Point d’histoire > Napoléon et la Guadeloupe (lecture : – de 2 min.)

Auteur(s) : FONDATION NAPOLÉON
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En s’appuyant sur les études les plus récentes, « Point d’histoire » vous propose une synthèse courte, claire et précise, sur un sujet de l’histoire napoléonienne.

L’expédition du général Richepance

Tandis qu’une expédition de 20 000 hommes sous les ordres du général Leclerc était envoyée reconquérir Saint-Domingue, 3 600 soldats de Richepance prirent la mer pour rétablir l’autorité de la métropole sur la Guadeloupe insurgée. Le 5 mai 1801, ils arrivèrent à bon port et occupèrent sans difficulté les principales positions.

La résistance de Louis Delgrès

Seul le colonel né « libre de couleur » Delgrès et une poignée de déserteurs manquaient à l’appel : ils avaient rejoint Basse-Terre d’où leur chef lança une proclamation abolitionniste « à l’univers entier » et appela à la « levée en masse ». Il disposa bientôt d’un peu plus de 1 000 combattants.

Richepance décida de réduire cette rébellion lors d’une opération militaire d’une brutalité inouïe, du 10 au 28 mai. Les insurgés qui ne périrent pas au combat furent présentés à une commission militaire qui prononça 250 condamnations à mort.

Encerclé au Matouba et pour ne pas tomber entre les mains des métropolitains, Delgrès se fit sauter avec environ 300 de ses compagnons.

Une terrible répression

Richepance avait perdu environ 40 % de ses effectifs, soit au combat, soit de maladie, et il n’en avait pas fini avec la révolte. Plusieurs foyers de résistance subsistèrent pendant plusieurs mois. Ils furent réprimés avec la fureur : les prisonniers furent systématiquement massacrés et, pour une centaine d’entre eux, le général en chef remit au goût du jour le supplice de la roue et du bûcher ! Conformément aux ordres secrets de Bonaparte, l’esclavage fut rétabli et environ 5 000 noirs furent expulsés de l’île pour être placés dans d’autres colonies. Richepance ne saurait porter seul la responsabilité de ces sombres épisodes, et pour cause : il mourut des fièvres, le 3 septembre 1802. Le contre-amiral Lacrosse acheva la besogne.

La responsabilité de Bonaparte

Bonaparte ne donna certes aucun ordre de massacre et il ne sut que plus tard ce qui s’était réellement passé. Mais il ne désavoua pas publiquement ses subordonnés. Pour lui, l’opération de la Guadeloupe s’inscrivait dans le retour de l’ordre aux colonies. Le 8 mai 1803, un nouveau capitaine général, Ernouf, fut nommé en Guadeloupe. Il parviendra à ramener un calme relatif jusqu’à la prise de l’île par les Anglais, en janvier 1810.

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10 décembre 2020

 

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