Si la crinoline connait ses heures de gloire sous le Second Empire, c’est aussi à cette époque que commence son déclin. Après plus de 20 ans à travailler cette crinoline sous toutes les coutures et de différentes façons, le couturier Worth projette progressivement les volumes, chers aux années 1850, vers l’arrière.
C’est en 1867 que Worth invente la robe dite « à tournure » ou « faux-cul ». Ce « faux-cul » est tout d’abord un sous-vêtement adoptant différentes formes. Situé à l’arrière de la taille, il peut avoir l’aspect d’un simple coussinet ou d’un ensemble de petits cerceaux métalliques. Maintenu par des cordons, il est placé sur les jupons amidonnés et accentue ainsi la chute des reins de la femme. Le volume développé à l’arrière contraste alors avec l’avant, et offre plus d’aisance au quotidien.
La jupe est souvent accompagnée d’une seconde plus courte qui remonte à l’arrière pour s’intégrer à ses pans. Ces derniers, inspirés des tissus d’ameublement, sont travaillés avec beaucoup d’imagination et permettent de donner plus de volume grâce aux fronces ou à la superposition d’étoffes. Pour donner du relief à ces matières, les couturiers posent aussi des franges, des glands, des galons, etc.
Lors des bals, la tournure se veut plus sophistiquée. Prolongée d’une traîne, les femmes la relèvent à l’aide d’un cordon pour danser. Les corsages ajustés se portent très décolletés et sont accompagnés de longs gants. La coiffure, elle, doit former le prolongement de la tournure. Placée haute, elle permet l’allongement de la silhouette et retombe à l’arrière en cascade d’anglaises à l’image des étoffes.
Comme la crinoline, la robe à tournure subit, elle aussi, de nombreuses modifications. Volumineuse à son apparition puis chargée dans les années 1880, elle disparait vers 1895.
Ludovic Cazettes (décembre 2010 ; mise à jour : 28 octobre 2022)