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Introduction
Alors que les cultes catholique et protestants (réformé et luthérien) ont vu leurs relations avec l’État être réorganisées au début du Consulat, avec la signature du Concordat (1801) et l’adoption des articles organiques (1802), aucune réflexion sur l’intégration des juifs ne fut entreprise avant 1806. L’Empire compte alors 170 000 juifs, dont un tiers en France. Aucune instance générale n’organise ou dirige les différentes communautés. Alerté de la montée de l’anti-judaïsme (le terme d’antisémitisme est apparu à la fin du XIXe siècle), et du risque de pogromes dans les régions de l’Est (en Alsace), Napoléon Ier décide de se pencher sur le sujet, davantage soucieux de l’ordre public que de religion. En mai 1806, il décide la tenue d’un assemblée de notables juifs, puis en novembre la réunion d’une assemblée, le Grand Sanhédrin, chargée de rédiger les positions doctrinales pour les juifs de France.
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Documents
– Lettre du 22 juillet 1806, à Champagny, ministre de l’Intérieur : les 12 questions à faire à l’Assemblée des juifs
– Note de Napoléon à M. Champagny en date du 29 novembre 1806 sur le « projet d’organisation de la nation juive »– Décret impérial n° 1 631 du 30 mai 1806, portant sursis à l’exécution de jugements rendus en faveur de juifs, contre des cultivateurs non négociants de plusieurs départements de l’Empire [et réunion assemblée de représentants de la religion juive / nde]
– Décret impérial du 17 mars 1808 qui prescrit des mesures pour l’exécution du Règlement du 10 décembre 1806 concernant les Juifs [consistoire, synagogue, choix des rabbins]
– Décret impérial n° 3210 du 17 mars 1808 concernant les juifs [sur l’usure, la patente de commerce renouvelable, la conscription, l’installation des juifs dans l’Empire : décret qualifié d’infâme]
– Décret impérial du 20 juillet 1808 concernant les Juifs qui n’ont pas de nom de famille et de prénom fixes
– Décret impérial n° 3 814 du 19 octobre 1808, sur l’installation des membres du Consistoire central des juifs établi à Paris [et serment des membres du consistoire / nde]Ailleurs sur le web :
– Site GenAmi.org : liste des membres du Grand Sanhédrin réuni de février à mars 1807
– Sur Gallica :
• Discours prononcé dans le temple de la rue Ste-Avoye, le dimanche 25 décembre 1808, lors de la célébration de la fête de la reddition de Madrid, par M. S. Sègre, suivi d’une prière composée en hébreu, par M. D. Sintzheim,… et d’une prière et d’un hymne composés en hébreu par M. A. Cologna,… Traduits en français, par Élie Halévy (1808)
• Discours prononcé, le 9 juin 1811, dans le temple de la rue Saint-Avoye, à l’occasion de la naissance de sa majesté le roi de Rome, par D. Sintzheim ; traducteur : Élie Halévy (1811)
• Discours prononcé par M. Abraham de Cologna,… le 23 mai 1813, à l’occasion des actions de grâces rendues à l’Éternel, pour la grande victoire remportée par l’armée française au camp de Lutzen, par Abraham de Cologna (1813) -
Commentaires
Articles sur napoleon.org :
– Napoléon et la politique d’assimilation des juifs (Th. Lentz, 2007)
– Quelques points de repères : Napoléon et l’intégration des juifs (I. Delage, E. Papot, revu et augmenté 2019)
Plus d’éléments historiographiques indexés sur napoleon.orgLivres :
– BOUDON Jacques-Olivier, Napoléon et les cultes : les religions en Europe à l’aube du XIXe siècle
– MARCOU Lilly, Napoléon face aux juifs
– BIRNBAUM Pierre, L’Aigle et la Synagogue. Napoléon, les Juifs et l’EtatÀ écouter
– Napoléon et les Juifs : 200 ans d’ambiguïté et d’ambivalence
Steven Englund (durée : 15 min 06)Ailleurs sur le web :
– L’organisation du culte israélite par Napoléon Ier, un site complet et très documenté
– L’émancipation : le modèle français (article du musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme sur l’évolution du statut des Juifs au XIXe s.)
– Les Juifs en France et dans l’Empire et la genèse du Grand Sanhédrin, François Delpech in Annales historiques de la Révolution française, n°235, 1979. Le Grand Sanhédrin de 1807
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Biographies
– Abraham Vita De Cologna, premier grand rabbin de France
– David Sintzheim, président du Grand Sanhédrin (1807) et premier grand rabbin du Consistoire (1808)
– Abraham Furtado, président de l’Assemblée des notables (1806) puis secrétaire du Grand Sanhédrin (1807)
– Mathieu Louis Molé, comte, conseiller d’État qui travailla sur la condition des Juifs, avec Auguste Regnaud de Saint-Jean d’Angély, conseiller et ministre d’État et Jacques Claude Beugnot, ce qui aboutit à la convocation, par Napoléon, du Grand Sanhédrin.
– Félix-Julien-Jean Bigot de Preameneu, ministre des Cultes -
Iconographie
Le Grand Sanhédrin du 4 février 1807, d’Edouard Moyse (1867 ; musée des Beaux-arts de Nancy)Objets des collections du musée d’Art et d’Histoire du judaïsme :
• hors période du Premier Empire : Lettre du général de division André Masséna au gouvernement central de Padoue concernant la réponse à donner à une pétition de la « nation juive » du Padouan (1797)
• Prières en action de grâce au Dieu des armées, par les Israélites Avignonnais, à l’occasion de l’avènement de Napoléon Bonaparte à l’Empire (1804)
• Napoléon le grand rétablit le culte des Israélites, le 30 Mai 1806, (estampe, 1806)
• Médaille du Grand Sanhédrin, 1806
• Décret impérial sur l’installation des membres du Consistoire central des Juifs établi à Paris, en titre sur le recto du document. Formule du Serment des Membres des Consistoires juifs, au verso, palais de Saint-Cloud, 19 octobre 1808
• Lettre du Ministre des Cultes Bigot de Préameneu annonçant la volonté de l’Empereur de la tenue d’une cérémonie d’actions de grâces pour la fin de la campagne d’Allemagne de 1809 et le couronnement de Napoléon, 22 juillet 1809 (confirmée le 11 novembre suivant)
• Discours prononcé dans le Temple de la rue Ste-Avoye le dimanche 3 décembre 1809 à l’occasion de la cérémonie célébrée en actions de grâces pour l’anniversaire du Couronnement de SA MAJESTE L’EMPEREUR ET ROI, et pour la conclusion de la Paix entre la France et l’Autriche, par Mr. Abraham COLOGNA, membre du Collège électoral de Dorri du Royaume d’Italie, Grand Rabbin du Consistoire Central des Israélites, 3 décembre 1809
• Main de lecture pour la Torah, période Premier Empire
• Plaque ornementale pour la Torah, 1805 ou 1809
• Décret de naturalisation ou bien de droit à la nationalité française pour les juifs de Livourne, pris par Napoléon en 1811
• Étude approfondie pour le tableau du Grand Sanhédrin d’Édouard Moyse
Revers d’une médaille du Grand Sanhédrin de 1806 : Napoléon debout revêtu de sa toge d’empereur donnant les Tables de la Loi à Moïse agenouillé devant lui © MAHJ
Napoléon Ier, le Grand Sanhédrin et l’intégration des juifs sous l’Empire
Napoléon se préoccupe peu de la situation des juifs en France lors de son accession au pouvoir. Ce n’est qu’à partir de 1806 que, face à la montée des hostilités à l’encontre de la communauté juive et à l’endettement croissant des propriétaires terriens en Alsace, l’Empereur prend ses premières décisions.
