décembre 1800, l’explosion d’une bombe rue Saint-Nicaise (près du palais des Tuileries) manque de peu le Premier Consul alors qu’il se rend avec son épouse Joséphine à l’Opéra de Paris.

 

Passage du Grand Saint-Bernard par l'armée française le 20 mai 1800 © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) Gérard Blot
Charles Thévenin, Passage du Grand Saint-Bernard par l’armée française le 20 mai 1800 (détail), Musée national du château de Versailles © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

1800 – LA 2me CAMPAGNE D’ITALIE

L’Autriche et l’Angleterre ne sont pas prêtes à accepter une France républicaine conduite par un Premier Consul Bonaparte très ambitieux ! Ces deux pays s’allient pour le renverser. Tandis que le général Moreau doit s’opposer aux Autrichiens en Allemagne, Napoléon retourne en Italie en espérant reproduire ses exploits de 1796-1797. Il bat les Autrichiens à Marengo, le 14 juin 1800. Cette victoire conduit à la signature du traité de paix de Lunéville le 9 février 1801. Après de nombreux échanges diplomatiques, le traité d’Amiens est signé avec l’Angleterre en 1802. L’Europe entre dans une période de paix qui sera rompue dès l’année suivante.

À savoir : Pour surprendre l’ennemi, l’armée française passe les Alpes avec canons, munitions, chevaux. Au mois de mai, il y a de la neige et les Autrichiens ne croient pas un instant que les Français tenteront de franchir la montagne à cette période : la surprise est totale !

 

Signature du Concordat entre la France et le Saint-Siège, le 15 juillet 1801 © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) Gérard Blot
François Gérard, Signature du Concordat entre la France et le Saint-Siège, 15 juillet 1801, Musée national du château de Versailles © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

1801 – LE CONCORDAT, POUR LA PAIX RELIGIEUSE

En voulant détruire la société monarchiste, catholique et inégalitaire de l’Ancien Régime, la Révolution française a pris possession des biens de l’Église et supprimé le clergé. La création d’un culte laïque, auquel peu de gens adhèrent, finit de bouleverser la société : les Français s’entre-déchirent au sujet de la religion.
Soucieux de paix civile, Napoléon engage des discussions avec le Pape. Elles aboutissent à la signature du Concordat, c’est-à-dire un traité entre le Vatican et la France, le 15 juillet 1801. La religion catholique est reconnue « religion de la majorité des Français », les lieux de culte sont rouverts. Mais Napoléon conforte son pouvoir sur l’église en obtenant la nomination des évêques en France et la prestation de serment de fidélité au Consulat par le clergé.

À savoir : Des Articles organiques, non validés par le Pape, sont « attachés » au Concordat, une astuce de Napoléon qui souhaite encore affirmer davantage la supériorité de son pouvoir politique sur celui du Pape.

 

Première distribution des croix de la Légion d'Honneur en l'église des Invalides le 14 juillet 1804 © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) Droits réservés
Jean-Baptiste Debret, Première distribution des croix de la Légion d’Honneur dans l’église des Invalides, Musée national du château de Versailles © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Droits réservés

1802 – L’ORDRE DE LA LÉGION D’HONNEUR

Le 19 mai 1802, Napoléon fonde l’ordre de la Légion d’honneur. Après la Révolution française, cette décoration doit rassembler les Français autour de valeurs et de talents comme le courage, l’inventivité, l’art au service des citoyens. Autre symbole important, elle peut être décernée aux militaires comme aux civils, industriels, scientifiques ou artistes, hommes ou femmes. Outre une médaille et un titre (grand officier, commandant, officier, légionnaire), le médaillé reçoit une rente (une somme d’argent versée à vie). Le légionnaire doit prêter serment de fidélité envers la République et son gouvernement (plus tard, envers l’Empire et l’Empereur). Des aides peuvent être apportées aux légionnaires nécessiteux.
Napoléon organise également les maisons d’éducation de la Légion d’honneur pour les filles ou petites-filles des titulaires. La Légion d’honneur est décernée pour la première fois le 15 juillet 1802, lors d’une grande cérémonie dans l’église Saint-Louis des Invalides, destinée à marquer les esprits.

À savoir : La Légion d’honneur fait partie des « masses de granit » : c’est Napoléon qui rassembla sous cette expression les lois les plus importantes du Consulat qui réorganisèrent la France (Code civil, lois administratives, Banque de France, etc.).

 

Napoléon Ier visitant l'escalier du Louvre sous la conduite des architectes Percier et Fontaine © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) Thierry Ollivier
Louis-Charles-Auguste Couder, Napoléon Ier visitant l’escalier du Louvre sous la conduite des architectes Percier et Fontaine, Musée du Louvre © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Ollivier

1803 – LE MUSÉE NAPOLÉON

En 1792, le musée central des Arts est créé, dans le palais du Louvre, afin de rassembler les plus grands chefs d’œuvre de la peinture et de la sculpture. Il doit permettre à tous d’admirer des œuvres jusqu’ici réservées à l’élite, et aux artistes de s’inspirer plus facilement de leurs prédécesseurs. En 1802, Napoléon nomme à la tête du musée Vivant Denon, un homme aux multiples talents artistiques qui l’avait accompagné en Égypte. Denon est chargé des acquisitions et des commandes officielles, pour le Musée Napoléon mais aussi pour les 15 nouveaux musées de province, créés à Lyon, Bordeaux ou Marseille.
En 1803, le musée central des Arts prend le nom de Musée Napoléon. Par la richesse de ses collections, il doit refléter la puissance de la France. Tout au long de son règne, Napoléon va faire aménager le Louvre et commander aux artistes contemporains son portrait et des tableaux des grands événements de son règne : sacre, mariages impériaux, signatures de traité, victoires militaires. Il utilise ainsi l’art pour mettre en scène sa puissance politique. Tous les deux ans, le Salon des artistes présente au public ces nouvelles créations qui sont destinées soit aux palais impériaux, soit à devenir des cadeaux diplomatiques.

À savoir : Pendant les guerres révolutionnaires puis napoléoniennes, le gouvernement français va enrichir ses collections en s’accaparant beaucoup d’œuvres dans les musées des pays vaincus. À la chute de l’Empire, un grand nombre d’entre elles seront rendues à leurs pays d’origine.

 

Sacre de l'empereur Napoléon et couronnement de l'impératrice Joséphine © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) Hervé Lewandowski
Jacques-Louis David, Sacre de l’Empereur Napoléon Ier et couronnement de l’Impératrice Joséphine dans l’église Notre dame de Paris, 2 décembre 1804 (détail), Musée national du château de Versailles © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski

1804 – DES COMPLOTS AU SACRE : UNE ANNÉE COMPLIQUÉE

Confronté à de multiples tentatives d’attentat, Napoléon veut supprimer les menaces contre sa personne et éliminer une fois pour toutes chez les royalistes tout espoir de retour de la monarchie des Bourbon. En mars 1804, alors qu’un complot royaliste est déjoué, Napoléon soupçonne le duc d’Enghien : après un procès sommaire, il est exécuté le 21 mars 1804. Cette mort soulève des protestations dans toutes les cours européennes.
Presque un mois plus tard, une nouvelle constitution voit le jour : le Premier Empire est proclamé par le sénatus-consulte (vote du Sénat à valeur de loi) du 28 floréal an XII (18 mai 1804), et le Premier Consul devient Empereur sous le nom de Napoléon Ier. Ce sénatus-consulte est plébiscité le 6 novembre suivant. Napoléon Ier est sacré empereur des Français le 2 décembre 1804. Plus de 12 000 invités assistent à une cérémonie qui dura plus de quatre heures, dans une cathédrale Notre-Dame glaciale. Le Pape est venu spécialement de Rome pour le sacrer. Mais en couronnant son épouse Joséphine, après s’être couronné lui-même, Napoléon Ier relègue le Pape à une simple caution « sacrée » de la cérémonie et renforce son pouvoir face au Saint-Siège. Napoléon a pensé chaque détail de cette cérémonie destinée à le placer sur un plan d’égalité avec les monarques européens.

À savoir : Louis Antoine de Bourbon-Condé (1772-1804), duc d’Enghien, petit-fils du prince de Condé, est prince de sang français. En 1789, il rejoint son grand-père, le prince de Condé, et son père, le duc de Bourbon, à la tête de l’Armée des émigrés, organisée outre-Rhin pour restaurer la royauté. Puis en 1792, à 20 ans, le duc d’Enghien prend la tête de l’auto-proclamée « Armée royale française ».

 

Bataille d'Austerlitz, 2 décembre 1805 © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) Droits réservés
François Gérard, Bataille d’Austerlitz, 2 décembre 1805, Musée national du château de Versailles © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Droits réservés

1805 – LA VICTOIRE D’AUSTERLITZ, 2 DÉCEMBRE

En 1805, l’Angleterre organise une nouvelle coalition* contre la France, en s’alliant avec l’Autriche, la Prusse et la Russie. La Grande Armée conduite par Napoléon et ses maréchaux remporte une série de victoires : le maréchal Ney, à Elchingen le 14 octobre ; Napoléon, à Ülm le 20 octobre. Les Français entrent dans Vienne le 14 novembre 1805. Et un an après son sacre à Paris, Napoléon écrase les troupes russes et autrichiennes à Austerlitz, le 2 décembre 1805. Les Autrichiens sont obligés de signer la paix de Presbourg, le 26 décembre.
La guerre se poursuit pendant deux ans. La double victoire des Français à Iéna et à Auerstedt, le 14 octobre 1806, contre les Prussiens, puis la victoire contre les Russes, à Friedland, le 14 juin 1807 assurent la domination de Napoléon Ier sur ses adversaires. Le 8 juillet 1807, à Tilsit, la France impose la paix aux Russes et aux Prussiens. Un duché de Varsovie est créé à partir des territoires polonais cédés par la Prusse.

À savoir : en 1805, la Troisième Coalition réunit le Royaume-Uni, la Russie, l’Autriche, le royaume de Naples et la Suède.

 

Le partage du monde - Gillray James © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais image BPK
James Gillray, Le partage du monde © RMN. Caricature de la tentative de Napoléon en 1805 de partager avec l’Angleterre la domination sur le monde. A gauche, William Pitt, à droite Napoléon Ier

1806 – VERS LE GRAND EMPIRE

Empereur des Français depuis 1804, Napoléon Ier est aussi médiateur de la Confédération helvétique depuis 1803, roi d’Italie en 1805 et protecteur de la Confédération allemande en 1806. Il installe peu à peu sa famille sur les trônes d’Europe : son beau-fils Eugène de Beauharnais devient vice-roi d’Italie en 1805, ses frères Louis, roi de Hollande, et Joseph, roi de Naples en 1806. Plus tard, il nomme Jérôme roi en Westphalie en 1807, Joseph, roi en Espagne et son beau-frère Murat, roi de Naples en 1808.
Mais l’ennemi de toujours reste l’Angleterre, qui domine les mers et le commerce mondial. Le développement de ses industries, notamment textiles, s’appuie sur l’exportation de matières premières venant de ses colonies en Inde et dans les mers caraïbes. La défaite navale de Trafalgar le 21 octobre 1805, au sud de l’Espagne, oblige Napoléon à revoir ses plans : il décide d’affaiblir économiquement l’Angleterre en bloquant son commerce. En 1806, il instaure un blocus continental avec le décret de Berlin du 21 novembre, et oblige tous les ports de l’Empire et ceux des pays alliés, comme l’Espagne et la Hollande, à se fermer aux bateaux anglais. Mais certains alliés comme la Russie ne l’appliquent pas complètement, et la contrebande se développe. De plus, pour surveiller la bonne exécution du blocus, Napoléon doit mobiliser de nombreux hommes, autant de soldats retirés des troupes amenées à combattre.

 

Goya - Le Deux mai 1808 à Madrid © Museo Nacional del Prado, Dist. RMN-GP image du Prado
Francisco José de Goya, Le Deux mai 1808 à Madrid © Museo Nacional del Prado, Dist. RMN-GP / image du Prado

1808 – LA CAMPAGNE D’ESPAGNE

L’Espagne est un pays traditionnellement allié de la France, qui tient un rôle important dans le blocus continental contre les Anglais. En avril 1808, Napoléon s’inquiète des conflits entre le roi d’Espagne Charles IV et son fils Ferdinand. Pour régler cette querelle de succession au trône, il décide de placer son frère Joseph à la tête du royaume d’Espagne. Le nouveau roi est mal accueilli, la population madrilène se soulève dès le 2 mai. La répression française le 3 mai enflamme le pays, soutenu dans sa résistance par l’Angleterre.
Décidé à aller sur le terrain, Napoléon gagne la bataille de Somosierra le 30 novembre 1808 et obtient la capitulation de Madrid le 4 décembre, avant de devoir rentrer à Paris face à la menace autrichienne. Véritable guerre d’indépendance pour les Espagnols, ce conflit affaiblit durablement l’armée napoléonienne jusqu’à la fin de l’Empire. Cette guerre montre aussi à toute l’Europe que Napoléon et sa Grande Armée ne sont pas invincibles. Malgré quelques victoires, épuisés par une guérilla obstinée, les Français sont battus à Vittoria le 21 juin 1813 et le roi Joseph fuit peu après l’Espagne. Ferdinand VII retrouve le trône qu’il avait brièvement occupé en 1808.

 

Vernet - Napoléon Ier à la bataille de Wagram, 6 juillet 1809 © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) Droits réservés
Horace Vernet, Napoléon Ier à la bataille de Wagram, 6 juillet 1809 © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Droits réservés

1809 – UNE CAMPAGNE D’AUTRICHE DIFFICILE

En avril 1809, l’Autriche veut sa revanche. S’engage alors la plus difficile des campagnes victorieuses de Napoléon, campagne marquée de victoires : Eckmühl le 22 avril, Ratisbonne le 23 avril… mais aussi de défaites comme à Essling, les 20-21 mai. La victoire de Wagram le 6 juillet impose finalement la paix aux Autrichiens, signée à Vienne le 14 octobre 1809.
À Vienne pour signer la paix, Napoléon échappe à un attentat le 12 octobre, alors qu’il assiste à une parade militaire devant le palais de Schönbrunn. Un jeune homme s’approche de l’Empereur et met la main au gilet, prêt à brandir un poignard, mais un officier l’arrête à temps. Fils d’un pasteur allemand, Frédéric Staps avait décidé de supprimer le « tyran » Napoléon, la défaite de l’Autriche marquant la fin de tout espoir de voir les états allemands se libérer de la domination française. Staps est condamné à mort mais, pour éviter un soulèvement patriotique, Napoléon demande à ce que l’on fasse passer le jeune homme pour fou.

 

Rouget, Mariage religieux de Napoléon Ier avec l'archiduchesse Marie Louise, 2 avril 1810 dans le salon Carré du Louvre © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) - Droits réservés
Georges Rouget, Mariage religieux de Napoléon Ier avec l’archiduchesse Marie Louise, 2 avril 1810 dans le salon Carré du Louvre © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Droits réservés

1810 – UN MARIAGE POUR L’EMPIRE !

Le 15 décembre 1809, Napoléon Ier divorce de l’impératrice Joséphine, ils s’étaient mariés le 6 mars 1796. Déjà mère de deux enfants de son premier mariage (Eugène et Hortense de Beauharnais), elle n’a pu avoir de nouveaux enfants. Or Napoléon a besoin d’un héritier mâle légitime pour consolider le régime impérial et créer une nouvelle dynastie régnante, celle des Bonaparte. En 1810, Napoléon Ier propose au tsar Alexandre Ier d’épouser une de ses sœurs. Le Tsar refuse et l’empereur des Français se tourne vers son allié autrichien, l’empereur François Ier. Le 1er avril, il épouse l’archiduchesse Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine ; c’est la fille aînée de François 1er, elle a 18 ans. Un an plus tard, la nouvelle impératrice française donne naissance à un fils, Napoléon François Charles Joseph, le 20 mars 1811, qui est fait roi de Rome dès sa naissance.

À savoir : Histoires de famille ! Marie-Louise était la petite-nièce de la reine Marie-Antoinette (guillotinée le 16 octobre 1793), par son mariage Napoléon devient donc le petit-neveu par alliance de Louis XVI, roi de France guillotiné le 21 janvier 1793.

 

Fournier-Sarlovèze François - Passage de la Bérésina par l'armée française, le 28 novembre 1812 © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais Pascal Segrette
François Fournier-Sarlovèze, Passage de la Bérésina par l’armée française, le 28 novembre 1812 © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais Pascal Segrette

1812 – LE DÉSASTRE RUSSE

Signée en 1807, la paix de Tilsit ne résiste pas longtemps aux profonds désaccords franco-russes. Alexandre Ier déclare la guerre le 8 avril 1812. Napoléon Ier envahit la Russie avec 480 000 soldats en juin 1812, gardant en réserve près de 120 000 soldats. Les Russes choisissent de désorganiser les troupes françaises et de les faire s’éparpiller en refusant de combattre et en brûlant leurs propres vivres.
Les Français prennent aisément Vilnius puis Smolensk, mais le 7 septembre, ni Napoléon, ni le général en chef de l’armée russe Koutousov ne sortent vainqueurs de la bataille de la Moskova aux portes de Moscou. Une semaine plus tard, les Français entrent dans Moscou, bientôt brûlée par les Russes eux-mêmes, qui ne veulent pas la voir aux mains des Français.
Face à l’avancée de l’hiver et au refus du combat des Russes, Napoléon engage la retraite de ses troupes le 18 octobre. Avec grande difficulté, l’armée passe la rivière Bérézina en crue, les 28 et 29 novembre. Prévenu d’un coup d’État à Paris, Napoléon rentre précipitamment et confie le reste de l’armée aux maréchaux Ney et Murat. Les conditions climatiques sont épouvantables, seuls 20 000 soldats rentrent en France.

 

d'après Klein Johann Adam - Bataille de Leipzig, les 16, 18 et 19 octobre 1813 © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais image musée de l'Armée
d’après Johann Adam Klein, Bataille de Leipzig, les 16, 18 et 19 octobre 1813 © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais image musée de l’Armée

1813 – LA CAMPAGNE D’ALLEMAGNE ET LA BATAILLE DE LEIPZIG

En 1813, les restes de la Grande Armée finissent de rentrer de la campagne de Russie. Et déjà les Russes et les Prussiens s’allient pour une nouvelle guerre. Napoléon Ier appelle des renforts de France pour résister à cette attaque. Malgré deux victoires en Saxe, à Lützen le 2 mai, puis à Bautzen le 20 mai, il est battu lors de la bataille de Leipzig (16-19 octobre), appelée « bataille des nations » en raison du nombre de nationalités impliquées : les Français sont alliés aux Polonais, aux Napolitains, aux Saxons – mais le Royaume de Saxe changera de camp en cours de route, et doivent affronter les Russes, alliés aux Autrichiens, aux Prussiens et aux Suédois ; près de 200 000 hommes côté français, et plus de 300 000, côté coalisés. À la nouvelle de cette défaite, la Belgique et la Hollande se soulèvent tandis que les Autrichiens, avec le soutien des roi et reine de Naples Joachim et Caroline Murat (beau-frère et sœur de Napoléon), reprennent pied en Italie. L’Espagne est également perdue. Napoléon n’est plus maître que de la France. 

 

Delaroche - Napoléon à Fontainebleau, le 31 mars 1814 © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais image musée de l'Armée
Paul Delaroche, Napoléon à Fontainebleau, le 31 mars 1814 © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais

1814 – LA CAMPAGNE DE FRANCE

Après la défaite de Leipzig (16-19 octobre 1813), les Anglais envahissent le sud de la France, tandis que les Prussiens, les Autrichiens et les Russes menacent Paris. Le 24 janvier 1814, Napoléon confie la régence à l’impératrice Marie-Louise, puis il prend la tête d’une armée de 60 000 soldats (certains ont été appelés à la hâte et sont très jeunes : on les appelle les Marie-Louise).
Les victoires françaises à Brienne (29 janvier), Champaubert (10 février), Montmirail (11 février) montrent que Napoléon mène une campagne efficace malgré la supériorité numérique, sur plusieurs fronts, de ses ennemis. Mais ces réussites sont ponctuelles, et la bataille d’Arcis-sur-Aube les 20-21 mars signe la défaite de la campagne de Napoléon. Et le 31 mars 1814, les Alliés entrent dans Paris. Quand il apprend la capitulation de la capitale, Napoléon se rend au château de Fontainebleau, la demeure impériale la plus proche.
Le Sénat vote la déchéance de l’Empereur le 2 avril. Napoléon se résigne à abdiquer à Fontainebleau, d’abord en faveur de son fils, Napoléon II, puis le 11 avril sans condition. Il est exilé à Elbe, une île au large de l’Italie, tandis que Louis XVIII retrouve le trône des Bourbons.

À savoir : De novembre 1814 à juin 1815, les pays européens sont réunis en Congrès à Vienne, afin de réorganiser les frontières de l’Europe et définir de nouvelles règles diplomatiques après 22 années de guerre. La France retrouve ses frontières d’avant les guerres révolutionnaires.

 

Steuben - Le Retour de l'île d'Elbe © RMN-Grand Palais (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) Jean Schormans
d’après Charles de Steuben, Le retour de l’île d’Elbe © RMN-Grand Palais (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) / Jean Schormans

1815 – D’ELBE À WATERLOO : UNE ANNÉE SANS PAREILLE !

Le 1er mars 1815, Napoléon débarque à Golfe Juan, passe les Alpes et arrive à Grenoble où l’attend l’armée conduite par le maréchal Ney, qui se rallie aussitôt. Le 20 mars, l’Empereur s’installe au palais des Tuileries, Louis XVIII est parti la veille pour se réfugier en Belgique. Et pour ne pas laisser trop de temps aux Alliés, Napoléon envahit très vite la Belgique avec 130 000 soldats.
Le 16 juin, il est victorieux à Ligny contre les troupes prussiennes, et se prépare à la bataille décisive de Waterloo, au sud de Bruxelles. Mais les maladresses des maréchaux Soult et de Ney, l’échec du maréchal Grouchy à contenir les troupes prussiennes, et la résistance farouche des Britanniques et des Prussiens, provoquent la défaite des Français le 18 juin à Waterloo. Napoléon capitule le 22 juin. Il est exilé, cette fois sur une île très lointaine et isolée, l’île de Sainte-Hélène.

À savoir : Lors des premiers mois du règne de Louis XVIII, la violette devient le signe de ralliement des bonapartistes, symbole de la fidélité à Napoléon et de l’espoir du retour d’un Bonaparte sur le trône.

 

Mauzaisse - Napoléon Ier sur son lit de mort, le 5 mai 1821 © RMN-Grand Palais (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) Michèle Bellot
Jean-Baptiste Mauzaisse, Napoléon Ier sur son lit de mort, le 5 mai 1821 © RMN-Grand Palais (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) / Michèle Bellot

1821 – 5 MAI : LA MORT DE NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

Après la défaite de Waterloo le 18 juin 1815 et sa capitulation le 22 juin, Napoléon est exilé loin de l’Europe sur l’île de Sainte-Hélène, située dans l’océan Atlantique au large de l’Afrique du Sud. Il choisit d’être accompagné par le grand maréchal Bertrand, le comte de Montholon et leurs épouses, le comte de Las Cases et son jeune fils, le général Gourgaud, et dix domestiques dont les fidèles Marchand et Saint-Denis.
Après un voyage de deux mois et demi, Napoléon découvre le 17 octobre 1815 l’île de Sainte-Hélène : accessible par un seul port enclavé bordé de hautes falaises, c’est une prison naturelle idéale. Dans sa résidence de Longwood, une maison aux pièces humides et sombres, l’Empereur se consacre à la dictée de ses mémoires : il souhaite y raconter les moments glorieux de son règne mais aussi y justifier ses erreurs.
Au fur et à mesure que son exil se prolonge, Napoléon souffre du climat, du confinement et d’un ennui aussi envahissant que les rats ! Il alterne les périodes de dépression, refusant de sortir de la maison de Longwood, et des périodes d’activité parfois intenses comme lorsqu’il se met en tête de concevoir un nouveau jardin. Lorsqu’il meurt le 5 mai 1821, ses dernières paroles vont à l’armée, à Joséphine et à son fils.

 

Philippoteaux Henri-Félix-Emmanuel - Le Retour des cendres de Napoléon Ier, l'arrivée de la Dorade à Courbevoie, le 14 décembre 1840 © RMN-Grand Palais (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) Daniel
Henri-Félix-Emmanuel Philippoteaux, Le Retour des cendres de Napoléon Ier, l’arrivée de la Dorade à Courbevoie, le 14 décembre 1840 © RMN-Grand Palais (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) / Daniel Arnaudet

1840 – LE RETOUR DES CENDRES

Dix-huit ans après la mort en exil de Napoléon à Sainte-Hélène, alors que la légende napoléonienne atteint des sommets, le roi Louis-Philippe, qui a succédé à Louis XVIII et Charles X, organise le retour des cendres de Napoléon qui reposera désormais sous le dôme des Invalides.
Le 15 décembre 1840, une foule nombreuse se masse sur le parcours du cortège qui escorte le corps de Napoléon : beaucoup n’ont pas connu les temps de l’Empire, mais les récits d’anciens soldats de la Grande Armée et les écrits des compagnons d’exil de Napoléon enflamment l’imagination des Français.
Le char funèbre, haut de onze mètres et tiré par seize chevaux, est orné de cariatides (colonnes dont l’extrémité haute est une tête de femme) dorées, soutenant un faux cercueil, celui de Napoléon étant caché dans le soubassement du char. Interdits de séjour sur le sol français, les membres de la famille impériale n’assistent pas à la cérémonie. Le corps de Napoléon repose désormais dans la crypte des Invalides. Cent ans plus tard, dans la nuit du 14 au 15 décembre 1940, le corps de son fils, décédé en 1832 à Vienne, est enseveli aussi sous le dôme des Invalides.

À savoir : Au XIXe siècle, on utilise le mot « cendres » pour parler du corps d’un mort.

 

Irène Delage, Marie de Bruchard, octobre 2017

 

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