Janvier 1807
Napoléon Ier rencontre Marie Walewska.
7 janvier
L’Angleterre décide le blocus de tous les ports français, en France et dans ses colonies.
La ville de Breslau (Wroclaw), assiégée depuis le 6 décembre par Jérôme Bonaparte et Vandamme, se rend (capitulation officielle le 8).
Ordre est donné à Jérôme Bonaparte de former trois blocus pour cerner à la fois Brieg, Kosel et Schweidnitz et de conserver à Breslau un corps de réserve d’infanterie, de cavalerie et d’artillerie.
14 janvier
Un décret met en place une administration provisoire polonaise présidée par le maréchal comte Malachowski.
20 janvier
Napoléon donne ordre à Mortier d’envahir la Poméranie suédoise et de prendre la ville portuaire de Stralsund et l’île de Rügen.
25 janvier
Combat de Mohrungen entre Bernadotte et Bennigsen.
30 janvier
Début du siège de Stralsund.
3 février
Napoléon Ier remporte la bataille d’Olsztyn (Allenstein).
4 février
Ney bat les Prussiens sur la route de Liebstadt.
5 février
Décès de Pascal Paoli à Londres, où il était en exil depuis octobre 1795.
8 février
Victoire indécise à Eylau. Les pertes humaines sont importantes mais difficiles à évaluer : les Russes auraient perdu au moins 12 000 hommes (dont 7 000 tués) et les Français, 10 000.
9 février
Ouverture de la réunion du Grand Sanhédrin : cette assemblée de 71 notables juifs va durant un mois travailler sur un ensemble de textes visant à favoriser l’intégration de la communauté juive dans la société française.
10 février
Réunion à Paris, pour un mois, du Grand Sanhédrin, une assemblée de 71 notables de la communauté juive, afin de permettre son intégration au sein de la société française.
16 février
Combat d’Ostrolenka. Après avoir été bousculé par les Russes d’Essen qui prennent Ostrolenka, Savary, commandant par intérim le 5e corps de Lannes, reprend la ville aux Russes. La sécurité de Varsovie est assurée, et Savary gratifié de 20 000 francs.
19 février
L’Espagne se range aux côtés de la France en adhérant au Blocus continental et en rompant ses relations diplomatiques avec la Russie, mais tarde à envoyer en Allemagne un corps expéditionnaire de 8 000 hommes, qui doit être placé sous les ordres de Bernadotte.
21 février
Napoléon Ier s’installe à Osterode, pour y rester jusqu’au 1er avril. L’armée française de 70 000 hommes prend ses quartiers d’hiver dans les environs.
Bénéficiant de l’aide d’officiers d’artillerie et du Génie français, les Turcs repoussent une attaque britannique dans le détroit des Dardanelles.
22 février
La Symphonie n° 1 en do majeur (op. 21) de Ludwig van Beethoven est jouée pour la première fois en France, au cours d’un concert donné par le Conservatoire de Musique de Paris. La première représentation avait eu lieu à Vienne, en 1800.
23 février
La forteresse de Schweidnitz (Silésie) se rend à Jérôme Bonaparte et Vandamme.
Dombrowski, à la tête de 3 000 soldats polonais, prend la ville fortifiée de Dirschau à 25 km au sud de Dantzig.
24 février
Napoléon Ier propose une paix immédiate ou un congrès général, au messager prussien, Kleist, envoyé par Frédéric-Guillaume.
25 février
L’armée française prend ses quartiers d’hiver sur la rivière Passarge. L’Empereur s’installe au château d’Osterode avec sa Garde et sa réserve.
7 mars
Constitution d’un nouveau gouvernement en Angleterre : Castelreagh devient ministre de la Guerre et Canning ministre du Foreign Office
9 mars
Clôture de la réunion du Grand Sanhédrin.
16 mars
6 000 Anglais sous les ordres du général A. Mackenzie Fraser envahissent l’Egypte et prennent Alexandrie. Le but est de sécuriser le port, base des opérations en Méditerranée, de prévenir une avance française, et de s’allier à la Russie qui voit en l’Egypte une de ses zones d’influence.
19 mars
Début du siège de Dantzig, mobilisant les 22e et 25e régiments d’infanterie de ligne de Mortier et ajournant la prise de Stralsund.
20 mars
Mortier propose une trêve aux Suédois.
21 mars
Défaite britannique à Damiette, face aux hommes de Mehemet Ali.
27 mars
Mortier entreprend le siège de Kolberg, mais une offensive suédoise lancée vers le Sud en direction de la Poméranie prussienne l’oblige à revenir en Poméranie.
Avril
Appel en masse d’hommes sur l’année de 1808, quatre mois à peine après le dernier appel de conscription.
1er avril
Napoléon Ier installe son quartier général à Finkenstein, pour deux mois.
2 avril
Vivant Denon fait paraître dans Le Moniteur les modalités d’un concours pour la réalisation d’un tableau ayant pour sujet Napoléon visitant le champ de bataille d’Eylau après l’affrontement.
7 avril
Napoléon demande à Brune, Gouverneur des provinces hanséatiques, de prêter main forte à Mortier pour en finir avec le front suédois en Poméranie.
11 avril
La Confédération du Rhin accueille dans le collège des princes les souverains de petits États : les ducs d’Anhalt-Bernburg, d’Anhalt-Dessau et d’Anhalt-Köthen, les princes de Waldeck, de Lippe-Detmold et de Schaumburg-Lippe, de Schwarzburg-Rudolstadt et de Schwarzburg-Sondershausen , et les quatre princes de Reuss, soit la branche aînée (Reuss-Greiz) et la branche cadette (Reuss-Ebersdorf, Reuss-Schleiz, et Reuss-Lobenstein).
16 avril
A Anklam, Mortier bat les Suédois et contraint le général Essen à signer l’armistice de Schlachtow, le 18 avril : les Suédois n’engagent à n’apporter aucun soutien aux villes de Dantzig et de Kolberg, ni de rompre l’armistice si des forces alliées entraient en Poméranie.
21 avril
Les Anglais sont défaits à Rosette. L’expédition anglaise est un échec. Un accord est finalement signé avec l’Egypte le 19 septembre 1807.
24 avril
La régie des droits réunis devient « administration générale des droits réunis ». Le directeur général en est le conseiller d’État Antoine Français de Nantes (1756-1836) qui dirigeait déjà les services de perception des impôts indirects (Octrois et Droits réunis) depuis 1805.
26 avril
La Russie et la Prusse signent une convention secrète à Bartenstein (Bartoszyce), interdisant toute signature de paix séparée aux membres de la 4e coalition, visant à refouler la France derrière le Rhin, réorganiser l’Italie et agrandir la Prusse de territoires de la Confédération du Rhin. Mais l’Angleterre et l’Autriche ne les suivent pas sur tous les points.
27 avril
Ambassade perse auprès de Napoléon Ier.
29 avril
Napoléon Ier accepte le principe d’un congrès général, qui réunirait autour de la table des négociations, d’une part la Prusse, l’Angleterre, la Suède et la Russie, et d’autre part la France, l’Espagne, l’Italie, la Hollande et la Confédération du Rhin.
4 mai
Traité d’amitié franco-perse : la France reconnaît la Géorgie comme faisant partie du territoire perse et s’engage à ce que la Russie en fasse autant ; la France promet aussi une aide militaire de développement. En échange, la Perse accepte d’entrer dans la politique du Blocus continental contre l’Angleterre, et d’accueillir des troupes françaises sur son territoire en cas de conflit aux Indes.
5 mai
À La Haye (royaume de Hollande), décès de Napoléon Charles Bonaparte, le fils aîné du roi Louis et de la reine Hortense. Napoléon Ier comptait l’adopter pour en faire son héritier et son successeur sur le trône impérial.
15 mai
Napoléon Ier dicte une note sur la formation intellectuelle et morale des jeunes filles de la Légion d’honneur qui rentreront dès octobre 1807 dans la nouvelle maison d’éducation à Ecouen dirigée par Madame Campan.
Le général suédois Essen fait savoir que le roi Gustave IV Adolphe refuse de ratifier l’armistice de Schlachtow du 18 avril.
17 mai
Translation aux Invalides de l’épée de Frédéric le Grand, lors d’une grande cérémonie solennelle.
Cette épée avait été prise en octobre 1806 à Potsdam.
18 mai
L’exposition publique des esquisses pour le concours de la Bataille d’Eylau commence pour une quinzaine de jours, dans la galerie du Musée Napoléon. C’est Antoine-Jean Gros qui remporte le concours pour son tableau, Napoléon sur le champ de bataille d’Eylau (aujourd’hui conservé au musée du Louvre).
24 mai
Le maréchal Lefebvre obtient la capitulation de Dantzig, ville assiégée depuis le 19 mars.
27 mai
Chute du sultan Selim III et le remplace par Mustafa IV.
28 mai
Le maréchal Lefebvre est fait duc héréditaire de Dantzig.
30 mai
Après celle de Dantzig, la capitulation de Neisse achève la maîtrise de la Silésie par les Français.
5 juin
À 6 heures du matin Bennigsen reprend l’offensive générale, devançant ainsi les plans de Napoléon qui n’avait envisagé la reprise des hostilités que le 10. Le 6e corps de Ney avait été enveloppé de toutes parts et vu ses communications coupées avec le 3e corps (Davout) et 4e corps (Soult). Mais, grâce au sang-froid et à l’habileté de Ney, la retraite s’effectue en bon ordre sur Deppen.
7 juin
Au soir, près de Caen, le chef chouan normand Armand-Victor Le Chevalier et ses hommes attaquent une voiture transportant de l’argent issu des contributions. Dénoncé par un de ses hommes, il est arrêté.
8 juin
Napoléon Ier arrive à Deppen, au camp du maréchal Ney.
10 juin
Bataille de Heilsberg. Murat et Soult lancent une offensive contre Bennigsen, bien que les Russes soient en supériorité numérique par rapport aux Français. L’arrivée en renfort de Lannes dans la soirée n’inverse pas le cours des choses, Bennigsen reste solidement en position. Napoléon doit faire intervenir Ney, Davout, Mortier, Victor et la Garde. Bennigsen décide de se replier le 12 vers Friedland.
12 juin
Voyant en Friedland le meilleur endroit pour intercepter Bennigsen, Napoléon Ier commande à Lannes de partir en reconnaissance et envoie Murat, Soult et Davout à Kœnigsberg.
14 juin
Victoire à Friedland des 80 000 Français de Napoléon Ier sur les 65 000 Russes de Bennigsen, coincés sur la rive gauche de l’Alle. Les Français enregistrent un peu moins de 9 000 tués et blessés, les Russes autour de 15 000.
16 juin
Capitulation de Kœnigsberg.
17 juin
Napoléon Ier charge Duroc d’entamer des discussions de paix auprès de Bennigsen.
19 juin
Napoléon Ier arrive à Tilsit, au bord du Niémen, fleuve marquant la frontière entre la Prusse et la Russie.
20 juin
Convaincu par son frère, le grand-duc Constantin, Alexandre Ier se résout à traiter et donne les pleins pouvoirs au prince Lobanov de Rostov.
21 juin
Armistice franco-russe à Tilsit, signé par Lobanov et Berthier. Le « partage du monde » entre la France et la Russie peut commencer.
22 juin
Alexandre Ier reçoit l’envoyé français Duroc.
25 juin
Première entrevue de deux heures entre Napoléon Ier et Alexandre Ier sur un radeau flottant sur le fleuve du Niémen.
26 juin
Seconde entrevue entre Napoléon Ier et Alexandre Ier, à laquelle ne fait qu’assister le roi de Prusse.
28 juin – 6 juillet
Napoléon Ier et Alexandre Ier, ainsi que Frédéric-Guillaume III (juste toléré par Napoléon), se réunissent quotidiennement en vue de la signature de la paix.
30 juin
Décret impérial attribuant à 27 généraux français des revenus de domaines confisqués à leurs propriétaires prussiens.
2 juillet
Rupture de l’armistice franco-suédois de Schlachtow.
3 juillet
Victoire de Jérôme Bonaparte à Silberberg, l’une des dernières batailles de la campagne.
Ferdinand prince des Asturies, fils du roi d’Espagne Charles IV, s’oppose à l’influence grandissante du Premier ministre Godoy sur son père.
4 juillet
Chateaubriand publie dans le Mercure de France, une violente attaque contre Napoléon Ier qu’il compare à Néron.
6 juillet
Rencontre de Napoléon et de la reine Louise de Prusse, une rencontre qui sera sans effet sur l’amélioration des relations franco-prussiennes.
7 juillet (25 juin suivant le calendrier julien utilisé par les Russes)
Traité franco-russe de Tilsit. Talleyrand signe pour la France, Kourakine et Lobanov pour la Russie. Deux traités sont signés, dont un traité d’alliance secret. La Russie cède un territoire (les Sept Îles, à la France) contre un autre (la province polonaise de Bialystok, prise à la Prusse), et reçoit la Finlande. La Russie accepte de reconnaître le régime français, le royaume d’France, la Confédération du Rhin (art. 16), le nouveau royaume de Westphalie (art. 19) et d’entrer dans le Blocus continental contre l’Angleterre.
9 juillet
Traité franco-prussien de Tilsit. Talleyrand signe pour la France, Kalkreuth et Goltz pour la Prusse. La Prusse perd la moitié de ses territoires et une grande partie de sa population, au profit principalement de la France et de la Westphalie.
Napoléon quitte Tilsit le soir même pour rejoindre Kœnigsberg.
12 juillet
Convention franco-prussienne de Kœnigsberg, prévoyant le départ progressif des troupes françaises, avant le 1er novembre 1807, contre le paiement par la Prusse d’une contribution de guerre.
13 juillet
Napoléon quitte Kœnigsberg pour Dresde.
Les troupes de Brune entrent en Poméranie et se dirigent vers Stralsund.
15 juillet
Début du 2e siège de Stralsund. Brune bénéficie de renforts de la part de la Confédération du Rhin.
19 juillet
Napoléon Ier demande au Portugal de refuser l’entrée de ses ports aux navires britanniques.
22 juillet
Traité avec le roi de Saxe, portant création du Duché de Varsovie. Ce petit état, membre de la Confédération du Rhin, est placé sous l’autorité de Frédéric-Auguste de Saxe. La France y cantonne un corps d’armée sous le commandement de Davout.
27 juillet
Napoléon Ier arrive à Saint-Cloud.
29 juillet
Préparation d’un corps expéditionnaire contre le Portugal, 1er corps d’observation de la Gironde sous Junot.
Renforcement des troupes françaises à Ancône et Bologne.
Suppression de la Garde nationale.
Réorganisation des théâtres parisiens, désormais classés en « grands théâtres » (Théâtre-Français, Opéra, Opéra-Comique) et en « théâtres secondaires ». Les grands théâtres absorbent quantité de petits théâtres. En province, vingt-cinq arrondissements théâtraux sont créés.
Août
Reprise en main de la presse par Napoléon Ier. Journaliste et censeur aux ordres du régime, Joseph Fiévée est écarté du Journal de l’Empire, pour son manque de zèle. Il y est remplacé par Charles-Guillaume Etienne. Par ailleurs, Jean-Baptiste Legouvé est nommé censeur au Mercure de France.
3 août
Voulant forcer le Danemark à rompre sa neutralité passive dans l’opposition franco-britannique, l’Angleterre fait débarquer plusieurs milliers d’hommes sur les côtes danoises.
4 août
Dans une lettre à Eugène de Beauharnais, Napoléon Ier envoie un ultimatum au Pape, avec menace de se saisir des Etats pontificaux.
9 août
Remaniement ministériel marqué par le départ de Talleyrand, remplacé par Champagny. Clarke remplace Berthier au ministère de la Guerre, Cretet remplace Champagny à l’Intérieur. Par un décret impérial, Berthier est nommé Vice-Connétable, Talleyrand Vice-Grand Electeur et Grand Chambellan.
Par ailleurs, le conseiller d’Etat Jaubert est placé à la tête de la Banque de France, à la place de Cretet, le général Hulin est nommé gouverneur militaire de Paris, en remplacement de Junot.
15 août
Les Français bombardent et ouvrent en trois points les défenses de Stralsund. Gustave IV et ses troupes se replient sur l’île de Rügen.
16 août
Napoléon Ier proclame son frère Jérôme Bonaparte roi de Westphalie, un royaume réunissant la Hesse-Cassel, le Brunswick, les territoires prussiens de l’ouest de l’Elbe et des morceaux du Hanovre.
Discours de l’Empereur devant le Corps législatif, jetant les bases d’une noblesse d’Empire élargie dont les titres devaient récompenser le mérite personnel.
19 août
Suppression du Tribunat : ses compétences sont transférées au Conseil législatif, qui hérite à cette occasion d’un nouveau règlement intérieur très rigide visant à limiter l’expression de toute opposition au régime.
20 août
Brune entre dans Stralsund.
22 août
Mariage civil de Jérôme Bonaparte et de Catherine de Wurtemberg. Le mariage religieux a lieu le lendemain.
24 août
Une médiation française obtient la signature d’un armistice entre la Russie et la Sublime Porte.
25 août
Décès de Jean-Etienne-Marie Portalis. Né en 1746, cet homme politique, avocat et philosophe, fut le principal rédacteur du Concordat, puis du Code civil. Il fut ministre des Cultes (1804-1807), membre de l’Institut (Académie française, en 1803), et Grand Croix de la Légion d’honneur. Il est enterré au Panthéon. C’est Bigot de Préameneu qui assure l’intérim, jusqu’à sa nomination officielle le 4 janvier 1808.
28 août
La France prend possession des territoires pontificaux de Macerata, Fermo, Urbino, et du port d’Ancône.
2 septembre
Les Anglais débutent le bombardement de Copenhague.
Louis XVIII quitte Mitau pour rejoindre la Suède, où il séjourne quelques semaines, avant de repartir en Angleterre où il compte s’installer.
3 septembre
Le Code civil, promulgué par la loi du 21 mars 1804, paraît dans une nouvelle édition sous le nom de Code Napoléon.
4 septembre
La Hollande ferme ses ports aux navires anglais.
7 septembre
Capitulation danoise face aux bombardements anglais. Le Danemark est contraint de céder sa flotte.
Capitulation suédoise, entraînant le retrait des Suédois de Poméranie. Les Français installent une garnison dans l’île de Rügen.
11 septembre
Création d’un cadastre général parcellaire systématique.
Promulgation du Code de Commerce qui entrera en application le 1er janvier 1808.
16 septembre
Loi de création de la Cour des Comptes. Juridiction financière étroitement liée à l’Empereur, elle doit garantir la régularité de l’emploi des deniers publics. Un décret le 28 septembre en précise l’organisation.
18 septembre
Un décret fixe la forme des passeports accordés pour voyager à l’intérieur de l’Empire. Délivrés sur un papier spécial, il comporte deux parties, la première destinée au porteur, la seconde, détachable, conservée par l’autorité ayant délivré le document.
21 septembre – 16 novembre
Séjour de Napoléon Ier à Fontainebleau.
23 septembre
Arrestation du chef chouan La Haye Saint-Hilaire, qui avait enlevé puis relâché contre rançon, en août 1806, l’évêque de Vannes Mgr de Pancemont. En octobre 1805, La Haye Saint-Hilaire avait approché à Londres le comte d’Artois qui l’avait chargé alors de monter une armée.
7 octobre
Exécution de La Haye Saint-Hilaire à Vannes.
8-17 octobre
1 500 soldats organisés en colonnes mobiles sous les ordres du général Henri Jacques Boyer fouillent les Côtes-du-Nord et le Morbihan à la recherche d’opposants chouans.
10 octobre
Convention frontalière concernant l’Autriche et le royaume d’Italie.
11 octobre
Ferdinand, prince des Asturies, sollicite auprès de l’Empereur des Français, un mariage avec une princesse de la famille impériale et son soutien contre Godoy.
12 octobre
Sénatus-consulte modifiant la constitution : l’inamovibilité des magistrats n’est plus garantie qu’après cinq années d’exercice, et leur renvoi peut être envisagé en cours de fonction en cas d’indignité.
13 octobre
Convention d’Elbing avec la Prusse, portant sur la présence des troupes françaises.
Nouveau décret signé à Fontainebleau, renforçant le Blocus continental.
17 octobre
Les troupes de Junot entrent en Espagne.
22 octobre
Convention entre le Portugal et l’Angleterre.
26 octobre
Charles IV d’Espagne fait arrêter son fils Ferdinand qu’il accuse de complot. Le prince des Asturies est finalement relâché, après avoir exprimé des excuses à ses parents.
27 octobre
Malgré ses succès en Poméranie contre les armées suédoises, Brune est disgracié et remplacé dans son commandement.
Traité secret franco-espagnol de Fontainebleau, sur le partage du Portugal, en trois régions : l’une, au Nord, serait destinée à Charles-Louis de Parme (avec une régence de sa mère Marie-Louise de Bourbon), une autre, au centre, resterait en réserve, tandis que la dernière, au Sud, irait à Godoy. Le traité porte aussi sur les colonies portugaises, Charles IV deviendrait empereur des Amériques. Les troupes françaises sont libres de traverser l’Espagne en vue d’envahir le Portugal et devraient même être renforcées par des troupes espagnoles.
L’Espagne cède aussi l’Etrurie à la France.
29 octobre
Lettre du roi d’Espagne Charles IV à Napoléon, lui demandant des comptes sur ses relations avec Ferdinand. Une seconde lettre quelques jours plus tard, le 3 novembre, provoque Napoléon, qui choisit de soutenir Ferdinand.
Louis XVIII arrive en Angleterre. Sa présence n’étant pas souhaité à Londres, il s’installa au château de Gosfield, prêté par le marquis de Buckingham.
31 octobre
Traité d’alliance franco-danois.
Arrivée à Fontainebleau de l’envoyé du Pape, le cardinal français membre de la Curie, Lattier de Bayanne.
3 novembre
Armand de Caulaincourt est nommé ambassadeur en Russie, en remplacement de Savary. Arrivé à Saint-Pétersbourg le 17 décembre, il est reçu par le Tsar le 20.
6 novembre
Napoléon Ier reçoit le comte Tolstoï, ambassadeur d’Alexandre Ier, à Fontainebleau.
7 novembre
Ayant échoué dans sa mission de médiation entre l’Angleterre et la France, la Russie rompt ses relations avec l’Angleterre.
11 novembre
Traité franco-hollandais. Napoléon Ier réunit à l’Empire le territoire de Flessingue, et Louis récupère la Frise orientale, territoire voisin de la Hollande.
Les Anglais décrètent l’interdiction de tout commerce entre la France d’une part et le Royaume-Uni et ses alliés ou pays neutres d’autre part, et donnent pour instruction à la Royal Navy de bloquer l’accès aux ports français et alliés.
13 novembre
Le 2e corps d’observation de la Gironde conduit par le général Dupont entre en Espagne.
15 novembre
Napoléon signe, en ce jour anniversaire de son frère Jérôme, la Constitution de la Westphalie, rédigée par Cambacérès et Regnaud Saint-Jean d’Angély.
16 novembre
Début d’un voyage de Napoléon Ier en Italie, qui durera jusqu’au 28 décembre. Il est accompagné de son ministre des Relations extérieures, Champagny. L’absence de l’Impératrice Joséphine relance la rumeur d’un possible divorce.
19 novembre
Junot et le 1er corps d’observation de la Gironde entrent au Portugal.
23 novembre
Nouveau décret, signé à Milan, sur le Blocus continental, considérant toute denrée coloniale comme « anglaise » : nombreuses règlementations portant sur la provenance et la confiscation de bateaux, et des règles spécifiques pour caractériser les bateaux ayant fait escale dans un port anglais.
26 novembre
Junot prend la ville d’Abrantès.
30 novembre
Le général Junot et 2 000 de ses hommes entre dans Lisbonne abandonnée. La veille, la famille régnante et la Cour ont fui vers le Brésil. Rio de Janeiro va devenir pour quelques années la capitale de l’empire portugais.
2 décembre
Pie VII demande aux cardinaux Bayanne et Caprara de se retirer de toute négociation avec la France.
8 décembre
Jérôme Bonaparte entre dans la capitale de son royaume de Westphalie à Cassel. Il prend le jour même ses premières mesures de monarque en choisissant ses ministres et les neufs premiers membres de son Conseil d’Etat.
10 décembre
Miollis et ses troupes entrent dans Florence.
13 décembre
Au Palazzo Guerrieri, à Modène, Napoléon Ier reçoit son frère Lucien, afin de lui faire part de ses plans dynastiques. L’Empereur souhaite que Lucien prenne place dans son système, envisageant de le placer peut-être à la tête d’un territoire annexé, et de marier sa fille, Charlotte, à l’héritier du trône espagnol, Ferdinand de Bourbon, Prince des Asturies. L’entrevue est un échec.
Parution du Premier discours sur la nation allemande de Fichte.
14 décembre
Évasion de la prison du Temple, dans la nuit du 13 au 14, d’Armand-Victor Le Chevalier, instigateur de l’attaque, le 7 juin la forêt du Quesnay (Calvados), d’un véhicule transportant de l’argent du gouvernement. Le butin était destiné à alimenter une armée royaliste. Le Chevalier se rendra à la police le 6 janvier 1808, et sera exécuté le 9.
17 décembre
Nouveau décret de Milan : les îles Britanniques sont déclarées en état de blocus sur mer et sur terre.
20 décembre
Le Chancelier Garde des sceaux du royaume d’Italie, Melzi d’Eril, est fait duc de Lodi.
22 décembre
Embargo américain sur la navigation.
Irène Delage
Septembre 2010