Nicolas Baudin. Un marin naturaliste au service du Consulat (biographie)

Auteur(s) : MUFFAT Sophie
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L’historienne Sophie Muffat nous invite à découvrir une vie extraordinaire, et pourtant trop peu connue : celle du naturaliste Nicolas Baudin. Né en 1754 dans une famille d’armateurs de l’île de Ré, l’homme entre dans la Marine à vingt ans, où sa progression est freinée par son statut social (il n’est pas issu de la noblesse). Il participe ensuite à la guerre d’Indépendance américaine, devient capitaine marchand en 1781, et rencontre finalement son destin en 1786, en la personne du botaniste autrichien Franz Boos. Ce dernier le charge d’un transport particulier : des animaux et des plantes exotiques, qu’il faut ramener en Europe. Boos apprend à Baudin la conservation des plantes, et le marin se découvre une passion de naturaliste. Baudin se met ainsi au service de la marine autrichienne à partir de 1788. De retour en France en 1794, il propose au Muséum d’histoire naturelle de ramener sa collection personnelle, mise en garde à l’île de la Trinité (l’actuelle Trinidad), et s’embarque ainsi sur la « Belle Angélique » en 1796. Baudin en revient avec des centaines de caisses, dont une partie est présentée lors du grand défilé du Champ de Mars célébrant les victoires du général Bonaparte en Italie, le 27 juillet 1798. Ce succès lui vaut, enfin, d’être nommé capitaine de vaisseau de la marine française. Son obsession est désormais d’obtenir les fonds pour s’engager dans une très ambitieuse circumnavigation. Après un court intermède où il participe à l’expédition de secours de Malte, Baudin obtient le feu vert pour sa grande expédition qui le mène en Nouvelle-Hollande (l’Australie actuelle) : ce sera sa dernière navigation. À bord du « Géographe », Baudin explore les côtes sud-est de la grande île, qu’il nomme Terre Napoléon. D’autres toponymies sont mises en place : l’Archipel Bonaparte, la Baie de Talleyrand, le Cap Marengo, le Golfe Joséphine… L’expédition Baudin ramènera en France des spécimens inconnus, deux pieds de mimosa et un couple de cygnes noirs pour les collections de Joséphine de Beauharnais, mais le voyage du naturaliste s’interrompt à Port-Louis (île Maurice), le 16 septembre 1803, où il meurt. Savant et enlevé, le livre de Sophie Muffat éclaire la trajectoire d’un « aventurier qui voulut néanmoins lire beaucoup de livres », tel qu’il se décrivait lui-même, un esprit des Lumières qui a tant fait pour les collections du Muséum d’histoire naturelle. (Raphaël Czarny, web-éditeur des sites de la Fondation Napoléon)

Spécialiste de l’histoire de la marine, Sophie Muffat a reçu en 2022 le Prix du Jury de la Fondation Napoléon pour son ouvrage Les marins de l’Empereur (éditions Soteca). Retrouvez son entretien sur Napoleon.org en suivant ce lien.

Nicolas Baudin. Un marin naturaliste au service du Consulat (biographie)
© Mémoring, 2023
Année de publication :
2023
Lieu et maison d'édition :
Saint-Macaire, Mémoring
Nombre de pages :
146
Pour commander :
grâce à notre partenaire la Librairie Fontaine Haussmann et aux sites Librairies indépendantes, ParisLibrairies.fr et  PlaceDesLibraires.fr.
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